Communiqué
Global

Des milliers de personnes retournent en Afghanistan dans le besoin tandis que l’OIM intensifie son aide d’urgence

Afghanistan - « J’ai l’impression d’avoir été larguée du ciel en Afghanistan. Je suis arrivée ici sans rien, pas même un oreiller. J’ai besoin d’un terrain, d’un travail et d’un traitement médical. » Ce sont les mots de Khargul, veuve de 45 ans, qui a retraversé la frontière vers l’Afghanistan avec ses deux jeunes fils au point de passage de Spin Boldak cette semaine, après avoir passé dix ans au Pakistan.

Au 26 novembre, 236 726 Afghans comme elle et ses fils sont retournés volontairement ou ont été expulsés du Pakistan par la frontière de Spin Boldak vers la province de Kandahar, au sud de l’Afghanistan, et à la frontière de Torkham, vers la province de Nangarhar. C’est plus du double du nombre de retours du Pakistan enregistré en 2015.

En réponse, l’OIM a commencé à fournir une aide humanitaire aux migrants de retour sans papiers comme Khargul à la frontière de Spin Boldak, dans le but d’élargir le soutien que l’OIM fournit aux rapatriés à Torkham depuis 2012.

Les personnes de retour arrivant à la frontière de Spin Boldak sont désormais accueillies par le personnel de l’OIM et par la Direction afghane des réfugiés et du rapatriement au centre d’accueil de l’OIM. En fonction de leurs besoins et de leur éligibilité, elles reçoivent tout un éventail de services au centre de transit de l’OIM dans la ville de Kandahar.

Depuis l’opération d’accueil menée à bien par l’OIM à Kandahar le 14 novembre, plus de 1 500 personnes rapatriées volontairement ou expulsées ont reçu des soins médicaux de base, un renvoi pour un traitement supplémentaire, une aide pour ceux ayant des besoins spécifiques, un hébergement temporaire, des articles ménagers, des ustensiles de cuisine, des repas chauds et un transport vers leur destination finale en Afghanistan.

Sur les quelque 31 000 Afghans sans papiers qui sont rentrés par la frontière de Spin Boldak depuis le début de l’année, près d’un tiers sont des expulsions. Certains ont été arrêtés par les autorités pakistanaises alors qu’ils tentaient d’entrer en Iran en passant par le vaste de désert du pays à la frontière avec le Pakistan.

« J’essayais d’aller en Iran pour trouver du travailler et subvenir aux besoins de ma famille », a déclaré Sayed Hassan, 22 ans, expulsé, actuellement hébergé au centre de transit de l’OIM à Kandahar. « Le passeur nous a dupés et a volé notre argent. Ensuite, la police nous a arrêtés et placés en détention pendant un mois avant de nous expulser. C’était une expérience terrible et je ne la souhaiterais à personne. »

Au-delà de leurs besoins immédiats lorsqu’ils arrivent à la frontière, de nombreux Afghans sans papiers vivaient à l’étranger depuis des décennies et auront besoin d’aide pour se réintégrer dans un pays déjà confronté au conflit et au déplacement.

Le programme d’aide étendu est financé par les gouvernements allemand, japonais, suédois, norvégien, suisse et tchèque.

L’OIM a lancé un appel de 21 millions de dollars pour fournir une aide d’urgence aux Afghans sans papiers les plus vulnérables qui rentrent du Pakistan avant la fin 2016. L’appel n’est actuellement financé qu’à hauteur de 50 pourcent.

« Ces personnes sont extrêmement vulnérables », a déclaré Laurence Hart, Envoyé spécial et chef de mission de l’OIM en Afghanistan. « Elles ont besoin d’aide dès qu’elles franchissent la frontière et ce, pendant encore un long moment. »

Pour plus d’informations, veuillez contacter Matthew Graydon, OIM Afghanistan, Email mgraydon@iom.int, Tel +93 729 229 129.