Communiqué
Global

L’OIM et le CDC évaluent l’épidémie de fièvre hémorragique d'Ebola à Boké, en Guinée

La Guinée, l’un des trois pays les plus durement touchés par l’épidémie d’Ebola, continue de lutter pour contenir la propagation du virus. Mi-mai, une nouvelle épidémie de fièvre hémorragique d’Ebola (FHE) a été déclarée dans la préfecture de Boké, région frontalière de la Guinée Bissau.

En coopération avec le Centre de prévention et contrôle des maladies d’Atlanta (CDC en anglais), l’OIM a mené une évaluation dans la préfecture de Boké en vue d’évaluer la capacité régionale et des autorités locales à répondre et endiguer la propagation de la FHE.

«  Le récent essor de l’épidémie dans la préfecture de Boké, à la frontière avec la Guinée Bissau, augmente le risque d’introduction du virus Ebola dans ce pays épargné par l’épidémie » a indiqué Alexandre Robert, responsable du programme régional contre Ebola. « L’analyse de données épidémiologiques portant sur la FHE conforte une corrélation entre mobilité transfrontalière et transmission soutenue de la FHE. L’intervention globale au niveau de la frontière joue un rôle essentiel dans la stratégie de réduction de la transmission de la FHE. »

A la demande de la Coordination nationale des opérations contre le virus Ebola (NEOC en anglais), l’OIM et le CDC ont envoyé une équipe d’évaluation sanitaire et transfrontalière pour une mission exploratoire conjointe dans la préfecture de Boké afin d’identifier les besoins et les capacités des autorités locales dans la gestion de l’épidémie de FHE aux points d’entrée.

La préfecture de Boké accueille de nombreuses activités économiques importantes pour le pays ; y compris l’exploitation minière, l’agriculture et la pêche. Les équipes d’évaluation estiment que suivre la mobilité et les mouvements transfrontaliers des cas de contact et des voyageurs infectés par la FHE représente un véritable défi.

Entre le 18 et le 21 mai, l’équipe a visité deux ports maritimes à Kamsar, Kanfarande, ainsi qu’un poste-frontière terrestre à Kandiafara. L’équipe a par ailleurs rencontré les autorités locales du Centre préfectoral des opérations d’urgence (PEOC en anglais), ainsi que des représentants du corps médical.

Les autorités en charge de la réponse nationale et préfectorale à Ebola ont demandé à l’OIM et au CDC de fournir un soutien matériel et technique pour la mise en place de postes de contrôle sanitaires sur les routes situées autour de Kamsar. L’équipe a par ailleurs recommandé la mise en place d’autres postes de contrôle sanitaire au principal point d’entrée au niveau de la frontière.

« Nous avons lancé un appel en faveur du renforcement de la mobilisation sociale et de l’amélioration des capacités des travailleurs sanitaires communautaires qui sont en mesure d’atteindre les communautés isolées » a indiqué Mario Breton, qui dirige l’équipe sanitaire du CDC à la frontière guinéenne.

Il est également nécessaire de renforcer les capacités en matière de surveillance épidémiologique dans cette préfecture en formant le personnel de santé dans le domaine de la prévention des infections et des mesures de contrôle, ainsi que d’augmenter la capacité à différencier les cas de FHE dans les centres de soins en organisant un triage des patients sur la base d’un ensemble de symptômes permettant de diagnostiquer un possible cas de FHE.

L’OIM soutiendra le dépistage médical aux points d’entrées dans le cadre de la gestion sanitaire et humanitaire aux frontières en partenariat avec l’équipe sanitaire du CDC aux frontières.

A cette fin, l’OIM travaillera avec les gardes-frontières, les centres de soins et les systèmes sanitaires communautaires connexes situés dans les zones frontalières afin de renforcer leur capacité à exercer une surveillance épidémiologique, gérer les cas de FHE, les systèmes d’alerte et d’orientation en coordination avec les points d’entrée. Ces activités débuteront en juin et le premier résultat escompté est le renforcement des capacités des gardes-frontières en charge des frontières maritimes afin d’assurer un dépistage médical auprès des pêcheurs qui transitent entre Kamsar et différentes îles situées en dehors des zones côtières de cette ville.

La NEOC et ses partenaires entendent aborder la question de l’identification des lacunes en matière de surveillance épidémiologique, de logistique et de mobilisation communautaire.

L’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest reste une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI tel que déclaré par le Directeur général de l’OMS dans le cadre du règlement sanitaire international (2005)). Depuis l’apparition de l’épidémie en décembre 2013, dont les premiers cas ont été signalés en mars 2014, un total de 3237 cas confirmés ont été enregistrés à ce jour en Guinée, avec 2016 décès dus à la maladie, soit un taux de létalité de 62,3%.

Le 9 juin, deux nouveaux cas confirmés d’Ebola ont été signalés dans la préfecture de Boké. La vigilance reste de mise.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Michael Asima, OIM en Guinée, Tél. : +224 623697415, E-mail : masima@iom.int.