Guinée - Le 4 mai, l’Organisme des Nations Unies chargé des migrations (OIM) a aidé 165 migrants – 152 hommes et 13 femmes – à rentrer chez eux en Guinée Conakry depuis la Libye. Le groupe comprenait cinq mineurs non accompagnés, un bébé et un cas médical.

Les migrants faisaient partie des nombreux Guinéens vivant actuellement illégalement en Libye, souvent dans des conditions difficiles, et qui ont sollicité l’aide de l’OIM pour rentrer volontairement en Guinée.

Parmi les passagers, 147 étaient détenus au centre de détention de Trig al Seka, et 10 à celui d’Abou Salim et les huit restants vivaient dans des zones urbaines.

Le vol charter est parti de l’aéroport Mitiga à Tripoli et a atterri en Guinée Conakry le soir même. Le financement pour le vol charter a été fourni par les Pays-Bas.

L’OIM a réalisé des entretiens avant le départ, dispensé des consultations médicales et délivré des visas de sortie à tous les passagers. Avant le départ, les migrants ont reçu une aide supplémentaire sous forme de colis personnels contenant des vêtements et des chaussures. 

Parmi les passagers, Mariam*, 19 ans, a expliqué qu’elle avait quitté la Guinée, où elle travaillait comme couturière il y a presque un an. Elle est arrivée en Libye après un périple de deux mois à travers la Côte-d’Ivoire, le Burkina Faso et le Niger, accompagnée de deux amis, dont l’un est décédé en Libye. Elle ne connaît pas le sort de son autre ami.

Mariam a été maltraitée par ses employeurs en Libye. Après deux tentatives échouées d’atteindre l’Italie par la Méditerranée, elle a décidé de retourner en Guinée pour reprendre sa carrière de couturière.

Amara, 20 ans, un autre passager, a été blessé par balles à la jambe par des passeurs au large des côtes de Zuwara.

Bamba*, 30 ans, a payé 3 000 euros pour passer par le désert. En chemin, il a été enlevé à deux reprises et a failli mourir. Aujourd’hui, il a hâte de prendre un nouveau départ en Guinée Conakry.

Jusqu’ici en 2017, l’OIM en Libye a aidé 3 089 migrants bloqués à rentrer dans leur pays d’origine. Parmi eux, 601 étaient éligibles pour une aide à la réintégration.

Le vol de jeudi dernier était le troisième affrété cette année par l’OIM pour ramener des migrants de Libye en Guinée. Le premier a transporté 133 personnes. L’OIM aide également les migrants guinéens bloqués au Niger, au Maroc et en Egypte.

L’équipe de l’OIM en Guinée, le Service national guinéen des affaires humanitaires (SENAH) ainsi que des responsables du Ministère des affaires étrangères étaient présents à l’aéroport pour apporter un soutien et une aide aux Guinéens de retour.

Le personnel de l’OIM s’est entretenu avec les migrants à leur arrivée à Conakry pour comprendre comment il pouvait les aider à se réintégrer et à trouver du travail.

Les migrants de retour résidant à Conakry sont rentrés directement chez eux tandis que ceux originaires d’autres régions ont été hébergés pour la nuit au centre de transit de Matam, avant d’être rapatriés vers leurs destinations finales avec le soutien de l’OIM.

Huit des migrants les plus vulnérables avaient aussi droit à une aide à la réintégration une fois de retour en Guinée Conakry. Cette aide permettra aux rapatriés de redémarrer à zéro, par exemple en ouvrant un petit commerce ou en poursuivant leurs études.

*Les noms des migrants ont été changés pour préserver leur anonymat.

Pour plus d’informations, veuillez contacter l’OIM en Libye : Othman Belbeisi, Tel: +216 29 600 389, Email: obelbeisi@iom.int ou Ashraf Assan, Tel: +216 29 794 707, Email: ashassan@iom.int ou Lucas Chandellier, OIM Guinée, Tel: +224 628 33 86 53, Email: lchandellier@iom.int