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Migration, développement et catastrophes naturelles : les perspectives après le tsunami qui a frappé l'Océan Indien

Un rapport de l'OIM publié aujourd'hui affirme que le
tsunami qui a frappé l'Océan Indien fin 2004 souligne
l'importance de tenir compte des besoins humanitaires des
communautés de migrants, réguliers et
irréguliers, lors des catastrophes naturelles pour s'assurer
que ces dernières soient traitées en accord avec les
principes essentiels des droits de l'Homme et du droit humanitaire
international.

« Lorsqu'une catastrophe naturelle survient, les
communautés de migrants sont souvent oubliées, et ces
groupes cachés ne bénéficient pas de l'aide
humanitaire nécessaire » explique Frank Laczko, qui
dirige l'unité de recherches en matière migratoire
à l'OIM. « Et puisque ces besoins sont
négligés, ces communautés sont encore plus
marginalisées et donc vulnérables. »

Ce rapport explique que le tsunami a aggravé un peu plus
la position légale et socio-économique
déjà précaire de milliers de migrants
originaires du Mynamar qui travaillaient dans l'agriculture, la
pêche et le bâtiment le long du littoral
thaïlandais. En raison de leur statut, beaucoup ne sont pas
venu demander de l'aide par peur d'être arrêtés
ou renvoyés. D'autres doivent faire face à de
sérieuses difficultés pour faire rétablir leur
identité légale ou pour refaire des permis et des
autorisations perdues. Certains ne pouvaient réclamer les
corps de proches disparus et la plupart n'ont pu réclamer
les 20000 baht (630 dollars) offerts par le gouvernement
thaïlandais à titre de compensation pour le
décès de proches.

Ce rapport souligne que le tsunami a également
touché nombre de migrants internes dans les pays
concernés qui, n'étant pas en possession de permis de
travail en règle, de certificats de naissance et de titres
de propriété, n'ont pu bénéficier
d'aides et de compensations post-catastrophe.

Ce rapport révèle par ailleurs que les
catastrophes naturelles sont à l'origine de flux migratoires
en dehors des zones affectées, en grande partie en raison
des lacunes en termes d'accès aux aides matérielles
et de protection pour les migrants et des importantes
conséquences environnementales.

Dans le cas du tsunami, ce rapport rappelle que bien qu'il n'ait
pas généré d'exodes massifs, en partie en
raison de la mobilisation financière des diasporas des pays
touchés et des compétences mobilisées pour
aider les groupes vulnérables. Ce fut ainsi le cas au Sri
Lanka où les remises de fonds privées nettes ont
augmenté de 28 pour cent entre 2004 et 2005 pour atteindre
plus de 1,7 milliard de dollars, et avec le retour des certains
expatriés qualifiés pour fournir une aide
médicale aux communautés affectées.

 

« L'une des principales leçons tirées du
tsunami a été de faciliter l'augmentation des flux de
remises de fonds de la diaspora aux communautés
affectées. Cela peut être rendu possible en diminuant
les coûts et les obstacles bureaucratiques, et en fournissant
un soutien logistique pour ce type de transferts » explique
Frank Laczko. « Les membres de la diaspora qualifiés
doivent également être aidé pour regagner leur
pays d'origine où ils peuvent apporter une expertise
technique et un soutien en nature. »

Ce rapport recommande par ailleurs une plus grande implication
de la diaspora en termes de préparation aux catastrophes,
comme ce fut le cas en Inde où les expatriés
qualifiés ont joué un rôle actif dans
l'élaboration d'un plan national de réduction des
risques face aux catastrophes naturelles à la suite du
séisme de Gujarat.

Les conclusions de ce rapport rappellent que le tsunami qui a
frappé l'Océan Indien a souligné qu'un certain
nombre de mesures doivent être prises pour s'assurer que les
migrants soient traités équitablement lors de
catastrophe naturelles, en particulier avec la mise en place de
systèmes de surveillance de leur bien-être à
court, moyen et long terme.

Enfin, ce rapport recommande de mettre en place des
mécanismes appropriés en vue de maximiser l'impact
positif des diasporas dans les situations d'urgence, ainsi que
durant les phases de rétablissement et de reconstruction. Ce
rapport souligne avant tout la nécessité d'assurer
une certaine cohérence entre les politiques de migrations,
de développement et de réponse aux catastrophes
naturelles pour s'assurer que les nombreux besoins des migrants
soient pleinement pris en compte lors de catastrophes
naturelles.

Pour plus d'informations, veuillez contacter:

Frank Laczko

OIM Genève

Tél. : +00 41 22 717 94 16

E-mail : "mailto:flaczko@iom.int">flaczko@iom.int