Un projet pilote d'un an offre une aide à la
réintégration essentielle aux migrants haïtiens
expulsés vers Haïti.

Un fonds d'un million de dollars accordé par le Programme
des Nations Unies pour le développement dans le cadre de la
stratégie de lutte contre la pauvreté d'USAID, permet
au bureau de l'OIM à Port-au-Prince de fournir une aide aux
migrants haïtiens expulsés de différents pays,
en particulier des Etats-Unis.

Ce projet fournit une aide immédiate à
l'arrivée en Haïti et un soutien psychosocial qui
inclut des sessions individuelles en vue d'explorer
différentes options en termes d'emploi pour ces migrants qui
ont vécu de nombreuses années à
l'étranger. Des formations professionnelles pour les
migrants désirant acquérir de nouvelles
compétences sont également prévues ainsi que
des formations spécifiques en vue de créer des
petites entreprises.

Les personnes souhaitant se lancer dans une petite
activité développent une proposition de projet et
reçoivent, dès acceptation de leur dossier, une aide
financière pouvant aller jusqu'à 2000 dollars, sous
forme d'une bourse à hauteur de 70 pour cent et d'un
prêt à taux faible à hauteur de 30 pour
cent.

Ce projet pilote a d'ores et déjà permis la mise
en œuvre de projets d'élevages de volailles, de
cybercafés, de boulangeries, de restaurants et d'entreprises
de plomberie.

Depuis octobre 2006, 350 des 650 migrants renvoyés en
Haïti se sont inscrits auprès de l'OIM et participent
à ce projet pilote. Jusqu'à présent, 94
migrants ont reçu un soutien psychosocial et ont pu suivre
des sessions d'orientation avec des travailleurs sociaux ; 37 ont
suivi une formation et 14 micro entreprises individuelles ou
collectives ont été créées tandis que
57 migrants ont suivit une formation et recevront une aide
financière pour la création de 37 micro entreprises
collectives et individuelles.

Maureen Achieng, chef de mission de l'OIM à
Port-au-Prince, explique que l'un des principaux défis pour
les migrants expulsés est d'être accepté par la
société : « l'un des principaux obstacles
auxquels nous sommes confrontés lorsque nous travaillons en
vue de réintégrer les Haïtiens expulsés
est de surmonter leur stigmatisation par la société
haïtienne. L'étiquette d'« expulsé »
reste l'un des principaux obstacles que nous devons surmonter en
vue d'une réintégration réussie. »

Une campagne d'information nationale visant à lutter
contre cette stigmatisation comprend des messages diffusés
par les radios incitant le grand public à accueillir les
expulsés, des notes d'informations à destination des
médias, de la société civile et des chefs
religieux ; un documentaire en vue d'éduquer le public
haïtien aux problèmes auxquels sont confrontés
les expulsés, et l'organisation d'un atelier à
destination du gouvernement et de la société civile
sur la façon dont les migrants expulsés doivent
être réintégrés à la
société haïtienne.

Selon les services de l'immigration et des douanes
américains, 196707 Haïtiens ont été
expulsées des Etats-Unis en 2006.

« Ce projet pilote fournit une aide essentielle, mais il
reste beaucoup à faire » explique Maureen Achieng.
« Ainsi, il n'existe pas encore de locaux adaptés
à Port-au-Prince pour accueillir les expulsés. Nous
devons également être en mesure de proposer des
logements temporaires à ceux qui auraient perdu toute
attache avec leurs proches et qui ne savent où aller. Nous
devons par ailleurs fournir un soutien aux migrants pour qu'ils
reprennent contact avec leur famille restée en Haïti
avant leur expulsion. »

L'OIM participe à des programmes similaires en
Amérique Centrale. En coopération avec les
gouvernements salvadorien, guatémaltèque et
hondurien, l'OIM et ses partenaires fournissent une aide
humanitaire aux migrants expulsés à leur
arrivée dans ces pays.

Pour plus d'informations, veuillez contacter:

Niurka Piñeiro

OIM Washington

Tél. : +202 862 1826 ext. 225

E-mail : "mailto:npinero@iom.int">npinero@iom.int