Communiqué
Global

Des migrants éthiopiens bloqués au Yémen sont rapatriés chez eux

Ethiopia - Tenté par la nouvelle maison qu’ont pu s’offrir ses voisins et propulsé par son rêve d’une vie meilleure, Ahmed*, 21 ans, a quitté l’Ethiopie en imaginant qu’il trouverait un emploi bien rémunéré lorsqu’il est arrivé au Moyen-Orient. Rien n’aurait pu être plus éloigné de la vérité.

Après avoir payé des passeurs pour lui faire traverser la mer Rouge, son calvaire traumatisant a commencé presque tout de suite. Il a raconté à l’OIM comment lui et d’autres Ethiopiens ont été remis entre les mains de plusieurs passeurs dès qu’ils sont arrivés au Yémen, torturés et détenus contre rançon.

Ceux qui ont pu payer ont été libérés mais les autres malchanceux ont été emmenés dans un endroit appelé Jebel, où, d’après Ahmed, ils ont été « pendus par les pieds et battus avec des chaînes. »

Des hommes et des femmes ont également été violés par les ravisseurs. « Ils nous ont aussi forcés à nous torturer les uns les autres en nous faisant fondre du plastique sur le corps, ou encore en nous faisant asperger un compagnon avec du liquide inflammable pour le brûler », a t-il raconté.

Maintenant qu’Ahmed est de retour en Ethiopie et très reconnaissant d’être en vie, il s’inquiète désormais pour sa famille, qui a tout perdu, y compris leur maison et leur bétail – leur moyen de subsistance – pour payer la rançon. Sans argent, il se pose aujourd’hui la question : « Qu’allons-nous faire maintenant et comment pouvons-nous recoller les morceaux de notre vie ? »

La traite et le trafic de personnes sont des crimes commis dans le monde entier. En Ethiopie, pays d’origine et de transit de trois itinéraires migratoires majeurs, l’OIM et d’autres organisations fournissent une aide technique au gouvernement en vue d’améliorer les lois du pays pour combattre ce crime. La loi 909/2015 est entrée en vigueur en août 2015. La nouvelle législation impose des peines sévères aux trafiquants et aux passeurs et est centrée sur le respect des droits fondamentaux et de la dignité des migrants dans le pays et dans la région.

Ahmed est l’un des Ethiopiens chanceux évacués du Yémen déchiré par la guerre en avril 2016 grâce aux efforts combinés de l’OIM et du gouvernement éthiopien. A ce jour, 1 220 migrants éthiopiens bloqués ont été évacués par l’OIM avec le financement du DFID, de l’ECHO, du Département d’Etat américain, de la Sida, du CERF et de l’USAIM.

Comme Ahmed, de nombreux Ethiopiens tentent encore d’atteindre les pays du Golfe via le Yémen et tombent entre les mains des trafiquants. Le rapport 2016 du Secrétariat régional sur la migration composite indique que le nombre total estimé de migrants ayant traversé le golfe d’Aden en mars 2016 uniquement s’élevait à 10 424, soit 35% de plus qu’en février. Sur ce nombre, 83% étaient éthiopiens.

*Nom changé pour des raisons de confidentialité.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Alemayehu Seifeselassie, OIM Ethiopie, Tel: +251.11. 6611117 (Ext. 455), Mobile: +251.91.163-9082 Email: salemayehu@iom.int