Colombie - Soñar es un derecho (rêver est un droit) est la nouvelle campagne d’information lancée cette semaine à Bogota par l’OIM, par le chanteur colombien Juanes et par l’Agence américaine pour le développement international (USAID), en vue de prévenir le recrutement de mineurs par les groupes armés illégaux en Colombie.

« La violence, les inégalités et l’absence d’opportunités donne le ton de cette campagne. La musique et les autres formes d’expression artistique offrent aux jeunes d’aujourd’hui d’autres possibilités pour trouver leur voie. Je pense qu’il faut investir dans l’éducation et dans l’art car c’est notre manière de raconter notre histoire, de réfléchir sur nous-mêmes, de résister à la guerre, et surtout, de ne jamais oublier la violence du passé », explique Juanes, principal voix de la champagne, récompensé aux 19ème Grammy Awards d’Amérique latine.

Soñar est un derecho vise à sensibiliser la population au recrutement forcé. Grâce au slogan Yo protejo (je protège), les messages de la campagne appellent les Colombiens à protéger les enfants du conflit armé, par le biais d’annonces TV, d’un site internet (www.yoprotejo.org), des réseaux sociaux et de documents imprimés.

La campagne est déjà en cours dans 14 municipalités particulièrement vulnérables au recrutement par les groupes armés illégaux. Un total de 720 mineurs appartenant à des groupes de jeunes ont été formés à utiliser l’art et la communication comme une stratégie pour résister à la violence. Pour diffuser le message, la campagne parraine des séminaires, des expositions et des ateliers d’éducation à la paix, en partenariat avec diverses institutions et ONG.

Le projet a déjà reçu le soutien de la Commission intersectorielle pour la prévention du recrutement et de l’utilisation d’enfants par les groupes armés illégaux, de l’Institut colombien de la protection de la famille (chargé de la politique gouvernementale relative à l’enfance), des ministères de l’Education et de la Culture, de l’Agence colombienne pour la réintégration, de la Banque mondiale, de l’UNICEF, du Conseil norvégien pour les réfugiés, des médias, d’artistes comme Miguel Bosé et Fonseca et de milliers de citoyens engagés en faveur de la paix et de la réconciliation.

Bien qu’il n’existe aucun chiffre précis, beaucoup d’enfants seraient encore impliqués dans la guérilla ou engagés dans des groupes de criminalité. En moyenne, chaque jour, un enfant est délivré des groupes armés illégaux par les autorités colombiennes. Entre novembre 1999 et le 30 juin 2012, l’Institut colombien de la protection familiale est venu en aide à quelque 4 935 enfants qui avaient déserté ces groupes.

Il est estimé qu’environ 83% des mineurs qui avaient un lien aves les groupes armés illégaux étaient victimes de violences familiales, 57% avaient un emploi avant d’être recrutés, 30% travaillaient dans les plantations de coca et 25% avaient quitté l’école.

« Nous voulons sensibiliser et mobiliser la société colombienne contre le recrutement forcé des enfants. Un enfant ne doit participer à la guerre sous aucun prétexte. Chaque membre de la société est responsable de la protection des enfants et doit signaler et prévenir ces crimes. C’est le but de ce projet », a déclaré Marcelo Pisani, chef de mission de l’OIM en Colombie.

Depuis mars 2011, avec le financement d’USAID, l’OIM met en œuvre le Programme de soutien aux anciens combattants mineurs exposés au risque de recrutement par les groupes armés illégaux, qui vise à renforcer la capacité du gouvernement à protéger les droits des enfants.
 
Pour plus d’informations, veuillez vous rendre sur le site de la campagne www.yoprotejo.org (en anglais et en espagnol), suivez la page Facebook (Yo Protejo) ou Twitter (@YoProtejo), ou écrivez à info@yoprotejo.org.

Pour plus d’informations sur Juanes, veuillez vous adresser à info@juanes.net

Pour d’autres informations, veuillez contacter

Jorge Gallo
OIM Bogota
Tel: +57 1 639 7777
Email: jgallo@iom.int