Communiqué
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L'augmentation du nombre de migrants en détresse au Yémen nécessite des efforts humanitaires accrus

Des migrants éthiopiens se préparent à rejoindre Addis-Abeba depuis Sana'a à bord du vol de retour humanitaire volontaire de l'OIM. Photo : OIM Yémen 2022/Rami Ibrahim 

Genève/Sana’a – A mi-parcours de l'année 2023, plus de 77 000 migrants ont traversé le golfe d'Aden pour se rendre au Yémen, dépassant les chiffres de l'année dernière et s'approchant rapidement des niveaux pré-pandémiques. À mesure que les arrivées de migrants augmentent, les dangers auxquels sont confrontées les personnes qui se déplacent le long de la « Route de l'Est » marquée par des violations des droits de l'homme, notamment la torture, la violence et la traite, augmentent également.   

La plupart des migrants qui arrivent au Yémen en provenance de la Corne de l'Afrique espèrent se rendre dans les pays du Golfe pour y trouver du travail, mais n'anticipent pas la violence et les difficultés qui les attendent. Après avoir traversé la mer, ils tombent souvent entre les mains de trafiquants qui prennent alors le contrôle de chaque étape de leur périple.   

La violence, l'exploitation et les mauvais traitements à l'encontre des migrants sont très répandus et les auteurs de ces actes agissent en toute impunité. L'insécurité, les campagnes d'arrestation et les transferts forcés ont bloqué environ 43 000 migrants à travers le pays.    

« Malgré l'augmentation du nombre de migrants entrant au Yémen et la gravité des traitements qu'ils subissent, les personnes en situation de déplacement continuent d'être largement invisibles », a déclaré Matt Huber, chef de mission par intérim de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Yémen.   

Le retour humanitaire volontaire reste le seul moyen sûr pour les migrants bloqués au Yémen de rentrer chez eux. Depuis le début de l'année, l'OIM a aidé 5 631 migrants, dont 5 572 Ethiopiens, à rentrer chez eux à bord de vols de retour humanitaire volontaire, une augmentation considérable par rapport aux années précédentes.   

Les centres d’aide aux migrants de l'OIM à Sana’a, Marib et Aden sont sollicités quotidiennement par des migrants qui demandent de l'aide pour rentrer chez eux.    

En juin, les équipes ont enregistré des milliers de migrants qui demandaient de l'aide pour retourner dans leur pays d'origine. Ces enregistrements ont été temporairement suspendus car le nombre de migrants demandant de l'aide dépasse de loin les ressources actuellement disponibles pour les aider à rentrer.   

« L'OIM travaille main dans la main avec ses partenaires, les donateurs et les autorités pour venir en aide aux migrants bloqués, mais le nombre croissant de migrants en détresse exige des ressources bien plus importantes pour y répondre », a ajouté M. Huber.   

« Si l'OIM n'obtient pas rapidement davantage de fonds pour répondre aux besoins des migrants, notre programme essentiel de retour humanitaire volontaire et d'autres formes d'assistance vitale pourraient bientôt s'arrêter ».   

L'OIM lance également un appel pour obtenir davantage de fonds afin d'augmenter son aide aux migrants bloqués, en particulier dans les centres d’aide aux migrants à Aden, Ma'rib et Sana'a où les migrants peuvent accéder à une protection et à des services de santé sûrs, dignes et gratuits.   

Chaque mois, des milliers de migrants bénéficient des services - offrant protection et secours à ceux qui ont survécu à des exactions et des violations graves et généralisées dans tout le pays, y compris des violences ciblées à la frontière nord du Yémen, comme l'a récemment indiqué le projet « migrants disparus » de l'OIM.   

Les hôpitaux de Sa'dah et de Ma'rib dépendent également de l'OIM pour les équipements, les fournitures et les salaires afin de pouvoir venir en aide aux migrants, aux communautés d'accueil et aux personnes déplacées.   

Les équipes de santé et de protection soutiennent également les interventions mobiles grâce auxquelles les migrants qui se déplacent - souvent à pied - peuvent recevoir des soins médicaux essentiels, de l'eau et des articles de première nécessité dans les zones difficiles d'accès. Les migrants ayant besoin de soins plus intensifs sont souvent transportés vers des établissements de santé secondaires où l'OIM soutient leur rétablissement à long terme.   

Les efforts de l'OIM pour répondre aux besoins des migrants au Yémen sont soutenus par l'Union européenne, le King Salman Humanitarian Aid and Relief Centre (KSrelief), le Bureau de la population, des réfugiés et des migrations du Département d'Etat américain et les gouvernements allemand, français, norvégien et finlandais. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre du plan de réponse aux besoins des migrants pour la Corne de l'Afrique et le Yémen.   

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Pour plus d'informations, veuillez contacter :   

Yémen : Angela Wells, awells@iom.int 
               Equipe de communication de l'OIM au Yémen,  iomyemenmediacomm@iom.int  

Nairobi : Eva Sibanda, esibanda@iom.int   

Genève : Safa Msheli, smsehli@iom.int