Communiqué
Global

Traite d’êtres humains et exploitation sexuelle : un séminaire sur la clientèle

Cette semaine, l’OIM et le Ministère de
l’Intérieur polonais ont organisé une
conférence qui a réuni des experts européens
afin de passer en revue les résultats des recherches
récentes et d’élaborer un plan d’action
en vue de mettre à jour et de compléter les mesures
existantes visant la clientèle de la traite à des
fins d’exploitation sexuelle.

Cette rencontre, qui s’est tenue à Varsovie, est le
premier séminaire de l’OIM en Europe sur une question
traditionnellement étudiée du point de vue de
l’offre - à travers les facteurs à
l’origine de la traite, comme la pauvreté, les
méthodes de recrutement, les groupes criminels, les voies
empruntées par la traite, et l’impact de la traite sur
les victimes.

S’il est vrai que certains pays européens ont
adopté des législations visant à lutter contre
l’exploitation sexuelle et la prostitution, le point de vue
de l’offre en matière de traite a jusqu’à
présent fortement influencé les choix politiques.

Les politiques élaborées en vue de lutter contre
la traite étaient, par conséquent, centrées
sur les poursuites judiciaires et l’aide aux victimes, ou sur
les efforts mis en œuvre en matière de
prévention, à travers le renforcement des
capacités, la création d’activités
rémunératrices alternatives et les campagnes de
sensibilisation.

On assiste toutefois à l’émergence
d’un nouveau point de vue. En 2005, le bureau de l’OIM
à Prague a mené un projet de recherche pilote dans
deux régions tchèques situées à la
frontière, suivi, en 2006, d’une campagne
d’information visant la clientèle des travailleurs de
l'industrie du sexe.

Début 2006, le bureau de l’OIM à Budapest a
mis en œuvre un projet de recherche régional
financé par le programme AGIS 2005 de la Commission
européenne. Ce projet comprend une étude portant sur
certains pays – Pologne, Slovaquie, Hongrie et
Slovénie – et une étude comparative à
l’échelle régionale.

Cette étude établit les grandes lignes des
structures de l’industrie du sexe, esquisse le profil des
clients et passe en revue leurs comportements, rend compte des
observations des clients, de la police, des souteneurs, des femmes
et des personnes travaillant pour des ONG sur des questions
liées ou non à la traite.

S’il existe peu de preuves concrètes en
matière de traite et de prostitution forcée, il est
évident que les pratiques d’exploitation et
d’humiliation sont monnaie courante pour ce qui est de la
prostitution sur la voie publique. Ces pratiques impliquent la
violence de la part de souteneurs qui forcent les femmes à
avoir toujours plus de clients et qui prélèvent une
part plus importante de l’argent gagné par ces femmes.
On rapporte par ailleurs des conditions d’hygiène
souvent déplorables et de nombreux cas de toxicomanie.

Cette étude a démontré que les femmes qui
se prostituent avaient besoin de plus de services en matière
de santé, de programmes d’information, et de plus de
programmes de réhabilitation et de recherche d’emplois
alternatifs.

D’après cette étude, les femmes venues des
régions les plus pauvres, comme par exemple des
régions situées à l’est de la Slovaquie
et de la Hongrie, et plus particulièrement les femmes issues
de minorités ethniques telles que les Rom, sont
particulièrement vulnérables face à
l’exploitation dans le segment le plus restreint de
l’industrie du sexe.

«Ce projet de recherche pilote permettra de dresser une
carte en vue d’une recherche plus détaillée
concernant la clientèle pour ce qui est de la traite,
quelles que soient les formes d’exploitation» affirme
Argentina Szabados, représentant régional de
l’OIM pour l’Europe de l’Est.

Pour plus d’informations, veuillez contacter:

Heikki Mattila

OIM Budapest

Tél.: +36.14722505

E-mail: "mailto:hmattila@iom.int">hmattila@iom.int