Communiqué
Global

Une réunion au Sénégal s’intéresse à la protection locale et régionale des migrants vulnérables et des victimes de traite

Senegal – L’OIM a organisé un atelier de trois jours sur la protection des migrants vulnérables au Sénégal, du 4 au 6 juillet. Le principal objectif de la réunion était de renforcer la capacité des acteurs régionaux et nationaux de la société civile à identifier et aider les migrants vulnérables, en particulier les victimes de traite.

La traite des êtres humains persiste au Sénégal, malgré le combat mené par les acteurs du gouvernement et de la société civile. La traite est particulièrement problématique dans la région des mines d’or de Kedougou, où l’atelier s’est déroulé, en particulier dans les villages de Kharakeyna, Sambrambougou, Bantako et Tenkoto. Les formes d’exploitation les plus courantes sont la mendicité forcée, le travail non rémunéré et l’exploitation sexuelle. De nombreuses femmes nigérianes sont dupées par les trafiquants, quittent leur pays d’origine et sont ensuite forcées à se prostituer près des mines d’or au Sénégal.

D’après des évaluations réalisées par des acteurs de la région, il semble que le concept de traite soit encore largement inconnu du public, ce qui rend très difficile l’identification des migrants vulnérables. L’OIM œuvre en partenariat avec plusieurs acteurs nationaux et locaux sur le terrain pour mieux aider diverses catégories de migrants vulnérables, notamment les victimes de traite.

« La présence de mines à Kedougou et sa proximité aux frontières partagées avec la Guinée et le Mali en font une ville très attractive pour les migrants et pour les trafiquants », a déclaré Nnamdi Iwuora, chargé du programme régional de l’OIM. « Notre but est de renforcer la capacité des acteurs locaux à protéger les migrants car ils sont les mieux placés pour identifier et aider les migrants vulnérables. »

Trente personnes ont participé à l’atelier, durant lequel ils ont parlé des meilleures pratiques d’identification et de protection des migrants vulnérables, notamment des victimes de traite, réalisé des études de cas, visité un centre de réhabilitation à Kédougou et un site minier à Tenkato. Là-bas, les participants ont suivi une séance interactive avec le chef du village, la communauté migrante nigériane, les responsables régionaux et les acteurs de la société civile. Ils ont cherché à comprendre comment ils pouvaient améliorer la protection des migrants et les relations entre les migrants et la communauté d’accueil.

« Nous sommes plus d’une trentaine de femmes ici et toutes originaires de Nigéria. Nous avons quitté notre domicile car il n’y avait rien pour nous ici », a confié Becky*, représentante de la communauté migrante nigériane. « La vie sur le site d’exploitation minière est un risque que nous sommes prêtes à prendre pour gagner de l’argent. Bon nombre d’entre nous avons des enfants et nous voulons juste leur offrir une bonne éducation pour ne pas avoir à faire ce que je suis en train de faire. Mais pour pouvoir travailler, nous devons être sûres d’être protégées. Nous sommes obligées de coucher avec des hommes mais il se fichent de notre situation. Espérons que les autorités locales nous aideront », a-t-elle conclu.

Les participants ont tous convenu qu’une meilleure coordination au niveau régional était nécessaire. Les responsables aux frontières devraient être formés à identifier les migrants vulnérables et à les aider si nécessaire. Les acteurs de l’Etat doivent également être mieux équipés dans la région. Ils ont besoin de moyens de transport adéquats pour atteindre les migrants vulnérables qui se trouvent dans les zones rurales où l’accès à l’aide est insuffisant.

Cet atelier fait partie du projet régional Protecting Vulnerable Migrants in West and Central Africa, financé par le Bureau de la population, des réfugiés et des migrations (PRM) du Département d’Etat américain. L’un des objectifs du projet est de renforcer la capacité du gouvernement et de la société civile à protéger les migrants vulnérables dans quatre pays de la région : le Ghana, le Burkina Faso, la Gambie et le Sénégal. Le projet du PRM est mis en œuvre par l’OIM pendant un an, d’octobre 2016 à octobre 2017.

*Nom d’emprunt pour protéger son identité

Pour plus d’informations, veuillez contacter Tijs Magagi Hoornaert, OIM Sénégal, Tel : +221 784 600 619 ; Email: tmhoornaert@iom.int