Communiqué
Global

L’OIM présente les conclusions de l’étude préliminaire sur la santé des migrants en Amérique centrale

El Salvador - D’après une récente étude réalisée par l’OIM, en coordination avec les ministères de la Santé du Salvador, du Honduras, du Guatemala et du Nicaragua, les conditions de santé des migrants sont étroitement liées à leur expérience migratoire, et sont généralement révélatrices, entre autres, d’importants obstacles physiques, sociaux et environnementaux.

L’étude préliminaire, effectuée dans les pays susmentionnés auprès des migrants de retour et des familles fragmentées qui restent dans la communauté d’origine, fournit des éléments intéressants sur la morbidité et la migration, sur la santé et l’auto-prise en charge des soins, sur l’appropriation de l’offre existante de services en matière de santé et sur les maladies sexuellement transmissibles (MST), entre autres. Au Salvador, cette étude a également été menée à bien auprès de migrants irréguliers centraméricains vivant dans le pays.

L’étude a montré que le risque de tomber malade chez les rapatriés augmente proportionnellement pendant les différentes phases du cycle de migration. Pendant la phase de retour, les migrants ramènent avec eux un lourd fardeau épidémiologique, des pathologies et les effets de leurs expériences. Ils apportent également des risques et des vulnérabilités dans leurs communautés d’origine. Des maladies infectieuses et non infectieuses ainsi que des maladies contagieuses chroniques ont été décelées chez les migrants de retour.

Les résultats de l’étude intitulée « Conditions de santé, accès aux services et identification de risques et des vulnérabilités associés à la migration » ont été récemment validés à San Salvador et à Tegucigalpa lors d’ateliers réunissant des responsables des institutions gouvernementales, aux niveaux technique et directeur, qui forment le Comité technique interinstitutionnel créé en vue de suivre les avancées de l’étude.

Se référant aux résultats de l’étude lors de l’un des ateliers, Violeta Menjivar, Ministre de la santé au Salvador, a déclaré : « Etant donné le fait que nous comptions sur davantage d’informations sur la santé des migrants, la prochaine phase est la plus importante : intégrer toutes les connaissances engrangées dans les politiques publiques, les programmes et les projets en vue d’améliorer les conditions de santé des migrants. Il est impératif de continuer à renforcer le lien interinstitutionnel développé dans le cadre de ce projet pour aborder le thème de migration et santé. »

Likza Salazar, responsable du bureau de l’OIM au Honduras a expliqué que « la recherche et les données obtenues montrent que la migration irrégulière et les conditions de retour forcé représentent actuellement des risques individuels et des risques de santé publique, et présentent donc des conséquences cliniques. Par ailleurs, les conditions des périples peuvent accroître les risques pour la santé des migrants, qui eux-mêmes risquent leur vie. »

L’étude a également montré que dans les familles restées dans la communauté d’origine, il existe une vulnérabilité spécifique à certaines maladies qui peut être associé à un processus émotionnel de stress ou de « deuil migratoire ». Un important impact de la migration a également été observé sur la santé mentale des membres de familles fragmentées, en particulier chez les femmes restées dans la communauté.

Le Dr. Carlos Van der Laat, spécialiste régional en matière de migration et santé dans les Amériques, a souligné l’importance de disposer d’éléments nouveaux sur la santé des migrants et a également observé que ces informations sont essentielles pour le développement de dialogues nationaux qui devront avoir lieu dans les prochains mois, dont l’objectif est de donner de la visibilité au sujet et d’élaborer, aux côtés des institutions gouvernementales et de la société, un plan d’action national visant à améliorer la réponse du pays par rapport aux besoins de santé des migrants.

L’étude fait partie d’un projet régional intitulé « Renforcer les capacités des gouvernements du Salvador, du Nicaragua, du Honduras et du Guatemala à faire face au problème de la santé des migrants par le biais d’une approche multisectorielle », réalisé par l’OIM en coordination avec le Ministère de la santé, la Direction générale de la migration et des affaires étrangères, le Ministère du gouvernement, les institutions spécialisées du Système des Nations Unies et d’autres organisations de la société civile. Le projet est financé par le Fonds de développement de l’OIM.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Alicia Navalón, coordinateur de projet, OIM El Salvador, Tel: +503 2521-0526, Email: anavalon@iom.int