Communiqué
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L’OIM aide 220 migrants éthiopiens détenus à rentrer chez eux depuis la Tanzanie

Tanzanie - L’OIM a débuté une opération visant à permettre à 220 migrants éthiopiens irréguliers détenus dans six prisons tanzaniennes de rentrer chez eux.

Le projet, mené en étroite coopération avec le Ministère tanzanien des affaires intérieures et le Ministère éthiopien des affaires étrangères, est financé par les Etats-Unis et le Japon et sera terminé d’ici fin mai.

Il fait suite à une mission de vérification d’une semaine réalisée par l’OIM et les responsables éthiopiens et tanzaniens dans les prisons détenant des migrants éthiopiens irréguliers dans les régions tanzaniennes de la côte, d’Iringa, de Mbeya, de Morogoro, de Moshi et de Tanga.

« J’ai quitté mon pays il y a un an et demi. Un ami m’a dit que le Kenya offrait de nombreux emplois bien payés alors j’y suis allé et j’y suis resté quelques mois. Mais j’ai eu des problèmes avec les papiers et les permis alors je suis parti en Ouganda puis je suis retourné au Kenya pour essayer de trouver un autre emploi », confie Daniel, 30 ans, un rapatrié volontaire.

« Finalement, j’ai décidé de me rendre en Afrique du Sud en passant par la Tanzanie, mais en Tanzanie, je me suis fait arrêter et envoyer en prison. Je suis ici depuis cinq mois et je n’ai pas parlé à ma femme et à mes enfants depuis. Peut-être pensent-ils que je suis mort », ajoute-t-il.

D’après Charles Mkude, chargé du projet de l’OIM, des centaines de migrants irréguliers de la corne de l’Afrique qui tentent d’atteindre l’Afrique du Sud finissent dans les prisons surpeuplées de Tanzanie.

« La Tanzanie est devenue un couloir de transit depuis le Mozambique, le Malawi et la Zambie vers l’Afrique du Sud. Comme le pays ne dispose pas de structures spécialisées pour accueillir les migrants irréguliers, ceux qui se font arrêter sont détenus dans des prisons. Mélanger ces migrants à des criminels dans des structures ayant une capacité d’accueil limitée provoque une crise humanitaire. De nombreux migrants, dont les familles n’ont aucune information sur le lieu où ils se trouvent et ne peuvent pas les aider, courent un risque », fait-il remarquer.

« En 2013, la décision de l’Arabie saoudite de fermer ses frontières et d’expulser plus de 160 000 migrants irrégulier éthiopiens n’a fait qu’aggraver le problème, rendant l’accès des Ethiopiens à un emploi dans les pays du Golfe d’autant plus difficile, ce qui en incite de plus en plus à tenter d’atteindre l’Afrique du Sud via la Tanzanie », ajoute-t-il.

« Ces migrants sont dans une situation très précaire. Ils n’ont pas de papiers, ne parlent pas le Swahili et sont loin de leur famille et de leurs proches. La Tanzanie n’a ni les moyens de les garder, ni les moyens de les renvoyer chez eux », déclare un responsable tanzanien de l’immigration.

L’opération de retour volontaire de l’OIM comprend un examen médical, des vols vers l’Ethiopie, un accueil à Addis-Abeba, un moyen de transport vers les lieux d’origine des migrants et une aide à la réintégration.

Pour plus d’informations, veuillez contacter

Charles Mkude
OIM Dar-es-Salaam
Email : cmkude@iom.int