Le nombre de traversées irrégulières dans la région du Darién a augmenté de façon significative récemment. Cette tendance s’est accompagnée d’une évolution des flux migratoires en Amérique du Sud, caractérisée par une augmentation notable des mouvements en provenance de la République bolivarienne du Venezuela et de l’Équateur. On remarque notamment que les personnes originaires de ces deux pays sont en première ligne des flux migratoires, entreprenant des voyages périlleux à travers l’Amérique centrale. Malheureusement, un grand nombre d’entre elles recourent aux services de passeurs et d’organisations criminelles à l’œuvre dans la région située à la frontière entre la Colombie et le Panama. Le transit par cette région les expose à de graves risques, notamment d’enlèvement, d’extorsion, de formes de violence et de mauvais traitements diverses et parfois de mort. Par ailleurs, en raison de ces dangers et d’autres facteurs, un nombre considérable de personnes retournent en Équateur, souvent contre leur gré. Ces migrants de retour se trouvent dans des situations d’extrême vulnérabilité, ce qui appelle une réponse coordonnée de l’État et des autres parties prenantes aux fins de la fourniture d’une aide globale. Compte tenu de ces défis, ce projet a pour objectif de renforcer la capacité des institutions équatoriennes pour qu’elle puisse fournir une aide rapide et de meilleure qualité aux migrants équatoriens de retour tout en nouant le dialogue avec les migrants de retour et les communautés en vue de prévenir la migration irrégulière et d’atténuer les risques connexes. Plus précisément, le projet vise à produire des informations quantitatives et qualitatives à jour sur les flux migratoires afin d’analyser et de comprendre les dynamiques migratoires, les motivations des migrants, ainsi que les risques et les conséquences auxquels ils sont confrontés. Sur la base de cette analyse, le projet contribuera au renforcement de la politique publique nationale grâce aux outils existants sur le retour et la réintégration. En outre, l’accent sera mis sur le volet communautaire, c’est-à-dire le dialogue avec les migrants de retour et les communautés locales, afin d’établir des espaces sûrs où les migrants potentiels pourront accéder à des informations précises et actuelles qui leur permettront de prendre des décisions en connaissance de cause au sujet de leur migration. Grâce à cette initiative, le Gouvernement de l’Équateur disposera d’un éventail plus large d’outils lui permettant de renforcer sa réponse face aux flux migratoires auxquels le pays est confronté. Ainsi, une aide appropriée pourra être offerte aux migrants qui retournent dans leur pays d’origine en quête de perspectives, ainsi qu’à ceux qui envisagent de migrer et qui souhaitent s’informer avant de prendre leur décision.