Ces vingt dernières années, les flux migratoires en Amérique du Sud ont connu un changement de direction, d’intensité et de composition. Actuellement, la situation migratoire dans la région est déterminée par divers facteurs : le mouvement de plus de 5,5 millions de réfugiés et de migrants originaires du Venezuela ; l’intensification et la diversification récentes de la migration Sud-Nord passant par le bouchon du Darién ; l’augmentation de la migration extracontinentale, principalement en provenance d’Afrique et d’Asie ; et l’inégalité croissante qui touche les populations migrantes les plus vulnérables et qui est accentuée par les effets de la pandémie de COVID-19. Ces facteurs ont fait apparaître les limites actuelles et la nécessité d’une meilleure coordination à l’échelle régionale dans certains domaines clés de la gouvernance des migrations tels que la gestion des données, la régularisation, la gestion des frontières et la protection des migrants. Dans ce contexte, et avec l’appui des ministères des affaires étrangères des États Membres bénéficiaires, ce projet vise à renforcer la coopération et la coordination régionales en matière de gestion des migrations aux fins de migrations sûres, ordonnées et régulières en Amérique du Sud, grâce à deux effets directs principaux : 1) les gouvernements d’Amérique du Sud s’approprient une vision régionale et un plan régional ; et 2) les gouvernements d’Amérique du Sud renforcent leur gouvernance des migrations par la mise en œuvre de programmes de formation. Concrètement, une évaluation diagnostique régionale des données factuelles disponibles sur la mobilité humaine en Amérique du Sud sera effectuée (produit 1.1) ; une vision régionale de la conception politique et stratégique des questions et des priorités relatives à la migration dans la région sera élaborée (produit 1.2) ; un plan régional sera formulé (selon une approche fondée sur les droits et tenant compte des questions de genre) (produit 1.3) ; ce plan sera communiqué lors d’un atelier réunissant divers acteurs, dont la société civile, le secteur privé et d’autres acteurs non gouvernementaux (produit 1.4) ; et des formations sur la gestion des données et d’autres questions prioritaires de gouvernance des migrations seront organisées à l’intention de fonctionnaires gouvernementaux (produit 2.1).