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Des acteurs originaires d'Aceh font connaître les maladies mentales liées au conflit

Dans le cadre d'une campagne de sensibilisation à la
santé mentale organisée dans la province d'Aceh par
l'OIM, les acteurs Gense et Burhan, originaires de cette province,
ont joué cette semaine à Aceh une pièce
abordant le thème des maladies mentales liées au
conflit.

Accompagnés par la Dokarim Acehnese Arts Community, Gense
et Burhan, deux acteurs d'une série populaire diffuée
sur Aceh TV, ainsi que Mat Leleh et Nini Gonrong, ont joué
à Peusangan Siblah Krueng et Jeunib, deux sous-districts de
Bireuen fortement touchés par les trois décennies de
conflits qui ont précédé la signature en 2005
d'un accord de paix entre le gouvernement indonésien et les
rebelles.

Un programme psychosocial mobile pilote de l'OIM d'une
durée de six mois, financé par l'ambassade de
Norvège, concerne par ailleurs des villages de ces
sous-districts. Ce programme fournit des soins médicaux et
des traitements aux habitants de 25 villages fortement
touchés par le conflit dans le district de Bireuen.

En coordination avec les puskesmas, ou centres de santé
publics, et grâce à un réseau de 125
volontaires originaires de ces villages et ayant suivi une
formation spéciale, la clinique mobile a permis d'examiner
près de 2500 patients et de traiter 581 personnes souffrant
de troubles mentaux.

Une étude de l'OIM sur la santé mentale à
Bireuen, Pidie et Aceh Nord, menée en 2006 en coordination
avec la Harvard Medical School et le Ministère
indonésien de la Santé, a révélé
que 65 pour cent des habitants des villages fortement
touchés par le conflit souffraient de dépression
sévère, 69 pour cent d'anxiété et 34
pour cent de stress post-traumatique.

Près de 80 pour cent des 596 civils interviewés de
manière aléatoire dans 30 communautés rurales
ont déclaré avoir été confrontés
aux combats, 41 pour cent ont déclaré avoir perdu un
proche, et un tiers rapportent l'enlèvement ou la
disparition d'un proche.

Dans de nombreuses zones d'Aceh, peu de personnes comprennent
que l'expérience des combats ou de tout autre
événement traumatisant puisse être à
l'origine d'un stress post-traumatique, d'une dépression ou
d'une anxiété extrême.

« Les gens ne comprennent généralement pas
les effets du conflit, à l'origine de traumatismes »
explique le Dr Enny Bahari, qui dirige un projet de
dépistage médical de l'OIM.

« De nombreuses personnes pensent que les personnes
souffrant de traumatismes mentaux sont possédées par
des esprits maléfiques, et ne réalisent pas que des
événements violents peuvent en être l'origine
» ajoute le Dr Enny Bahari.

Pour plus d'informations, veuillez contacter:

Marianne Kearney

OIM Dili

Tél. : + 62 812 698 9308

E-mail : "mailto:mkearney@iom.int">mkearney@iom.int