Communiqué
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Prévisibilité et accessibilité : les clés des règles de mobilité transfrontalière, déclare le DG de l'OIM lors du Conseil annuel

Le Directeur général de l'OIM, António Vitorino, s'exprime aujourd'hui lors de la réunion annuelle du Conseil de l'Organisation. Il a exhorté les Etats membres à collaborer pour que les réponses à la COVID-19 n'aggravent pas les inégalités en matière de mobilité. Photo : OIM/Muse Mohammed 

Genève – Les représentants des 174 Etats membres de l'Organisation internationale pour les migrations se réunissent à Genève cette semaine pour examiner comment créer des solutions de mobilité transfrontalière prévisibles et accessibles face aux plus de 111 000 mesures liées aux voyages prises pour contenir la pandémie de COVID-19.

« Bien que la plupart de ces mesures soient des conditions plus que des restrictions à l'entrée, la mosaïque complexe de mesures qui en résulte, dont la portée et l'application changent fréquemment, a eu un effet dissuasif sur la mobilité transfrontalière, en particulier pour les personnes non vaccinées », a déclaré lundi le Directeur général de l'OIM, António Vitorino, à l'ouverture du segment de haut niveau de la 112e session du Conseil de l'OIM, à laquelle participent 48 chefs d'Etat, ministres et vice-ministres.

Le Conseil de cette année, qui se tient au moment où l'Organisation célèbre son 70e anniversaire, intervient alors que les gouvernements du monde entier annoncent de nouvelles restrictions strictes sur les voyages depuis que l'Afrique du Sud a révélé, la semaine dernière, qu'elle enquêtait sur l'émergence d'un nouveau variant du coronavirus baptisée Omicron par l'Organisation mondiale de la Santé.

Tout en reconnaissant la responsabilité des gouvernements dans la protection de la santé de leurs citoyens et dans la réduction de la transmission du virus, le DG Vitorino a exhorté les Etats membres de l'OIM à collaborer afin que les réponses soient coordonnées, qu'elles n'aggravent pas les inégalités en matière de mobilité et qu'elles anticipent les futures pandémies.

« Ma principale préoccupation est que, sans coopération internationale, nous pourrions nous retrouver dans un paysage profondément inégal en matière de mobilité. Si nous supposons, comme je pense que nous devrions le faire, qu'il y aura de futures crises sanitaires, alors même que les variants prolifèrent, j'attends avec impatience vos délibérations sur la manière dont nous pouvons nous préparer à la prochaine pandémie et faire en sorte que toute réduction nécessaire de la mobilité à l'avenir soit à la fois sûre et prévisible », a-t-il déclaré.

« Mais bien que nous restions concentrés sur les moyens de mettre fin à l'emprise de la pandémie sur nos sociétés et nos économies - et reconnaissons le long chemin à parcourir, notamment au vu du nouveau variant Omicron - nous devons reconnaître les profondes répercussions que la pandémie de COVID-19 a eues sur les personnes en situation de déplacement : personnes bloquées en transit, familles séparées par-delà les frontières, migrants laissés sans emploi et dans l’incapacité de rentrer chez eux ».

Le DG Vitorino a encouragé une approche fondée sur des données probantes pour les réponses liées à la gestion des frontières, comme les restrictions de voyage et les contrôles nationaux de la mobilité, qui ont émergé depuis la nouvelle des premiers cas de coronavirus à Wuhan, en Chine, en décembre 2019, notant l'impact sévère des confinements dus à la COVID-19 sur le développement socioéconomique et la réalisation des Objectifs de développement durable.

 « Nous devons mieux comprendre dans quelle mesure, comment et quand les restrictions de voyage ont contribué à la gestion efficace de la COVID-19 et développer des moyens pour évaluer la valeur relative - et le risque - de différentes mesures et restrictions au cours d'une crise sanitaire », a-t-il ajouté.

 « Cela dépend bien sûr du contexte et des capacités, mais les données émergentes suggèrent que si la fermeture des frontières peut être importante pour ralentir la propagation, elle a moins d'impact une fois que le virus circule dans un pays ».

La communauté internationale doit s'assurer que la mobilité transfrontalière préserve la santé publique et facilite les voyages prévisibles qui permettent à tous les voyageurs, y compris les migrants, de faire face à des coûts raisonnables et de répondre à des critères d'entrée gérables, a-t-il dit. 

« L'OIM a fait beaucoup à cet égard, en développant des procédures opérationnelles standard (SOP) spécifiques à la COVID-19 pour les agents frontaliers de première ligne aux points d'entrée et en aidant les autorités nationales à effectuer des évaluations sanitaires aux frontières. Mais nous constatons encore des problèmes de capacité dans le monde entier, en particulier aux frontières terrestres et dans les régions du monde en développement », a déclaré le DG Vitorino. 

Il a fait remarquer que de profondes inégalités existent pour les migrants et les personnes déplacées, qu'il s'agisse de l'accès à la vaccination, à l'identité juridique, à la documentation et à la certification, ou du soutien aux infrastructures numériques pour les pays qui risquent d'être laissés pour compte par les nouvelles conditions de voyage.

 « Les personnes venant de pays faiblement vaccinés ou à haut risque trouvent qu'il est plus difficile et plus coûteux de se déplacer, même au sein de leur propre région. Nous ne devons laisser aucune personne, ni aucun pays, de côté ».

Le Conseil annuel de l'OIM passe en revue les politiques, programmes et activités de l'Organisation, examine et approuve son budget et ses dépenses, et prend des mesures pour promouvoir ses objectifs stratégiques. 

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Paul Dillon, Rédacteur en chef (médias) et porte-parole, Siège de l'OIM, Tél. +41796369874, Email : pdillon@iom.int

Safa Msehli, Porte-parole (Crise), Siège de l'OIM, Tel : +41794035526, Email : smsehli@iom.int