Communiqué
Global

Un programme de formation en usine au Vietnam soutient les efforts mondiaux visant à éradiquer la traite

Viet Nam - Plus de la moitié des 21 millions de victimes de travail forcé dans le monde se trouvent dans la région Asie-Pacifique. La majorité travaille dans l’économie formelle, fabriquant les vêtements que nous portons, récoltant la nourriture que nous mangeons et produisant les biens que nous tenons pour acquis dans notre vie quotidienne.

L’OIM est engagée dans l’éradication de l’esclavage et de la traite et œuvre dans l’intérêt des travailleurs migrants vulnérables. En accord avec ces objectifs, l’Organisation vient de lancer un nouveau programme de formation destiné à être utilisé dans les usines au Vietnam.

Le programme de responsabilité des entreprises à éradiquer l’esclavage et la traite (CREST en anglais) prévoit une formation ciblée destinée aux responsables et aux employés sur les manières de réduire la traite des personnes et l’esclavage dans leurs activités quotidiennes et à travers leurs chaînes d’approvisionnement.

Ce programme comprend des conseils sur comment respecter la législation anti-esclavage et les exigences en matière de commerce, ainsi que des conseils pratiques sur comment mettre en œuvre des pratiques de recrutement éthique et mieux contrôler les fournisseurs de rang inférieur.

« Il n’est pas rare que les entreprises disposant de chaînes d’approvisionnement importantes et complexes soient accusées de travail forcé et de violations des droits de l’homme », a déclaré David Knight, chef de mission de l’OIM au Vietnam.

« Bien que les entreprises puissent ne pas être conscientes des ces violations, ou qu’il puisse y avoir un décalage entre ce qu’on leur dit et ce qu’il se passe réellement, elles seront de toute façon tenues pour responsables de toute violation. Nous avons donc conçu le CREST pour aider les entreprises à gérer les risques par et pour elles-mêmes. »

La première formation CREST a été dispensée en début de mois à 20 responsables de l’usine TAL Apparel de la ville thaïe de Binh.

Bien qu’il ne soit pas un nom très connu, TAL Apparel est l’un des plus grands fabricants de vêtements du monde avec 11 usines en Asie, dont deux au Vietnam qui fabriquent des vêtements pour de nombreuses marques très connues.

« Chez TAL Apparel, nous voulons être connus non seulement pour nos vêtements mais aussi pour notre approche de haute qualité à l’éthique commerciale », a déclaré James Philipps, Vice Président de TAL au Vietnam.

« Pour nous, recevoir une organisation expérimentée et respectée comme l’OIM pour former notre personnel sur la traite d’êtres humains et l’esclavage est tout à fait logique. »

L’OIM prévoit de déployer le programme CREST dans d’autres secteurs et pays dans les prochains mois.

Pour plus d’informations sur le programme CREST, veuillez contacter David Knight, OIM Vietnam, Tel. +84 438 501 810, Email: dknight@iom.int

Analyse: en 2015, le Parlement britannique a adopté la Loi britannique contre l’esclavage moderne, qui a nommé un Commissaire indépendant de la lutte contre l’esclavage et comprend certaines des mesures les plus rigoureuses pour protéger les victimes et poursuivre les auteurs.

Plus important encore, la Loi fait état d’une condition imposant aux entreprises britanniques ayant un chiffre d’affaires annuel de 36 millions de livres (45 millions de dollars) de présenter une déclaration contre l’esclavage et la traite pour chaque exercice budgétaire.

Même si la Loi britannique contre l’esclavage moderne peut être considérée comme une meilleure pratique, elle n’est pas la première à contraindre le secteur privé à prendre des mesures pour éradiquer l’esclavage et la traite.

La Loi californienne de 2010 sur la transparence dans les chaînes d’approvisionnement impose à chaque détaillant et fabricant établi en Californie et ayant un revenu brut mondial annuel dépassant 100 millions de dollars à dévoiler leurs efforts pour éradiquer l’esclavage et la traite de sa chaîne d’approvisionnement directe pour les biens matériels proposés à la vente.

Il est probable que d’autres pays suivent l’initiative du Royaume-Uni et de la Californie et proposent une législation similaire.

Bien qu’il ne soit pas encore entre en vigueur, le Partenariat trans-Pacifique (TPP en anglais) exigera des pays qu’ils légifèrent sur les questions de salaire minimum et d’heures de travail et qu’ils luttent contre la vente de biens fabriqués par le travail forcé.

De la même manière, le nouvel accord de libre échange entre le Vietnam et l’Union européenne comprend un gros chapitre sur le commerce et le développement durable.