Communiqué
Global

Une étude sur la santé mentale souligne l’existence de traumatismes liés au conflit dans la province d’Aceh

Une nouvelle étude de l’OIM, de la Harvard Medical
School, de la Syiah Kuala University et du Ministère
indonésien de la Santé révèle pour la
première fois un nombre extrêmement
élevé de traumatismes psychologiques liés au
conflit au sein de la population civile dans la province
indonésienne d’Aceh.



Cette étude, intitulée Psychosocial Needs
Assessment in Pidie, Bireuen and Aceh Utara Districts in Aceh
,
évalue les besoins particuliers en matière de
santé psychosociale et mentale des populations
affectées par le conflit qui a opposé pendant 29 ans
les forces de sécurité indonésiennes et le
Free Aceh Movement (GAM). L’objectif de cette étude
n’était pas de dresser l’inventaire ou
d’identifier les groupes ou les individus responsables de ces
traumatismes.



Les conclusions de cette étude indiquent que les civils de
la province d’Aceh souffrent d’importants traumatismes
liés au conflit comparable à ceux subits par la
population civile bosniaque après la guerre dans les Balkans
ou par les Afghans après près de trois
décennies de conflits.



Près de 80 pour cent des 596 civils adultes
interviewés de manière aléatoire dans 30
communautés rurales ont déclaré avoir
été confrontés aux combats, 41 pour cent ont
déclaré avoir perdu un proche, et un tiers rapportent
l’enlèvement ou la disparition d’un proche.



Conséquence de ces « traumatismes
complexes », il apparaît que près des deux
tiers des personnes interrogées montrent des symptômes
de dépression et d’anxiété, et 34 pour
cent souffrent de stress post-traumatique.



Cette étude fait par ailleurs état de détails
troublants sur des traumatismes apparus dans les six mois qui ont
suivi la signature des accords d’Helsinki en août 2005.
Près d’un tiers des personnes interrogées
déclare avoir été victime d’attaques et
21 pour cent ont été victimes de vols à la
même période. Enfin, 47 pour cent des personnes
interrogées ont déclaré que voir les auteurs
de ces violences passées au sein de leur communauté
contribue à leur stress.



Outre les importants travaux de reconstruction et de
réhabilitation menés à Aceh après le
tsunami, l’OIM est le principal partenaire du gouvernement
indonésien pour ce qui est de la réintégration
au sein de la société de plus de 5000 ex-combattants
et prisonniers politiques amnistiés.



Selon Mark Knight, en charge du programme de
réintégration post-conflit de l’OIM, alors que
depuis deux ans les questions de santé mentale liées
au tsunami ont retenu toute l’attention, bien peu
d’efforts ont été engagés pour venir en
aide aux milliers de personnes souffrants de traumatismes
liés aux conflits.





« La reconstruction d’Aceh et
l’élaboration du processus de paix sont
inextricablement liés. La communauté internationale
doit adopter d’urgence une approche plus globale des
questions de santé mentale, incluant un travail de
proximité ainsi que des traitements efficaces pour les
communautés traumatisées par les conflits en vue
d’assurer la viabilité à long terme du
processus de reconstruction et de consolidation de la
paix » déclare Mark Knight.



Les données sur Pidie, Bireuen et Aceh Utara disponibles
dans cette étude permettront au Ministère de la
Santé indonésien et à ses partenaires, y
compris l’OIM, de développer des programmes incluant
des traitements efficaces en matière de santé
mentale. D’autres données, collectées dans dix
autres districts de la province d’Aceh, seront disponibles au
premier trimestre 2007.



En se basant sur les conclusions de cette étude, l’OIM
lancera le mois prochain un projet pilote en matière de
santé mentale auprès des communautés
touchées par les conflits dans le district de Bireuen.



Pour plus d’informations, veuillez contacter

Paul Dillon

OIM Indonésie

Tél. : +62.8126988035

Email : "mailto:pdillon@iom.int">pdillon@iom.int