Communiqué
Global

Un récent rapport démontre que de nouveaux efforts doivent mis en œuvre pour garantir les bénéfices des migrations à long terme

Un récent rapport a démontré que si
l’immigration a eu un effet extrêmement positif sur
l’économie irlandaise, le pays doit élaborer
une stratégie à long terme dans le domaine de
l’immigration qui inclurait des dispositions adaptées
en vue d’intégrer les migrants à la
société irlandaise pour continuer à profiter
des bienfaits des migrations.

Ce rapport, « Managing Migration in Ireland : A Social and
Economic Analysis », préparé par l’OIM
pour le compte du Conseil Economique et Social irlandais (National
Economic and Social Council, NESC), sera présenté
aujourd’hui à Dublin par le Premier ministre
irlandais, Bertie Ahern.

Avec une économie qui a connu une croissance rapide et
une forte demande en main d’œuvre immigrée, les
politiques migratoires irlandaises étaient, il y a quelques
années, définies par les employeurs. Alors que les
migrations semblent être une caractéristique
structurelle de l’économie irlandaise, ce rapport
recommande au gouvernement de montrer le chemin en favorisant la
diffusion de l’idée selon laquelle les migrations
jouent un rôle à long terme pour l’avenir social
et économique du pays et qu’elles doivent être
prises en compte par le gouvernement avec
l’élaboration de politiques d’intégration
dans des domaines clés tels que la santé et
l’éducation.

Traditionnellement pays d’émigration,
l’Irlande est devenue un pays d’immigration en moins de
dix ans, attirant dans un premier temps des jeunes travailleurs
hautement qualifiés, puis, plus récemment, des
travailleurs moins qualifiés. Ce rapport a
démontré que les migrants ont permis une plus forte
croissance économique, pallié une pénurie sur
le marché du travail, amélioré le rendement et
contribué à réduire les
inégalités dans le domaine des salaires.

En avril 2005, sur une période d’un an, plus de 70
000 migrants avaient choisi l’Irlande, faisant de ce pays
l’un des plus attirants pour les migrants proportionnellement
à sa taille et en comparaison avec les autres pays membres
de l’Union européenne depuis
l’élargissement de l’UE. En 2005,
d’après la Commission européenne, près
de quatre pour cent de la population active en Irlande
étaient originaires des pays récemment
intégrés à l’UE, et la majorité
des nouveaux migrants en Irlande étaient des ressortissants
des pays de l’UE.

D’après les prévisions, le nombre
d’immigrants devrait s’élever à 30 000
par an dans les cinq à dix ans à venir, avec des
migrants qui pourraient contribuer jusqu’à hauteur de
50 pour cent à la croissance du marché du travail
d’ici 2016. Avec l’introduction de nouvelles mesures en
2003-2004 rendant plus difficile pour les employeurs
l’engagement de travailleurs non qualifiés originaires
de pays n’appartenant pas à l’espace
économique européen (EEE), le gouvernement
prévoit que l’immigration se caractérisera,
à l’avenir, par des migrations de travailleurs peu
qualifiés de l’EEE et de travailleurs hautement
qualifiés venus d’autres pays.

Les migrations en Irlande ont également un impact positif
dans les pays d’origine des migrants. D’après ce
rapport, les migrants ont envoyé plus de 100 millions
d’euros ces deux dernières années par les voies
officielles vers les pays situés en dehors de l’Europe
et de l’Amérique du Nord. Avec des migrants
originaires de plus de 100 pays, la diversité culturelle et
la connaissance des différentes pratiques commerciales
pourraient par ailleurs permettre de renforcer les échanges
commerciaux de l’Irlande avec d’autres pays, et
d’encourager les investissements dans ce pays.

Si ce rapport démontre que rien ne semble indiquer que
l’immigration entraînerait une augmentation du
chômage pour les Irlandais, il met toutefois en garde sur les
effets négatifs que pourrait avoir l’immigration peu
qualifiée si la situation économique venait à
changer.

Par ailleurs, certains éléments semblent
démontrer que l’Irlande n’utilise pas au mieux
les compétences des migrants et que cela entraîne une
« perte du savoir » avec des migrants hautement
qualifiés engagés pour des emplois où
l’on demande moins de qualifications. Une étude de
l’Economic and Social Research Institute (ESRI) estime que si
les qualifications des migrants étaient réellement
mises en valeur, l’immigration aurait permis,
jusqu’à 2003, une augmentation de 3,3 pour cent sur
cinq ans du PNB de l’Irlande, au lieu d’une 
augmentation de 2,6 pour cent.

Ce rapport recommande par ailleurs la mise en place d’un
statut pour les immigrants qui permettrait à certains
migrants de travailler à long terme et leur octroierait un
droit de résidence, ainsi qu’un renforcement de la
législation dans le domaine du travail pour tous les
travailleurs afin de les protéger et de lutter contre les
migrations irrégulières.

Pour consulter ce rapport, veuillez consulter le site : class="paragraph-link-no-underline" href="http://www.nesc.ie/"
target="_blank" title="">http://www.nesc.ie/

Pour plus d’informations, veuillez contacter:

Frank Laczko

Chef des recherches et des publications de l’OIM

Tél: +41 79 787 52 33

Email: "mailto:flaczko@iom.int">flaczko@iom.int