Communiqué
Global

Un forum organisé au Costa Rica aborde les questions de migration qui touchent les populations homosexuelles, bisexuelles et transsexuelles

Costa Rica  - En collaboration avec le Centre de recherche sur les questions relatives aux femmes de l’Université du Costa Rica, l’OIM au Costa Rica réunit, cette semaine, les responsables du gouvernement, le milieu universitaire et des ONG spécialisées dans les droits des personnes lesbiennes, homosexuelles, bisexuelles et transsexuelles (LGBT), ainsi que des ONG œuvrant avec la population migrante, afin de débattre des vulnérabilités spécifiques auxquelles sont confrontées les populations LGBT lorsqu’elles migrent.
 
Le forum intitulé Migration, Violence et diversité sexuelle : défis en matière de protection encouragera les participants à débattre du cadre juridique national et international actuel pour la protection des droits des populations LGBT qui migrent, et à émettre des recommandations aux institutions publiques et à la société civile qui œuvrent sur les questions de migration et de droits LGBT.
 
Le nombre de femmes, de mineurs non accompagnés, de lesbiennes, d’homosexuels, de bisexuels et de transsexuels qui transitent par la région mésoaméricaine a augmenté ces dix dernières années.

Il n’existe pas de données spécifiques sur le nombre de migrants LGBT car aucun registre n’est tenu sur la migration et l’orientation ou l’identité sexuelle. Cependant, les rapports établis par les organisations qui œuvrent avec les populations LGBT dans la région montrent une hausse du nombre de crimes haineux et de violence envers les personnes ayant une orientation sexuelle différente.
 
« Cet important segment de la population migrante dans notre région se déplace dans des conditions de vulnérabilité extrême et est exposé à un risque plus élevé d’extorsion, d’enlèvement, d’exploitation, de traite, de violences sexuelles, de contraction du VIH et d’autres maladies sexuellement transmissibles, de violences à caractère sexiste et même à la mort », explique Ana Hidalgo, de l’OIM à San José.
 
Les migrants LGBT ont également signalé avoir été victimes de violence physique et ont été battus et/ou agressés sexuellement, comme forme de châtiment. Ils signalent également qu’ils subissent des insultes, des humiliations et d’autres types de mauvais traitements, uniquement en raison de leur orientation sexuelle.
 
Les gouvernements de la région manquent d’informations et interviennent donc de manière inadéquate pour combattre et éradiquer ces crimes, ce qui oblige les populations LGBT à migrer (soit à l’intérieur de leur propre pays, soit à l’étranger), généralement par des voies illégales.
 
Lors du premier dialogue sur le sujet dans le pays, qui s’est tenu le mois dernier et a été organisé par l’OIM à San José et par l’Institut interaméricain des droits de l’homme (IIDH), les participants ont mis en évidence la nécessité d’intégrer ces dialogues aux politiques et programmes publics nationaux et internationaux. Ils ont également souligné l’importance de promouvoir les services fournis par les ONG et les institutions spécialisées aux migrants LGBT.
 
« Même si de plus en plus d’acteurs sociaux défendent les droits des migrants et des personnes LGBT dans la région, peu d’études et de statistiques corroborent les vulnérabilités et les besoins particuliers de protection et d’aide des migrants qui font partie de la communauté LGBT », fait remarquer Ana Hidalgo.
 
Francia Michelle, 26 ans, originaire de Chinandega, au Nicaragua, est une migrante transsexuelle. Elle explique comment cette identité l’a rendue plus vulnérable à toutes sortes de risques et de dangers basés sur des préjugés sociaux, devenant notamment une victime de traite pour la servitude domestique.
 
« Il faut être là pour voir et sentir le regard des autres lorsqu’on leur donne notre carte d’identité ou notre passeport. Quand ils se rendent compte que la photo, ma photo, ne reflète pas mon image réelle, ils me fixent du regard et je deviens très anxieuse. A certains endroits, les agents disent même mon nom officiel à voix haute pour m’humilier », confie-t-elle.
 
Son histoire reflète l’expérience de nombreux migrants LGBT qui sont obligés de quitter leur pays parce qu’ils sont persécutés en raison de leur orientation sexuelle et parce qu’ils se heurtent à des obstacles pour trouver un emploi.
 
Après avoir migré à l’intérieur de l’Amérique centrale, Michelle est de retour au Nicaragua, dans sa communauté d’origine, et se bat pour la défense des droits des LGBT. L’OIM l’a aidée à se réintégrer, elle gère aujourd’hui une petite station de dépannage et prend actuellement des cours d’anglais.
 
L’OIM au Nicaragua travaille avec un groupe de 25 jeunes migrants LGBT qui sont partis à la recherche d’une meilleure situation économique et sociale et qui sont ensuite retournés dans leur pays. Le projet de l’OIM comprend des discussions de groupes, des sessions de soutien psychosocial individuel et une aide à la réintégration sur le marché du travail local. Jusqu’ici, l’OIM au Nicaragua a aidé six individus qui ont désormais un emploi et sont réintégrés dans leurs communautés.
 
Ces activités font partie du projet régional de l’OIM intitulé « Protection et aide aux migrants vulnérables dans la région mésoaméricaine », financé par le Bureau de la population, des réfugiés et des migrations (PRM) du Département d’Etat américain.
 
Pour plus d’informations, veuillez contacter

Carolina Urcuyo
OIM San José
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