Communiqué
Global

Rapport de l'OIM : les conséquences de la crise financière sur les migrations

Il existe de bonnes raisons de penser que la crise
financière actuelle aura des conséquences plus graves
sur les migrants et les migrations que les crises
précédentes. Cependant, d'après un rapport de
l'OIM, plus de temps est nécessaire pour permettre une
analyse plus précise de la situation afin d'éviter
des réponses politiques hâtives.

Dans sa dernière série de recherches sur les
migrations intitulée « L'impact des crises
financières sur les migrations internationales :
leçons tirées », le rapport s'appuie sur cinq
crises financières du 20ème siècle, à
savoir la Grande Dépression des années 30, le choc
pétrolier de 1973, la crise asiatique de 1997, la crise
russe de 1998 et la crise en Amérique Latine entre 1998 et
2002.

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target="_blank" title="">The Impact of Financial Crises on
International Migration: Lessons Learned

Le rapport tend à démontrer que les
conséquences de la crise actuelle sur les mouvements humains
seront plus graves qu'elles ne l'ont jamais été car
même si les crises précédentes avaient des
répercussions mondiales, leur impact se faisait surtout
ressentir au niveau régional. Les migrants changeaient de
destinations en fonction des avantages économiques variant
d'une région à une autre. Cependant, aujourd'hui, la
crise se produit dans un monde plus interconnecté que jamais
et il n'existe aucune région du monde qui n'en ressente pas
les effets.

De plus, alors que les crises des années 90 se sont
produites à la fin d'une décennie de croissance
économique et de réduction de la pauvreté
importantes dans les régions touchées, la crise
actuelle combine les effets de la hausse des prix de la nourriture
et les exportations instables de marchandises dans les pays en
développement.

Le rapport fait également remarquer que les politiques
migratoires sont conçues dans un contexte très
différent. L'économie mondiale dépend plus que
jamais des migrants de main-d'œuvre, en particulier dans
certains secteurs d'activité. De la même
manière, les individus et les économies nationales
dépendent plus qu'avant des rapatriements de fonds.

Le rapport reconnaît un manque systématique de
données sur les migrations dans le contexte de la crise
financière mais souligne néanmoins que certains
impacts de la crise actuelle sont manifestes, notamment la
réduction des flux migratoires et le ralentissement du
rythme des rapatriements de fonds, bien que ce dernier varie
beaucoup.

Il fait observer que l'évolution de la crise actuelle
rend l'évaluation de la situation difficile contrairement au
choc pétrolier de 1973 par exemple, qui s'avérait
être un choc immédiat pour le système
économique avec des conséquences considérables
sur les tendances migratoires mondiales.

Ce choc a mis fin à la migration des « travailleurs
étrangers » en Europe en raison de la récession
et du chômage croissants. Il est également à
l'origine du début de la réunification des familles
et de l'installation permanente plutôt que les retours
à grande échelle, du déplacement des processus
de production par les grandes entreprises des pays
développés vers les pays en développement en
Asie et en Amérique Latine en exportant du capital, et de
l'introduction de travailleurs migrants temporaires au Moyen-Orient
grâce aux gouvernements qui se servaient des revenus
pétroliers beaucoup plus élevés pour
construire des infrastructures, des maisons et pour
développer l'expansion économique.

Le rapport fait également observer que selon certains
analystes, les restrictions sévères sur la migration
de main-d'œuvre provoquées par le choc
pétrolier, qui ont continué à être
imposées au cours des décennies suivantes, ont
été à l'origine de l'augmentation des fausses
demandes d'asile dans les pays développés, et plus
tard, à l'origine de l'augmentation des flux migratoires
irréguliers.

D'autres conséquences des crises
précédentes soulignées dans le rapport se
répercutent aujourd'hui à différents
degrés, notamment l'impact de la migration interne à
la suite de la crise asiatique car la signature de contrats de
travail dans des villes comme Bangkok ont conduit à un
retour vers les zones rurales ; la reconnaissance, par certains
pays de destination asiatiques, de l'importance économique
des migrants qui acceptaient du travail que les nationaux ne
voulaient pas faire ; la fuite des cerveaux à la suite des
crises russe et latino-américaine ; et le déclin
à court terme des rapatriements de fonds.

Durant les crises précédentes, il est clair que
les retours et expulsions n'ont pas été aussi
nombreux que prévus et que le nombre de migrants reste
largement inchangé. Lorsque cela est possible, les migrants
restent et travaillent dans le secteur informel. Par exemple,
l'emploi dans le secteur informel indonésien a
augmenté de six millions d'individus après la crise
asiatique.

Cependant, là où le nombre de retours a
été considérable dans certains pays, le
rapport souligne l'importance de garantir la mise en place de
politiques et de programmes afin de réabsorber les migrants
de retour dans l'économie et la société.

Ce qu'ont montré les crises précédentes est
que même si les migrants parviennent à garder leur
emploi, leurs conditions de travail sont entachées par de
faibles salaires, des avantages réduits et des heures de
travail plus longues.

De nombreux pays de destination réagissent aux crises
financières en « renationalisant » les emplois
alors que les pays d'origine répondent en internationalisant
leur main-d'œuvre, une manière pour eux de contrecarrer
la hausse du chômage. Le rapport met donc en évidence
la nécessité de garantir la protection des droits des
migrants.

Au final, d'après le rapport, la migration résiste
face aux crises financières. Même après des
évènements plus graves tels que la Grande
Dépression et le choc pétrolier, le
phénomène de migration a rebondi. C'est la
durée et la gravité de la crise actuelle qui
déterminera son impact réel sur la migration. Mais le
rôle intégrant que jouent les migrants de
main-d'œuvre dans l'économie mondiale suppose qu'il
sera difficile pour cette dernière de se redresser sans eux.
Selon le rapport, il s'agit d'une raison supplémentaire pour
ne pas ignorer la migration dans la réponse apportée
à la crise financière.

Le rapport soutient que les gouvernements devraient
néanmoins ne pas succomber à la pression politique et
populaire en répondant à la crise par des politiques
migratoires qui réduisent la concurrence avec les
travailleurs nationaux ou par des décisions politiques qui
ne sont pas fondées sur des données
économiques saines sur le marché du travail. Les
conséquences sont complexes et imprévisibles et
l'émergence d'une représentation claire de la
situation des marchés du travail peut prendre du temps. Par
conséquent, les politiques restrictives et à court
terme peuvent se révéler contre-productives.

Pour plus d'informations, veuillez contacter:

Chris Lom

Tél. +41 22 717 9361

E-mail : "mailto:clom@iom.int">clom@iom.int