Genève / Bangkok – L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) s’inquiète de signalements reçus faisant état de l’interception et du refoulement de bateaux transportant des réfugiés rohingyas dans la Baie du Bengale et la mer d’Andaman entre le Bangladesh et l’Indonésie. 

L’OIM a vérifié l’arrivé en Indonésie d’au moins cinq bateaux transportant 1 087 réfugiés rohingyas, dont la majorité sont des femmes et des enfants, entre le 14 et le 22 novembre. L’Indonésie accueille désormais plus de réfugiés rohingyas des camps de réfugiés surpeuplés et sans ressources de Cox’s Bazar, au Bangladesh, qu’au cours de la saison de navigation passée, entre octobre 2022 et septembre 2023.  

L’OIM félicite le gouvernement d’Indonésie et les communautés locales dans la province d’Aceh pour avoir facilité le débarquement de réfugiés rohingyas désespérés en quête d’une protection internationale et encourage tous les États membres et les partenaires à trouver un équilibre entre protection des migrants et détection et poursuites des passeurs.  

« L’OIM encourage d’autres pays de la région à mener des opérations de recherche et de sauvetage en mer, à fournir un port de sécurité aux Rohingyas et à alléger le fardeau qui pèse sur l’Indonésie », a déclaré Sarah Lou Ysmael Arriola, Directrice régionale de l’OIM pour l’Asie et le Pacifique. « Empêcher les réfugiés rohingyas de débarquer et les repousser en mer est une violation des droits humains fondamentaux et des principes du droit international coutumier en vertu duquel les États ont une obligation morale et égale. » 

La détérioration des conditions de vie au Bangladesh, l’absence de soutien humanitaire et de solutions durables pour environ 1 million de réfugiés rohingyas à Cox’s Bazar et l’escalade des conflits au Myanmar poussent davantage de personnes à embarquer à bord de bateaux. Des milliers de réfugiés rohingyas sont également entrés en Thaïlande et en Malaisie cette année, où ils sont confrontés à la détention et à d’autres risques menaçant leur protection.  

En étroite coordination avec les autorités locales et nationales, les équipes de l’OIM en Indonésie ont pu fournir une assistance humanitaire aux réfugiés rohingyas à Aceh, notamment des examens médicaux et un soutien psychosocial, des articles de secours essentiels, des abris et une aide pour s’installer dans des hébergements communautaires. 

Près des trois quarts des derniers arrivants étaient des femmes et des enfants. L’OIM s’inquiète du fait que sans accès à une assistance de base, notamment à des conditions de vie sûres et dignes, ils soient exposés à de nombreux risques, notamment l’exploitation par des groupes criminels et des menaces à leur sécurité, leur santé, leur dignité et leurs droits fondamentaux.  

Malgré l’extrême danger et les risques d’exploitation et de maltraitance qu’ils encourent, la plupart des réfugiés rohingyas entreprennent de dangereux périples facilités par des passeurs, dans l’intention d’atteindre l’Indonésie puis la Malaisie, où existent une importante communauté de Rohingyas et des possibilités de génération de revenus. 

En outre, la réponse humanitaire pour les Rohingyas au Bangladesh reste fortement sous-financée tandis que l’appel de l’OIM lancé dans le cadre du Plan de réponse conjoint 2023 pour la crise humanitaire des Rohingyas n’est pour l’heure financée qu’à hauteur de 49 pour cent.  

Les camps de Cox’s Bazar sont également touchés par les catastrophes, telles que les incendies et les cyclones. Les conditions générales déplorables, ainsi que d’autres problèmes de sécurité comme les enlèvements, aggravent la situation des réfugiés, d’après les informations que l’OIM a reçues des réfugiés.  

Informations aux rédacteurs : 

L’aide humanitaire de l’OIM dans les pays accueillant des Rohingyas dans la région comprend : 

• Au Bangladesh : distribution d’aide humanitaire vitale, protection de l’enfance, lutte contre la traite, protection contre la violence fondée sur le genre, abris et aide non alimentaire, carburant alternatif (GPL), gestion et expansion des sites, santé, santé mentale et soutien psychosocial, eau, assainissement et hygiène (WASH), cohésion sociale, développement des compétences, soutien à la réduction des risques de catastrophe.  

• En Indonésie : Soutien au débarquement et facilitation de l’accès aux services de base, notamment à la nourriture, à l’eau, aux services WASH et aux services de santé, soutien psychosocial, hébergement temporaire et remise en état des installations communales. 

• En Malaisie : Aide en espèces pour le loyer et sensibilisation. 

• En Thaïlande : Facilitation de l’accès au soutien sanitaire et psychosocial, nourriture et compléments nutritionnels, articles de secours d’urgence, activités récréatives et fourniture de trousses d’apprentissage, soutien aux plateformes de sensibilisation et renforcement des capacités pour l’alternative à la détention. 

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Pour plus d’informations, veuillez contacter : 

A Bangkok : Nima Tamaddon, Bureau régional pour l'Asie et le Pacifique, ntamaddon@iom.int, +66 06 2308 8581