Communiqué
Global

L’insécurité alimentaire est citée comme la deuxième cause de migration depuis l’Amérique centrale vers l’Amérique du Nord

Washington D.C. – Une nouvelle étude appuyée par l’OIM, l’organisme des Nations Unies chargé des migrations, confirme le lien évident qui existe entre l’insécurité alimentaire et la migration au Salvador, au Guatemala et au Honduras.

L’étude a révélé que la diminution de la productivité agricole et la perte des récoltes étaient les deuxièmes motifs de migration les plus cités par les populations vivant dans le « couloir de la sécheresse » au Salvador, au Guatemala et au Honduras. La pauvreté et le chômage étaient les premières raisons citées. Cette étude a été réalisée par le Programme alimentaire mondial (PAM) en partenariat avec l’OIM, l’Organisation des Etats américains (OEA), le Fonds international de développement agricole (FIDA) et la Banque interaméricaine de développement (BID). 

Lancé publiquement par David Beasly, Directeur général du PAM, à l’OEA à Washington, D.C., le 23 août, le rapport s’appuie sur les résultats et les recommandations de l’étude préliminaire Hunger without Borders. Des ministres du Honduras, du Salvador et du Guatemala ont participé à l’événement.

« Sans droits de l’homme, il n’y a ni inclusion sociale, ni démocratie ou société en paix », a déclaré Nestor Mendez, Secrétaire général assistant de l’OEA, lors de l’ouverture de l’événement. « Tant que des millions de nos citoyens sont affamés, tant que les avantages du développement ne profitent pas à tous, tant que les richesses n’appartiennent qu’à une poignée de gens, nous ne pouvons pas garantir le chemin vers la démocratie pour notre région », a-t-il déclaré.

Cette nouvelle étude confirme que les conditions climatiques défavorables dans le couloir de la sécheresse, comme le phénomène El Niño, affectent la sécurité alimentaire en réduisant la productivité agricole dans l’agriculture commerciale et vivrière ainsi que les possibilités d’emploi dans l’agriculture.

Près de la moitié (47 pourcent) des familles interrogées pour cette étude étaient en insécurité alimentaire. Le rapport fait état de niveaux d’insécurité alimentaire sans précédent dans la région.

Du fait de la sécheresse et des effets d’El Niño, l’étude indique une intensification considérable de la migration irrégulière vers les Etats-Unis depuis 2014.

En fait, les flux d’émigration depuis ces trois pays d’Amérique centrale ont fortement augmenté depuis 2010, tandis que la migration depuis le Mexique vers les Etats-Unis est en baisse ces dernières années. Bien que la majorité de ceux qui migrent soient de jeunes hommes (79 pourcent ont entre 20 et 29 ans), le rapport fait également état d’un nombre croissant d’enfants non accompagnés fuyant le couloir de la sécheresse pour rejoindre les Etats-Unis.

« La migration est une stratégie d’adaptation aux conditions climatiques défavorables et à l’insécurité alimentaire et nous pensons que cette tendance va se poursuivre », a déclaré Luca Dall’Oglio, chef de mission de l’OIM à Washington, D.C., lors du lancement.

« Les événements climatiques extrêmes comme les cyclones, les ouragans, les tsunamis et les tornades ont tendance à provoquer le déplacement de personnes et font ainsi la une des médias, mais les changements environnementaux à évolution lente et progressive pourraient avoir un impact bien plus important sur les mouvements permanents de personnes dans le futur », a-t-il ajouté.

Le rapport montre la nécessité d’investir dans des programmes à long terme pour enrayer la migration dans le couloir de la sécheresse. Il met également en évidence la nécessité de réduire les dangers auxquels sont confrontés les migrants lors de leur périple vers le nord et l’impact sur les familles restées au pays après le départ des membres les plus forts de la famille à la recherche de meilleures opportunités.

Pour télécharger le rapport : Food Security and Emigration: Why people flee and the impact on family members left behind in El Salvador, Guatemala, and Honduras

Pour plus d’informations, veuillez contacter Hajer Naili, OIM Washington, Tel : +1 202 568 3757, Email : hnaili@iom.int