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Communautes des migrants et developpement : Transfert de connaissances et de compétences

La situation dans le secteur de l'éducation en
Afrique:

  • Vieillissement du corps professoral et non remplacement des
    retraités et des décédés comme
    conditionnalité imposée par les institutions de
    Bretton Woods dans les programmes d'ajustements structurels des
    pays en voie de développement.
  • Manque de personnel enseignant et nombreux départs
    à l'étranger par manque d'opportunités
    personnelles et familiales et générant un
    écart croissant entre la demande et l’offre
    d'enseignants dans les secteurs vitaux du développement tels
    que la santé, l'économie, les affaires
    sociales…
  • Manque de documentation actualisée ou de personnel
    enseignant avec des compétences scientifiques modernes,
    nombreux enseignants non-qualifiés ou ne disposant pas de
    qualifications suffisantes
  • Incapacité par les gouvernements et en particulier le
    Ministère de l'Education Nationale à répondre
    à la demande courante ou planifiée en matière
    de formation des enseignants.

Le manque d’enseignants a une conséquence directe
sur la formation de compétences nationales à
même de répondre aux défis du
développement socio-économique des pays africains. Le
manque de ressources capables de développer et mettre en
oeuvre les plans de développement et de lutte contre la
pauvreté crée « la boucle du
nondéveloppement », par l’absence de politiques
et d’actions de bonne gouvernance, de gestion saine et
équilibrée, d’objectifs quantifiables et
qualifiables, etc.

Pourquoi utiliser les transferts de compétences?

  • Les transferts de compétences sont une solution
    novatrice pour soutenir les capacités des institutions
    africaines privées et publiques grâce à la
    mobilisation des Africains vivant à l'étranger.
  • Bien maitrisés, les transferts peuvent créer une
    valeur ajoutée dans la recherche de solutions dans le
    secteur de l'éducation: rythme plus rapide et augmentation
    du nombre d'enseignants participant dans l'éducation ; mais
    également dans tous les secteurs où les ressources
    humaines manquent : santé, développement rural,
    gestion financière, etc.

Exemple du MIDA

  • L'objectif général du Programme MIDA, est de
    « mettre à profit l'expérience, le savoir-faire
    et, le cas échéant les ressources financières
    ou autres, des diasporas africaines pour le développement
    socio-économique de leurs pays d'origine ».
  • Le Programme Migration pour le développement en Afrique
    (MIDA) est un programme de renforcement des capacités visant
    à développer les synergies potentielles entre les
    profils des migrants africains et les besoins des pays, en
    facilitant le transfert des compétences et des ressources
    vitales de la diaspora africaine dans les pays d’origine. Il
    s’appuie sur la notion de mobilité des personnes et
    des ressources et, de cette façon, offre des options de
    réinvestissement du capital humain, notamment sous la forme
    de retours temporaires séquentiels, de longue durée
    ou virtuels.

Stratégie utilisée

  • Types de transferts:
    • transferts physiques : avec visites séquentielles
      brèves, longs séjours ainsi que retours permanents
      ;
    • transferts virtuels : télétravail / services
      consultatifs à distance;


  • Impact de ces transferts: afin de le maximiser, il est
    nécessaire d'avoir un domaine d'intervention plus large que
    celui de l'enseignement universitaire uniquement. C'est pour cela
    que l'appui au secteur privé qui permet la création
    de plus d’emplois locaux augmente les conséquences
    positives sur le développement. L’impact est
    également ressenti au niveau de la réorganisation des
    structures étatiques et des procédures nationales,
    provinciales, locales, favorisant entre autre la gestion autonome
    par les entités décentralisées proches des
    citoyens.
  • Au niveau du pays d'origine: l'élaboration de listes des
    besoins prioritaires en termes de ressources humaines est une
    étape essentielle dans le cadre des transferts de
    compétences. Une gestion régionale des transferts est
    un atout supplémentaire car il permet le renouvellement des
    pratiques pédagogiques et une synergie entre les programmes
    d'enseignements mis en oeuvre dans une même région ou
    dans un même pays. L’étude des besoins doit
    être pensée en termes d’impact à long
    terme. Cette étude nécessite une approche
    plurisectorielle. Le recours aux diasporas dans
    l’enseignement supérieur de la santé
    nécessite une revue de l’organisation du secteur, une
    évaluation des budgets, un investissement dans les
    infrastructures, une politique de mobilité nationale pour la
    circulation des médecins, etc. Les Africains de
    l’extérieur peuvent intervenir à divers niveaux
    : éducatif, administratif, organisationnel, pour favoriser
    l’accomplissement des plans à long terme.
  • Dans les pays d'origine et de destination: La création
    de banques de données pour faciliter les mises à
    disposition des ressources humaines des Africains de
    l’extérieur est également un
    élément clé. Celles-ci permettent de mettre en
    corrélation l’offre et la demande. La réussite
    du Programme MIDA se base sur la possibilité d’offrir
    un mécanisme qui permet à des acteurs et des
    bénéficiaires potentiels d’accéder
    à l’information rapidement. L’inscription
    « en ligne » constitue un outil essentiel dans ce
    cadre. Il permet une meilleure appropriation du mécanisme
    par les structures nationales formées à sa
    gestion.

Conséquences

  • Les volontaires d’origine africaine voient dans les
    transferts temporaires de compétences une opportunité
    de contribuer au développement de leur pays d’origine
    sans perdre les avantages obtenus dans le pays hôte.
  • Avantages des transferts de compétences: le
    développement de la capacité de reproduction de
    cadres par des formations à court- et à long-terme;
    les impacts positifs des transferts physiques sur le nombre de
    diplômés et/ou de cadres formés par l'Education
    Nationale.

Résultats du MIDA GL

  • Dans le cadre du MIDA GL, il a été observé
    que le programme a créé des habitudes de travail et
    de pensée qui perdurent encore aujourd’hui. Les
    relations entre les volontaires africains en Belgique et les
    employeurs dans les pays d’origine se sont poursuivies
    à travers du télétravail régulier.
  • MIDA GL: sur une période de 20 mois, plus de 190
    Africains qualifiés ont participé à un total
    de 221 transferts physiques : 111 Congolais, 80 Burundais et 30
    Rwandais ont participé au Programme. Le niveau
    d’éducation des volontaires MIDA est très
    élevé (environ 80% des volontaires détiennent
    un doctorat).
  • 46% ont permis le renforcement du secteur académique des
    trois pays, alors que 21% concernaient le secteur de la
    santé, 31% le secteur du développement rural et 2%
    les structures de gestion soit centralisées soit
    décentralisées.

Comment accroître l'impact des transferts de
connaissances?

La méthode du e-learning

  • l’enseignement à distance est une solution au
    manque d’enseignants universitaires constatés pour
    certaines disciplines, à la fuite des cerveaux et au
    vieillissement du corps professoral. Il peut être aussi
    source de renouvellement des pratiques pédagogiques et donc
    facteur d’accroissement de la qualité de
    l’enseignement supérieur.

Quelques exemples de partenariats pour le e-learning en
Afrique

  • MIDA GL: L’Université Libre de Bruxelles (ULB) en
    collaboration avec le Programme MIDA a organisé un cours
    d’anesthésiologie à l’Université
    de Lubumbashi, Congo, avec le matériel nécessaire (15
    ordinateurs).
  • MIDA GL II: Organisation à Butare, Rwanda, du 31 janvier
    au 1er février 2006 d'une table ronde organisée par
    l’Organisation internationale pour les Migrations (OIM) avec
    la collaboration de l’Université Nationale du Rwanda
    (UNR) et l’Université Libre de Bruxelles (ULB) sur
    “Les Technologies de l’Information et de la
    Communication en Education (TICE) et le rôle des enseignants
    de la diaspora”. Partenaires: Agence Universitaire de la
    Francophonie, UNESCO, L’Institut de La Banque Mondiale et
    Conseil Interuniversitaire de la Communauté française
    de Belgique. La table ronde a permis de développer des
    recommandations et un plan d’action national et
    régional partagés avec les états
    bénéficiaires pour sa mise en oeuvre en 2006 et 2007,
    avec tous les partenaires internationaux.
  • L’Université Virtuelle Africaine: Initialement
    créée dans le cadre d’un projet de la Banque
    Mondiale, elle est devenue une organisation intergouvernementale
    indépendante, dont le siège social est basé
    à Nairobi. L’UVA participe au renforcement des
    capacités en matière d’enseignement ouvert et
    à distance dans plus de 57 centres de formation dans 27 pays
    africains.
  • Le 26 janvier 2006, le Ministre de l’Enseignement
    supérieur et universitaire de la RDC, le Président de
    l’AUF et les Recteurs des universités congolaises ont
    remis les diplômes universitaires à la première
    promotion d’étudiants de formation à distance.
    Grâce à la visioconférence, un professeur de
    l’université de Limoges a participé à la
    cérémonie. Cette année, plus de 30
    étudiants congolais suivent une licence ou un master
    à distance.

Défis:

Défis techniques

  • Disposer de terminaux informatiques en nombre suffisant. Un
    minimum d’infrastructure représente une condition
    indispensable pour pouvoir envisager le recours à
    l’enseignement à distance.
  • Monopole des opérateurs et la fixation
    unilatérale des coûts en termes de réseau.
  • Maintien de l’infrastructure en bon état de
    fonctionnement.

Défis politiques

  • Nécessité de la prise en main des programmes de
    transferts par les pays bénéficiaires
    eux-mêmes. Cette appropriation constitue un gage de
    pérennité.
  • Nécessité pour les pays
    bénéficiaires d’inscrire les transferts et leur
    suivi au sein des budgets nationaux définis
    annuellement.
  • Le MIDA GL est un programme précurseur de
    l'intégration des migrations dans les PRSP. Les 3 pays RDC,
    Rwanda et Burundi sont en train d'expérimenter le
    modèle d'analyse économique dans leur PRSP 2
    respectifs.
  • Créer des accords interuniversitaires au sein d’un
    même pays, développer des échanges
    régionaux, dans le contexte d’une coopération
    sud-sud ou avec les institutions internationales : AUF, UVA,
    UNESCO, OIM etc
  • Mettre en réseau les diasporas qui vivent dans les pays
    développés et les experts restés aux pays afin
    d'améliorer les programmes d'enseignement de manière
    durable et par conséquent retenir les talents, la force de
    travail et de production de la connaissance et du savoir.
  • Créer des synergies entre les différents
    organismes qui font du e-learning avec des groupes de diaspora qui
    vivent dans les pays développés
  • Utiliser les conclusions de la réunion de Tunis (Sommet
    mondial sur la société de l'information 2005) pour
    renforcer les capacités des pays d'origine.
  • Mesurer l'impact de ce type d'enseignement dans les politiques
    de formation universitaire, les PRSP etc...
  • Appui des autorités académiques et
    gouvernementales