Communiqué
Global

Un rapport du HCR, de l'OIM et du CMM met en lumière les horreurs extrêmes auxquelles sont confrontés les réfugiés et les migrants sur les routes terrestres menant à la côte méditerranéenne de l'Afrique

Un groupe de migrants marchent ensemble vers Tadjoura, Djibouti. Photo: OIM/Alexander Bee

Genève, le 5 juillet – Les réfugiés et les migrants continuent d'être confrontés à des formes extrêmes de violence, de violations des droits humains et d'exploitation, non seulement en mer, mais également sur les routes terrestres à travers le continent africain, en direction du littoral méditerranéen. Ceci ressort d’un rapport publié par le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Centre sur la Migration Mixte (CMM), intitulé « Sur ce chemin, personne ne se soucie de savoir si vous vivez ou si vous mourez » (seconde édition).

Alors que l'on estime que le nombre de décès de réfugiés et de migrants dans le désert représente le double de ceux qui surviennent en mer - le rapport met en lumière les dangers beaucoup moins documentés et médiatisés auxquels sont confrontés les réfugiés et les migrants sur ces routes terrestres.

Portant sur une période de collecte de données de trois ans, le rapport met également en garde contre l'augmentation du nombre de personnes qui tentent ces périlleuses traversées terrestres et les risques de protection auxquels elles sont confrontées.

Cette situation résulte en partie de la détérioration de la situation dans les pays d'origine et les pays d'accueil, notamment de l'éclatement de nouveaux conflits au Sahel et au Soudan, de l'impact dévastateur du changement climatique et des catastrophes dans les nouvelles situations d'urgence et les crises prolongées dans l'est et la corne de l'Afrique, ainsi que de la manifestation du racisme et de la xénophobie à l'encontre des réfugiés et des migrants.

Le rapport note également que dans certaines parties du continent, les réfugiés et les migrants traversent de plus en plus souvent des zones où opèrent des groupes d'insurgés, des milices et d'autres acteurs criminels, et où la traite des êtres humains, les enlèvements contre rançon, le travail forcé et l'exploitation sexuelle sont monnaie courante. Certains itinéraires se déplacent désormais vers des régions plus éloignées afin d'éviter les zones de conflit actif ou les contrôles frontaliers effectués par des acteurs étatiques et non étatiques, ce qui expose les personnes en déplacement à des risques encore plus grands.

Parmi les risques et abus signalés par les réfugiés et les migrants figurent la torture, la violence physique, la détention arbitraire, la mort, l'enlèvement contre rançon, la violence et l'exploitation sexuelles, la réduction en esclavage, la traite des êtres humains, le travail forcé, le prélèvement d'organes, le vol, la détention arbitraire, les expulsions collectives et le refoulement.

Les bandes criminelles et les groupes armés seraient les principaux auteurs de ces abus, en plus des forces de sécurité, de la police, de l'armée, des agents de l'immigration et des gardes-frontières.

Malgré les engagements pris par la communauté internationale pour sauver des vies et remédier aux vulnérabilités, conformément au droit international, les trois organisations soulignent que l'action internationale actuelle est insuffisante.

D'énormes lacunes en matière de protection et d'assistance subsistent tout au long de la route de la Méditerranée centrale, ce qui pousse les réfugiés et les migrants à poursuivre leur voyage dans des conditions dangereuses. Les survivants de diverses formes d'abus bénéficient rarement d'un soutien spécifique et d'un accès à la justice, quel que soit l'endroit où ils se trouvent. L'insuffisance des financements et les restrictions à l'accès humanitaire (y compris dans des lieux clés tels que les centres de détention informels et les centres de rétention) entravent également l'aide apportée.

Pour leur part, le HCR, l'OIM, leurs partenaires et plusieurs gouvernements ont renforcé les services de protection et d'assistance vitale, ainsi que les mécanismes d'identification et d'orientation le long des itinéraires, mais l'action humanitaire ne suffit pas.

Les organisations appellent à des réponses de protection concrètes, basées sur les itinéraires empruntés, afin de sauver des vies et de réduire les souffrances, ainsi qu'à un effort pour s'attaquer aux causes profondes des déplacements et aux moteurs des mouvements irréguliers, par le biais d'une action positive sur la consolidation de la paix, le respect des droits humains, la gouvernance, l'inégalité, le changement climatique et la cohésion sociale, ainsi que la création de voies d'accès sûres pour les migrants et les réfugiés. Ces voies devraient englober les pays d'origine, d'asile, de transit et de destination.

Nos organisations espèrent que les conclusions du rapport renforceront l'action visant à combler les lacunes actuelles dans la réponse apportée aux personnes en déplacement.

Le rapport est disponible ici : https://publications.iom.int/books/journey-no-one-cares-if-you-live-or-die  

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Pour de plus amples informations à ce sujet, veuillez svp contacter 

OIM : media@iom.int

HCR : Shabia Mantoo, mantoo@unhcr.org,+41 79 337 7650

Centre de migration mixte : Asma Arfaoui, Chargée de communication globale, arfaoui@mixedmigration.org