Communiqué
Global

D’après une étude de l’OIM au Ghana, les rapatriements de fonds ont presque fait doubler les revenus des ménages en 2016

Ghana – Le 6 avril 2017, l’OIM a lancé deux études au Ghana : une évaluation de référence sur les rapatriements de fonds et une évaluation sur les services liés aux rapatriements de fonds et sur les pratiques des institutions financières.

Le sondage auprès des ménages, réalisé en partenariat avec les Services ghanéens des Statistiques (GSS) dans six districts des régions d’Ashanti et de Brong Ahafo au Ghana, couvrait 1 200 familles, dont 26 pourcent avaient reçu des rapatriements de fonds au cours des 12 derniers mois. Le sondage a révélé que les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Italie et l’Allemagne étaient les principaux pays depuis lesquels les fonds étaient rapatriés vers ces six districts.

Le montant total reçu pendant cette période de 12 mois s’élevait à 1 361 678 cedis ghanéens (environ 300 000 dollars). Chaque famille a reçu en moyenne 4 663 cedis (environ 1 069 dollars). La valeur monétaire des biens reçus pendant la même période s’élevait à 1 042 463 cedis (environ 220 000 dollars). En outre, le sondage a montré que les rapatriements de fonds étaient principalement utilisés pour acheter des biens de première nécessité comme la nourriture, les vêtements et les articles ménagers. Une priorité faible est donnée à l’investissement et à l’épargne.

Présentant les conclusions de l’étude, Godwin Odei Gyebi, responsable de l’Unité de la production de données du GSS, a souligné l’importance de ces conclusions et l’impact des rapatriements de fonds sur les familles qui les reçoivent, « étant donné que le revenu annuel moyen au Ghana est de 1 208 dollars, cela représente beaucoup pour les familles qui reçoivent des rapatriements de fonds. »

Jospeh Teye, de l’Université du Ghana, qui a dirigé l’étude qualitative, a fait remarquer que les pauvres étaient ceux qui souffraient le plus des tarifs élevés pratiqués par les agences de transfert d’argent.

« Plus la sommes transférée est élevée, plus les frais payés par l’expéditeur sont faibles. Cela signifie que les migrants plus pauvres, qui envoient des petites sommes à la fois, paient des frais de transfert plus élevés au final », a déclaré Joseph Teye.

L’étude recommande au gouvernement du Ghana de proposer des solutions viables et abordables aux expéditeurs et aux destinataires de rapatriements fonds et d’améliorer l’accès aux services financiers. D’autres recommandations sont émises, notamment la création de partenariats entre banques, la simplification du processus d’ouverture de comptes bancaires et l’amélioration des connaissances financières en matière d’épargne et d’investissement des rapatriements de fonds. Les conclusions de ces études contribueront directement aux politiques et stratégies sur la promotion des rapatriements de fonds formels, permettant ainsi à ces transferts d’avoir un impact sur le développement dans les communautés destinataires et au niveau national.

Cette réunion a également servi de plateforme permettant aux acteurs clés de débattre et de partager leurs connaissances sur la question des rapatriements de fonds et leur impact sur le Ghana.

« Parler des rapatriements de fonds permet de mobiliser les institutions du gouvernement, les acteurs des banques, de la finance et des télécommunications, les universitaires, la société civile et les migrants », a déclaré Sylvia Lopez-Ekra, chef de mission de l’OIM au Ghana. « Ces acteurs n’ont pas l’habitude de travailler ensemble. Les réunir autour de la même table est en soi une performance, trouver un socle commun d’action concrète est le prochain défi », a-t-elle poursuivi.

Il ne faut pas oublier que les rapatriements de fonds sont avant tout des transferts d’argent volontaires et privés et que c’est l’expéditeur et le destinataire qui décident comment l’argent sera utilisé.

Des représentants des institutions gouvernementales ghanéennes, de plusieurs banques et sociétés de transfert d’argent ont participé au lancement. Il fait partie d’un projet intitulé Improving Capacities to Leverage Migrant Remittances for Development in Ghana, financé par le Fonds de développement de l’OIM, qui vise à renforcer la capacité des Etats membres de l’OIM à gérer la migration.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Eric Akomanyi, Tel: +233 302 742 930, Ext. 2405, Email: eakomanyi@iom.int.