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La traite d’êtres humains et la Coupe du monde 2006

Une étude de l’OIM sur la traite et la Coupe du monde
de football en Allemagne révèle que l’absence
d’éléments confirmant une augmentation de la
traite à des fins d’exploitation sexuelle, ce qui
irait dans le sens des activités mises en œuvre par les
autorités allemandes et les ONG en vue de lutter contre la
traite durant cet événement sportif. Cette
étude conclue cependant que se centrer uniquement sur une
forme de traite aboutirait à fausser la perception de la
question dans son ensemble pour de nombreux commentateurs et
observateurs et manquer l’occasion d’aborder la
question des autres formes d’exploitation forcée.



Cette étude des Migration Research Series de l’OIM
intitulée « La traite d’êtres humains et
la Coupe du monde 2006 en Allemagne » recommande aux futures
villes organisatrices et aux organisateurs d’étendre
les activités de lutte contre la traite pour y inclure le
travail forcé, en particulier dans le secteur du
bâtiment, les activités criminelles et la
mendicité, et préconiser un traitement adéquat
de la question de la nature et des objectifs de la traite par les
médias. Par ailleurs, les commentateurs de ce type
d’évènements qui ne
s’intéresseraient qu’à la traite de
femmes à des fins d’exploitation sexuelle pourraient
finir par confondre prostitution et traite.



Les premières estimations qui évaluaient à
40000 le nombre de prostituées envoyées en Allemagne
contre leur gré pour satisfaire la demande en termes de
services sexuels durant la Coupe du monde se sont rapidement
révélées irréalistes et
infondées. En effet, la traite d’êtres humains
demande une logistique et des investissements importants pour les
trafiquants et cette étude suggère que la
durée limitée de cet événement
n’est pas susceptible de générer suffisamment
de profits. Une plus forte implication de la police et une
multiplication des campagnes d’information pourraient
également avoir contribué à ce
résultat.



Cette étude recommande par ailleurs de mener de nouvelles
études sur le profil des supporters et leur impact sur la
demande en termes de services sexuels. On pourrait ainsi avancer
les besoins en matière de services de ce type des
spectateurs de la Coupe du monde en Allemagne, qui comprennent des
familles et des couples, ont diminué.



Dans la perspective de l’Euro 2008 de l’UEFA, de la
Coupe du monde de 2010 et des Jeux olympiques, cette étude
recommande de lutter contre la traite d’êtres humains
à l’occasion de ces évènements et
fournit des outils pour les futurs organisateurs
d’événement, les responsables politiques, les
autorités concernées et les ONG.



Ces recommandations incluent une sensibilisation à long
terme du grand public et des campagnes d’information
basées sur une évaluation poussée et
sérieuse de la situation, ainsi que l’importance
d’une coopération avec les experts locaux de la
police, les organisations internationales et les ONG. Une approche
coordonnée des médias visant à
disséminer les faits est également incontournable.
Cette étude suggère toutefois qu’une simple
campagne, large, globale et organisée de façon
professionnelle, couvrant différents groupes et
véhiculant un message cohérent, serait plus efficace
que plusieurs campagnes isolées.



Cette étude souligne par ailleurs que si les campagnes
d’information et les efforts mis en œuvre en
matière de répression étaient importants, il
n’existe pas de solution unique en matière de lutte
contre la traite. Proposer une aide concrète et directe aux
victimes de la traite, mener des enquêtes et des poursuites
transnationales et s’attaquer aux causes premières de
la traite dans les pays d’origine et à la question de
la demande dans les pays de destination peuvent être
essentiels en termes de lutte contre la traite.



Cette étude est financée par l’Agence
suédoise de coopération internationale au
développement.



Pour plus d’informations, veuillez contacter

Richard Danziger

OIM Genève

Tél. : +00 41 22 717 93 34

Email : "mailto:rdanziger@iom.int">rdanziger@iom.int