Communiqué
Global

Tenir compte des besoins en termes de santé des familles des migrants sri lankais restés au pays

Sri Lanka - Près de deux millions de Sri Lankais travaillent à l'étranger et contribuent à plus de 10% du PIB du Sri Lanka par le biais de leurs transferts de fonds. Peu de données sont cependant disponibles concernant les conséquences pour les familles restées au pays.

Le deuxième Symposium national sur la question de la santé et du développement au regard de la migration s'est tenu cette semaine et s’est achevé sur l'élaboration d'un Plan de soins coordonnés national. L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) ainsi que d'autres parties prenantes clés se sont rencontrées, sous le patronage du Ministre de la Santé et de la médecine autochtone, en vue de formuler ce document pionnier qui pose les jalons d’une prise en compte de la question des soins pour les familles "laissées derrière eux" par les travailleurs migrants sri lankais.

Ce document s'appuie sur les travaux du premier symposium national organisé en 2011, qui a abouti à la formulation de la politique nationale sri lankaise en matière de santé et de migrations, lancée en 2013. Fruit d'un effort conjoint de l'OIM et du gouvernement sri lankais, ce document pose les jalons du travail de l'OIM au niveau mondial concernant les besoins des migrants et des populations mobiles en termes de santé, permettant également de promouvoir la résolution de l'Assemblée mondiale de la santé en matière de santé des migrants.

Une série de trois études clés, menées par l'OIM en collaboration avec le Ministère de la Santé (MoH en anglais) et un certain nombre d'institutions universitaires et de recherche au niveau national et international, ont rendu des conclusions surprenantes, au centre de la préparation du Plan de soins coordonnés.

Il s'agit de la première étude au niveau national explorant l'incidence en termes de santé mentale sur les enfants et les adultes restés au pays, par le biais d'instruments de diagnostic normalisés. Les principaux résultats de ces études démontrent des conséquences mentales et émotionnelles notables sur les familles, en particulier sur les enfants. Par ailleurs, la contribution des personnes âgées qui prennent soin des enfants restés au pays n'est pas sans conséquences sur leur propre santé, même si cela n'est pas reconnu.

De manière générale, ces études révèlent que le bilan des périodes post-migratoires est mitigé pour les familles. L'absence de gardiens a des effets durables sur la santé mentale des enfants et l'absence de mécanismes de soutien en cas d'événements traumatisants est également particulièrement inquiétante. En dépit des intentions positives des travailleurs migrants et des nombreux bénéfices découlant de la migration pour le travail, ces études montrent que les conséquences sur la santé, le bien-être et la structure familiale des familles restées au pays sont importantes.

« Les conclusions de ces études pourraient être pertinentes dans d'autres pays pourvoyeurs de main-d’œuvre dont les gains économiques reposent sur les migrations pour le travail contractuelles. Equilibrer les gains économiques dans le contexte de l'impact social et sanitaire est un redoutable défi en termes d'enjeux politiques pour les gouvernements dont l'économie repose sur les transferts de fonds » a déclaré Giuseppe Crocetti, chef de mission de l'OIM.

Le Ministre de la Santé et de la médecine autochtone, le Dr. Rajitha Senarathne, a exprimé son engagement dans le domaine de la santé des migrants dans le discours prononcé par son représentant: « Il est vital que nous établissions des politiques et des systèmes favorables aux migrants dans notre pays. Des migrations informées et facilitées seront plus bénéfiques pour les migrants, leurs familles, ainsi que la société. »

Le Secrétaire du Ministre de l'Emploi à l'étranger, G. S. Withanage, a déclaré à l'occasion du Symposium : « la formulation de politiques factuelles est nécessaire et les résultats des études techniques seront utiles pour un tel processus. »

Cette question requiert plus de travaux, et le Dr. Kolitha Wickramanage, spécialiste en santé publique au siège de l'OIM et principal co-auteur de l'étude, indique qu'« il sera important de minimiser les risques sanitaires et sociaux en menant des évaluations portant sur la vulnérabilité des enfants pour chaque famille de travailleur migrant potentiel, ainsi qu'un plan de soins coordonnés pour aborder ces facteurs par le biais d'agents au niveau des districts dans les domaine de la santé, des services sociaux, de l'éducation et de la protection de l'enfance. »

Les résultats de cette étude ont démontré que :

  • Deux enfants « délaissés » sur cinq étaient sujets à des problèmes émotionnels, comportementaux et d'hyperactivité ;
     
  • 30% des enfants « délaissés » souffraient d'insuffisance pondérale contre 17,7% des enfants vivant avec leurs parents ;
     
  • 20,7% des conjoints « délaissés » souffraient de dépression, d'anxiété, de troubles du sommeil ou de troubles comparables contre une prévalence de 13,8% au niveau national ;
     
  •  Les gardiens autres que les conjoints (souvent des grands-mères) souffraient trois fois plus de ce type de trouble que le reste de la population.
     
  • Cette étude recommande un meilleur soutien aux familles lorsqu'elles envisagent la migration et une fois que l'un des parents est à l'étranger afin de minimiser toute conséquence sanitaire, sociale ou économique négative. 

Ces études ont été publiées et peuvent-être consultées dans différentes revues spécialisées dans la santé publique ou revues médicales majeures évaluées par les pairs.  Accès gratuit en ligne :

http://www.biomedcentral.com/1471-244X/15/39
http://www.biomedcentral.com/1471-2458/15/299
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24242226

Pour plus d'informations, veuillez contacter Giuseppe Crocetti, OIM au Sri Lanka, Tél. : +94 11 5325 300 E-mail :  gcrocetti@iom.int