Communiqué
Global

Des survivants éthiopiens d’une opération de trafic illicite meurtrière en Zambie rentrent chez eux

Ethiopia - La semaine dernière, l’OIM a aidé 25 Ethiopiens bloqués interceptés en Zambie alors qu’ils tentaient d’atteindre l’Afrique du Sud à rentrer chez eux en toute sécurité.

Les rapatriés faisaient partie des 76 survivants retrouvés dans la remorque d’un camion qui contenait les corps de 19 migrants irréguliers éthiopiens en Zambie en juin 2016.

Tous étaient des hommes âgés de 18 à 30 ans et avaient entrepris un périple de neuf mois à travers le Kenya, la Tanzanie et la Zambie.

L’OIM a fourni une aide au retour aux migrants car ils n’avaient pas les moyens de rentrer en Ethiopie. L’aide comprenait une allocation de transport dans le pays pour les aider à retourner dans leurs régions d’origine en Ethiopie.

Asfaw*, l’un des rapatriés, a confié : « un ami s’est rendu en Afrique du Sud il y a quelques années. Il m’a appelé et m’a convaincu d’y aller. Alors j’ai vendu mon bétail, quitté mon travail de serveur dans un restaurant/grill à Hossana (sud de l’Ethiopie) et suis parti pour l’Afrique du Sud. »

Asfaw a expliqué que les passeurs lui ont promis un périple sûr en bus après paiement de la somme convenue mais la situation dans laquelle il s’est retrouvé s’est avérée bien différente de ce qui lui avait été promis.

« Je suis resté quatre mois dans différents dortoirs et dans la brousse jusqu’à ce que les passeurs parviennent enfin à organiser le transport en bus promis. Nous étions 41 quand nous sommes arrivés en Zambie, puis un groupe de 49 Ethiopiens nous a rejoint. » Le jeune homme de 19 ans a raconté comment ils ont ensuite été chargés dans la remorque d’un camion.

« Nous savions que ce n’était pas un moyen sûr de voyager. Mais les passeurs avaient des machettes et ils nous frappaient avec des bâtons et des fouets si nous refusions de monter à bord », a t-il expliqué.

Asfaw a ensuite raconté qu’ils étaient cachés derrière une grosse pile de sacs remplis de poisson. « Il faisait chaud, nous étouffions, l’odeur était terrible, certains se sont évanouis et 19 sont morts. Nous avons commencé à frapper contre la remorque après un jour et demi de voyage en camion. »

Au total, Asfaw a confié avoir payé 60 000 birrs (environ 3 000 dollars) aux passeurs. Il a expliqué qu’il avait dû emprunter une partie de cet argent à son père. Malgré sa perte, il est content d’être chez lui et en vie. « Je ne retournerai jamais dans le Sud, encore moins accepter de voyager dans de telles conditions », a t-il conclu.

Girum*, un autre rapatrié, a partagé une histoire similaire. « J’ai dû payer 90 000 birrs (environ 4 500 dollars) pour arriver là-bas. J’étais étudiant et propriétaire d’un petit magasin. J’ai dû le vendre pour payer mon voyage. Ce fût une grosse erreur. Maintenant je vais retourner à l’école », a raconté le jeune homme de 20 ans.

Cette année, l’OIM a aidé 79 Ethiopiens à rentrer chez eux depuis la Zambie. Jusqu’ici, le nombre de migrants irréguliers ayant bénéficié d’une aide au retour volontaire depuis l’itinéraire migratoire d’Afrique australe s’élève à 159.

« Le fait que tant de migrants continuent d’être dupés par des passeurs en choisissant cette voie illégale met encore plus en avant la nécessité de diffuser, dans ces communautés, dont certaines sont isolées, un message clair sur les dangers de la migration irrégulière », a déclaré Maureen Achieng, chef de mission de l’OIM en Ethiopie et Représentante auprès de l’UA, de la CEA et de l’IGAD.

L’OIM a récemment achevé une mission de surveillance pour rapatrier 165 Ethiopiens supplémentaires bloqués au Malawi. Les opérations d’évacuation de l’OIM hors du Yémen ont également repris la semaine dernière, avec le retour de 150 migrants éthiopiens vulnérables rentrés d’Hodeidah, à l’ouest du Yémen, le 18 juillet.

*Les noms des rapatriés ont été changés pour conserver leur anonymat.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Alemayehu Seifeselassie, OIM Ethiopie, Tel: +251 91 163-9082, Email: salemayehu@iom.int