Communiqué
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Une étude de l’OIM révèle que les habitants et les migrants au port de Dar es Salaam ont un risque plus élevé de contracter le VIH/sida et des MST

La République-Unie de Tanzanie - Une étude novatrice mandatée par l’OIM en partenariat avec la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et avec le soutien de la Commission de Tanzanie pour le sida (TACAIDS) a révélé que les populations clés travaillant autour du port sont exposées à un risque plus élevé de contracter le VIH/sida ou des MST en raison des complexités des réseaux de trafic sexuel dans leur environnement. 

L’étude a été lancée en partenariat avec la TACAIDS cette semaine à Dar es Salaam. Le rapport comprend une des quatre études menées à bien dans la région de la SADC dans le but de contribuer à la réduction de l’incidence du VIH et de l’impact du sida chez les travailleurs migrants et mobiles et leur famille, et dans les communautés avec lesquelles ils interagissent dans des ports spécifiques d’Afrique australe.

« Nous avons différents types de clients ici, des étrangers du Rwanda, du Congo, de Zambie et de Tanzanie des deux sexes. Certains d’entre eux viennent avec leurs partenaires », a déclaré un employé d’une maison d’hôte qui a participé à l’étude. Tous les chauffeurs de camion interrogés lors de l’étude qualitative avaient entretenu des relations sexuelles avec des partenaires dans des relais routiers qu’ils considéraient comme des partenaires permanents ou des secondes femmes qu’ils appellent Mapoza.

« En raison de la nature de la mobilité, les migrants sont confrontés à de graves risques sanitaires à la fois dans la prévention des maladies et dans l’accès aux soins de santé. L’étude a révélé une concentration de la transmission de maladies au sein des populations qui travaillaient dans les ports ou qui y transitaient », a déclaré le Dr. Erick Ventura, Coordinateur régional de l’OIM pour la santé migratoire en Afrique australe.

« Les interventions ciblant les travailleurs du sexe en tant que « populations clés » sont nécessaires, par exemple, des services appropriés tels que des cliniques opérant la nuit et le week-end et des cliniques mobiles. L’étendue régionale des réseaux de trafic sexuel due à la mobilité des routiers et des travailleurs du sexe doit faire réagir les institutions gouvernementales nationales et régionales qui doivent revoir les politiques et les programmes de santé. »

L’étude, première du genre à intégrer le personnel dans quatre des plus grands ports de la région de la SADC, a apporté des éléments suggérant que les populations sédentaires (commerçants, policiers et responsables du port) qui entretiennent des relations sexuelles commerciales et transactionnelles deviennent des populations à « haut risque ».

« La Tanzanie utilisera les conclusions de l’étude comme plateforme pour les interventions face au VIH et au sida pour les populations migrantes dans les ports ainsi que dans les couloirs de transport associés. L’étude sera également employée pour éclairer diverses autres interventions en cours le long du couloir de transport de Mbeya à Dar es Salaam », a déclaré le Dr. Jerome Kamwela, Directeur de la surveillance et de l’évaluation de la TACAIDS.

D’après l’ONUSIDA, environ 1,4 million de Tanzaniens vivent actuellement avec le VIH. Dar es Salaam fait partie des 10 villes africaines les plus touchées par le VIH (6,9%, soit le sixième taux de prévalence le plus élevé d’Afrique). La majorité des nouvelles infections en Tanzanie se transmettent dans des relations hétérosexuelles stables (38,8%), suivies des relations hétérosexuelles occasionnelles (28,9%) et par les clients des travailleurs du sexe (8,7%). La réponse nationale au VIH en Tanzanie influence actuellement les travailleurs du sexe par le biais de la recherche et de programmes, mais très peu de soutien est apporté aux migrants.

L’étude a été réalisée sous l’égide du Partenariat de santé et de mobilité en Afrique de l’Est et en Afrique australe (PHAMESA). PHAMESA est un programme de santé bi-régional visant principalement à contribuer à améliorer le bien-être physique, mental et social des migrants en répondant à leurs besoins de santé pendant toutes les phases du processus de migration, ainsi qu’aux besoins de santé publique des communautés d’accueil et d’origine.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Nellie Myburg, Bureau régional de l’OIM pour l’Afrique australe, Email: nmyburgh@iom.int ou Viona Ooro, Vyona Ooro, Tel: +254701431817 Email: vooro@iom.int