Communiqué
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Un rapport sur la migration aux Philippines révèle une hausse de la migration

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Philippines - L’OIM et ses partenaires viennent de publier le premier Rapport migratoire pour les Philippines, qui donne un aperçu global des tendances passées et actuelles dans ce pays très touché par les migrations. Il s’agit du 40ème rapport du genre à être publié par l’OIM, pour aider à dresser un portrait général de la mobilité humaine dans le monde.

Le rapport revient sur 40 années de migration des travailleurs philippins à l’étranger. Il révèle que leur nombre a plus que doublé ces dix dernières années ; l’année 2012 serait celle de tous les records, dépassant les 1 850 463 migrants de 2011. La proportion croissante de travailleurs réembauchés (63%) basés à terre est une caractéristique intéressante.

Le nombre de migrants basés en mer, lui, a augmenté de 75% ces dix dernières années mais c’est en 2008 que cette augmentation a été la plus rapide, avec 100 000 travailleurs en mer supplémentaires.

Plus de 70% des travailleurs philippins à l’étranger sont âgés de 25 à 44 ans. Sur l’année, les femmes sont plus nombreuses que les hommes, représentant 60% des migrants, et ont tendance à être plus jeunes. Ceux qui ont plus de 40 ans sont principalement des hommes.

Le rapport souligne que l’emploi à l’étranger est essentiellement organisé par quelque 1 300 agences de recrutement privées. Bien que d’autres formes de recrutement existent, la plupart des travailleurs philippins à l’étranger (entre 85 et 95%) sont employés par des agences de recrutement. L’organisation du recrutement entre gouvernements est principalement limitée à la République de Corée et à l’Arabie saoudite. 

Environ 8 millions de travailleurs philippins à l’étranger ont participé au programme de recrutement à l’étranger du gouvernement philippin depuis ses débuts dans les années 70. La plupart y trouvent des avantages économiques et ont une expérience positive.

Cependant, beaucoup connaissent des difficultés, prennent des risques et sont vulnérables, notamment les femmes recrutées en tant que domestiques et employées pour d’autres travaux peu qualifiés. Pour aider les migrants en détresse, les Philippines ont mis en place des mécanismes de protection.

Selon le rapport, la migration a souvent lieu pour des raisons familiales et la famille est le bénéficiaire le plus direct. Les familles des migrants montrent une certaine résistance au stress provoqué par la migration, grâce au rôle que joue la famille élargie.

Le rapport de 291 pages établit une série de recommandations, notamment la nécessité de :

  • Se centrer sur le développement national afin de faire de l’emploi à l’étranger une réelle alternative, plutôt qu’une solution non choisie ;
  • Mettre en place une approche de migration et de développement au niveau local afin de faire prendre conscience aux migrants, aux communautés de diaspora et à leurs familles que la migration peut contribuer aux besoins de développement de leurs provinces ;
  • Se centrer sur l’application de normes existantes plutôt que d’accroître leur réglementation.
  • Améliorer la préparation des fonctionnaires du gouvernement chargés de la gouvernance en matière de migration ;
  • Faciliter la création de communautés d’entreprises par les migrants permanents ;
  • Renforcer les liens avec la diaspora philippine ;
  • Offrir des opportunités d’investissement innovantes et s’assurer que les migrants ont les connaissances nécessaires en matière de finances pour créer leur propre activité économique ;
  • Fournir un accès à des conditions de crédit favorables aux migrants et à leur famille, en passant par le rapatriement de fonds.

« Les profils migratoires des pays comme celui-ci sont un outil essentiel pour les responsables politiques. Sans données et analyses fiables, il est impossible de concevoir de bonnes politiques qui garantissent que les migrants sont bien traités et que le fruit de leur travail est utilisé pour aider leur famille restée au pays et leur communauté d’origine », a déclaré Marco Boasso, chef de mission de l’OIM aux Philippines.

Le rapport, en grande partie rédigé par le Centre des migrations Scalabrini, situé à Manille, a été élaboré en coopération avec 30 partenaires, notamment le Ministère du travail et de l’emploi, l’Administration philippine de l’emploi à l’étranger et la Commission des Philippins à l’étranger. Il est disponible sur : http://iom.int/files/live/sites/iom/files/Country/docs/CMReport-Philipines-2013.pdf

Pour plus d’informations, veuillez contacter

Ricardo Casco
OIM Philippines
Email: rcasco@iom.int