Communiqué
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Un financement d’urgence des Nations Unies permettra de renforcer la préparation à l’action contre l’Ebola en Ouganda

IOM Uganda Chief of Mission Ali Abdi (centre) and Assistant Commissioner Dr. Allan  Muruta speak to reporters after the launch. Photo: IOM 

Kisoro, Ouganda - La préparation et la mise en place de mesures et de stratégies préalables visant à réduire la propagation d’un risque sanitaire une fois qu’il a été identifié sont essentielles pour empêcher que l’apparition d’une épidémie ne devienne pandémique. 

A cette fin, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a lancé un projet visant à renforcer la préparation et la surveillance nationales aux points d’entrée le long de la frontière du pays avec le République démocratique du Congo (RDC), où une épidémie d’Ebola a coûté la vie à près de 680 personnes il y a huit mois, d’après l’Organisation mondiale de la Santé. 

Pour éviter que l’épidémie ne se propage en Ouganda voisin, le Fonds central des Nations Unies pour les interventions d’urgence (CERF) ont récemment accordé une subvention de 717 000 dollars à l’OIM pour se concentrer sur des stratégies de préparation nationale et d’action pour la santé publique éclairées par des informations complètes sur la mobilité de population. L’OIM met en œuvre un projet en synergie avec d’autres agences des Nations Unies et en partenariat avec le gouvernement ougandais. 

« Sous la direction du Ministère de la santé, le système de santé s’appuie sur des stratégies et des structures qui seront les fondations d’un système de surveillance des maladies plus performant qui ne suivra pas uniquement les épidémies d’Ebola mais toutes les maladies qui peuvent se propager à l’intérieur du pays et au-delà de ses frontières », a déclaré Ali Abdi, chef de mission de l’OIM en Ouganda, lors d’un événement de lancement de la nouvelle initiative la semaine dernière, au sud-ouest de l’Ouganda. 

« Les bénévoles et travailleurs sanitaires que nous formons seront aussi nos futures ressources car les capacités ne peuvent que s’améliorer avec l’expérience. » 

Bien qu’aucune des neuf épidémies précédentes en RDC n’aient été transmises en dehors du pays, l’OMS a évalué que les risques étaient cette fois « très élevés » en raison de la proximité avec les centres urbains et les frontières internationales. Les voies de transport et de commerce sont également considérées comme de potentiels vecteurs de transmission de la maladie. 

Les pays comme l’Ouganda et le Rwanda accueillent également des réfugiés et demandeurs d’asile congolais. Ces facteurs font croître la nécessité pour les voisins de la RDC d’améliorer leur préparation afin de contenir une potentielle épidémie au-delà des frontières sans faire obstacle aux voyages et au commerce. 

Le projet du CERF intitulé Improving National Preparedness and Information Management for Ebola Virus Disease Surveillance at Ugandan Points of Entry a été lancé le 2 avril à Kisoro, l’un des districts frontaliers avec la RDC. 

Trente-deux téléphones mobiles et quatre ordinateurs ont été remis aux districts ciblés pour aider à la collecte et à la diffusion de données relatives à la mobilité de population au siège du district dans la région et au centre national d’opérations d’urgence à Kampala. L’OIM déploie également des analystes dans chacun des districts. 

Cette capacité nationale et locale renforcée aux points d’entrée pour prévenir efficacement et gérer l’épidémie d’Ebola et d’autres risques sanitaires sera améliorée en formant le personnel aux frontières et les professionnels de santé aux techniques de filtrage et de surveillance. L’OIM renforcera également la capacité des responsables à donner l’alerte et à améliorer la réaction aux menaces sanitaires potentielles au-delà des frontières en renforçant la coordination aux points d’entrée, à l’échelle locale et nationale. 

Le lancement du projet a été présidé par le Commissaire adjoint Allan Muruta, responsable des opérations contre l’Ebola au Ministère de la santé ougandais, avec qui le personnel de l’OIM travaillera dans les districts de Kisoro, de Kanungu, de Rukungiri et de Rubiziri, au sud-ouest du pays, afin d’améliorer la préparation aux points d’entrée et ainsi de prévenir, détecter et traiter toute épidémie potentielle d’Ebola. 

Les autres interventions de l’OIM en Ouganda comprennent : 

  • La formation des responsables aux frontières à la gestion des frontières lors des urgences humanitaires,
  • Le dépistage des réfugiés dont la réinstallation a été confirmée, et
  • L’établissement d’un contrôle du flux à l’aide de la Matrice de suivi des déplacements (DTM) de l’OIM. 

Les données de la DTM contribuent à l’action car les connaissances sur les dynamiques de mobilité de population sont cruciales pour prendre des décisions en matière d’épidémiologie et de santé publique qui visent à prévenir, à détecter et à traiter les événements de santé publique. L’OIM a également harmonisé les modes opératoires standard aux points d’entrée afin de renforcer la collaboration et l’impact. 

Pendant l’épidémie d’Ebola 2013-2016 en Afrique de l’Ouest, l’OIM a élaboré un Cadre de gestion de la santé, des frontières et de la mobilité à utiliser dans les lieux où le risque de transmission de la maladie est élevé entre les migrants et les communautés sédentaires. Le cadre permet aux gouvernements et aux communautés de prévenir, détecter et traiter les menaces à la santé dans les lieux d’origine, de transit, de destination et de retour. 

Pour plus d’informations, veuillez contacter Richard M. Kavuma, OIM Ouganda, Tel : +256 772 709 917 / 700 646 403, Email : ugandapiu@iom.int