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Une étude révèle qu’une part importante de la population d’Aceh souffre de traumatismes liés au conflit

Selon une étude menée par l’OIM et des
chercheurs de l’université d’Harvard sur les
dépressions et les traumatismes liés au conflit, les
civils de la province d’Aceh continuent de souffrir
d’importants traumatismes liés aux combats près
de deux ans après la signature du traité de paix
d’Helsinki.



Financée par la Banque mondiale, les services de
décentralisation, l’Université d’Harvard
et l’OIM, et menée en coopération avec la Syiah
Kuala University et le Ministère indonésien de la
Santé, cette étude évalue les besoins en
termes de santé mentale des personnes touchées par 29
ans de conflits entre les forces de sécurité
indonésiennes et le Free Aceh Movement (GAM).



Cette étude, menée dans des communautés
particulièrement touchées par le conflit dans 14 des
19 districts de la province d’Aceh, révèle que
35 pour cent de la population souffre de dépression, 10 pour
cent de stress post-traumatique et 39 pour cent
d’anxiété.



Près des trois quarts des 1972 civils interviewés de
manière aléatoire dans 105 villages, soit 74 pour
cent, ont déclaré avoir été
confrontés aux combats durant le conflit, 28 pour cent
déclarent avoir été battus et 38 pour cent ont
perdu un proche.



Les civils du sud et de la côte est d’Aceh ont
été les plus touchés par des
évènement traumatisants et souffrent donc plus de
symptômes de maladies mentales. Ainsi, 41 pour cent des
villageois interrogés dans le sud et sur la côte est
souffrent de dépression sévère, 43 pour cent
d’anxiété et 14 pour cent de stress
post-traumatique.



L’objectif de cette étude, intitulée A
Psychosocial Needs Assessment of Conflict-Affected Communities in
14 Districts of Aceh,
n’était pas de dresser
l’inventaire ou d’identifier les groupes ou les
individus responsables de ces traumatismes. D’après
les auteurs de cette étude, cette population
traumatisée de la Province d’Aceh pourrait être
à l’origine de nouvelles flambées de violences
si elle n’était pas soignée.



« Ces souvenirs sont encore très présents au
sein de ces communautés et peuvent les amener à
reproduire ces violences. Les individus traumatisés peuvent
représenter une menace au sein de leur propre
communauté » explique le professeur Byron Good, de
l’Ecole de médecine sociale d’Harvard,
l’un des auteurs de ce rapport.



Ce rapport recommande au gouvernement indonésien de soutenir
financièrement les services de santé mentale dont ces
populations ont désespérément besoin, ainsi
que les effort de reconstruction post-tsunami mis en œuvre par
la communauté internationale dans la province d’Aceh
en vue d’incorporer les soins psychosociaux dans ses
programme.



« Ce rapport démontre que de nombreux civils de la
province d’Aceh, qui ont connu l’un des plus longs
conflits d’Asie du Sud-Est, ont d’urgence besoin de
soins mentaux spécialisés » explique le
professeur Good. « Il est essentiel pour l’avenir
d’Aceh de développer un système de santé
mentale susceptible d’atteindre les individus
traumatisés, qui vivent souvent dans des villages
isolées. »



En réponse aux conclusions de cette étude, le
Département britannique pour le développement
international (DFID) a convenu de financer, au travers du fonds
multi-donateur de la Banque mondiale, le programme
d’information sur la santé mentale de l’OIM
à Bireuen et Aceh Nord. Ce programme visera 3000 personnes
sur une période sur un an.



« Ce programme mobile unique, qui propose des soins de
santé et des soins psychosociaux essentiels, permettra de
fournir ce type de services dans les villages isolés des
deux districts de la province d’Aceh les plus touchés
par le conflit » explique Steve Cook, chef de mission de
l’OIM en Indonésie.



En réponse aux conclusions d’une étude plus
restreinte sur les besoins en termes de soins menée en 2006
dans trois districts de la province d’Aceh qui a
révélé que les civils de la province
d’Aceh souffraient d’importants traumatismes
liés aux conflits comparables à ceux subits par la
population civile bosniaque après la guerre dans les
Balkans, l’OIM a lancé un programme
d’information sur la santé mentale à Bireuen.




Depuis janvier 2007, en coordination avec les puskesmas, ou centres
de santé publics indonésiens, des cliniques mobiles
de l’OIM ont permis d’examiner 14000 personnes et de
traiter 581 personnes atteintes de maladies mentales.



Ce rapport est disponible en anglais et en bahasa indonésien
sur "http://www.iom.or.id" target="_blank" title="">www.iom.or.id




Pour plus d’informations, veuillez contacter

Marianne Kearney

OIM Banda Aceh

Tél. : +62-812 698 9308

Email : "mailto:mkearney@iom.int">mkearney@iom.int