Libanaise - L’OIM a terminé une rapide évaluation de cinq sites au sud du Liban, qui accueillent plus de 2 000 réfugiés syriens. Les conclusions indiquent que les communautés de réfugiés dans les districts de Saïda et de Sarafand ont besoin d’aide d’urgence, notamment d’abris, d’aide non alimentaire, d’accès aux soins de santé, de sensibilisation à l’hygiène et de projets de génération de revenus. Ils ont également besoin de moyens de transport pour atteindre les centres d’enregistrement des réfugiés.

Avec une population de 4,2 millions d’habitants, le Liban accueille actuellement plus de 520 000 réfugiés syriens, dont plus de 400 000 qui sont arrivés cette année, provoquant ainsi une importante pénurie de logements. Aucun camp de réfugié officiel n’a été établi et les familles vivent principalement dans des installations de fortune et des logements en location.

L’OIM a évalué trois types de site différent dans la région : un centre collectif, des logements en location et des installations de fortune. Le loyer dans les sites est de 100 à 200 dollars par mois en moyenne pour une seule chambre, généralement aménagée dans un entrepôt ou un sous-sol transformé. Les réfugiés se plaignent des loyers excessifs et des infrastructures inadéquates.

La priorité pour l’OIM est de garantir l’accès aux abris pour les nouveaux arrivants et de reloger les réfugiés qui vivent dans des environnements dangereux et insalubres. L’organisation travaille avec les municipalités locales afin d’identifier les bâtiments publics abandonnés ou désertés qui peuvent être rénovés pour loger les familles qui vivent actuellement dans des camps de fortune ou qui ne peuvent pas payer les loyers élevés que demandent les propriétaires dans la région.

Avec une seule toilette pour 70 à 400 réfugiés, l’équipe d’évaluation a remarqué que l’accès à l’eau et aux installations sanitaires était totalement inadéquat dans tous les sites visités. L’accès limité à l’eau et la mauvaise hygiène sont à l’origine de plusieurs problèmes de santé, notamment un nombre croissant de cas de gale dans deux sites à Saïda.

L’OIM prévoit d’associer des activités de sensibilisation à l’hygiène, de préparation et de stockage de la nourriture dans de bonnes conditions d’hygiène, avec une distribution d’aide alimentaire à 2 500 réfugiés au cours des deux prochaines semaines. L’Organisation a également fait part de graves problèmes de santé et d’hygiène aux organisations partenaires des clusters humanitaires concernés.

Les réfugiés n’ont pas gratuitement accès  à la santé au Liban et les problèmes en matière de santé de base, en particulier en ce qui concerne la santé des femmes enceintes, des enfants et blaissés, doivent être traités d’urgence. Lors de l’évaluation, le personnel de l’OIM a identifié les cas nécessitant un traitement de la plus grande urgence, notamment des cas de grands brûlés et des victimes d’éclats d’obus.

Les équipes de santé de l’OIM recueillent également les antécédents médicaux des cas urgents dans les cinq sites afin de permettre des soins spécialisés. L’OIM œuvre également en vue d’établir des partenariats avec les hôpitaux et les cliniques qui peuvent dispenser un traitement aux cas urgents à moindre coût.

L’aide disponible pour traiter les réfugiés souffrant de problèmes de santé et de maladies chroniques est très limitée. Un réfugié de Homs a expliqué à l’OIM que les médecins en Syrie avaient diagnostiqué un cancer chez son enfant et qu’il recevait un traitement. Après l’assaut de la ville et la destruction de leur hôpital, la famille a dû fuir. Depuis son arrivée au Liban, le garçon n’a pas reçu de traitement et sa famille craint que le cancer se propage.

L’OIM prévoit en outre de déployer des équipes mobiles d’experts pluridisciplinaires dans la région afin de fournir un soutien psychosocial et une aide aux communautés de réfugiés traumatisées par le conflit en Syrie.

En plus d’autres problèmes, de nombreux réfugiés ont signalé qu’ils ne peuvent pas s’enregistrer pour la simple raison qu’ils n’ont pas les moyens de payer les 50-70 dollars de taxi pour se rendre aux centres d’enregistrement. A la demande du HCR, l’OIM commencera à fournir des moyens de transport vers le centre d’enregistrement du HCR à Tyre à près de 20 000 réfugiés.

Même si la crise en Syrie touche d’abord les migrants vulnérables, notamment les réfugiés, les rapatriés de Syrie et les migrants bloqués, elle a également de graves conséquences sur l’économie locale.

Les familles libanaises ont été frappées par la hausse des prix des produits de base et des loyers, exerçant ainsi une pression croissante sur leur capacité à accueillir de nouveaux arrivants.

L’OIM œuvre également en coopération étroite avec les partenaires des autorités locales qui ont mis en avant les besoins de réintégration et de moyens d’existence des rapatriés libanais depuis la Syrie. En partenariat avec la Haute Commission de secours au Liban, l’OIM identifiera les besoins de quelque 29 000 rapatriés libanais, bien que les chiffres actuels puissent être bien plus élevés.

En coordination avec les Nations Unies, l’OIM lance un appel de 95 millions de dollars pour continuer à fournir de l’aide d’urgence en Syrie et dans les pays voisins, notamment le Liban, jusqu’en décembre 2013.

Au Liban, l’OIM lance un appel de 14,2 millions de dollars. Cet argent sera utilisé pour l’aide non alimentaire à près de 65 000 réfugiés, pour les projets de production de moyens d’existence, pour l’enregistrement des rapatriés libanais et des ressortissants de pays tiers ayant besoin d’être rapatriés, pour soutenir le programme national libanais de dépistage et de traitement de la tuberculose, et pour protéger les enfants déplacés séparés de leur famille.

Pour télécharger le rapport d’évaluation de l’OIM sur les abris et les sites, veuillez vous rendre sur : http://www.iom.int/files/live/sites/iom/files/pbn/docs/Shelter-and-Site-Assessment-Report-South-Lebanon-8-June.pdf

Pour plus d’informations, veuillez contacter

Rana Jaber
OIM Beyrouth
Email : rjaber@iom.int
Tel: +961 76682908