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Sondage de l'OIM : Les micro et petites entreprises à l'est de l'Ukraine ont besoin d'un soutien au lendemain de la COVID-19

Ivan, entrepreneur dans la région de Donetsk soutenu par l'OIM, a réussi à garder tout son personnel pendant la quarantaine. Les données du récent sondage de l'OIM montrent que l'entreprise d'Ivan est plutôt un cas exceptionnel. Photo : OIM / Anna Pochtar

Kiev - Les micro et petites entreprises des régions de Donetsk et de Louhansk contrôlées par le gouvernement d’Ukraine ont dû licencier un employé sur trois en raison de la pandémie de COVID-19 et de la quarantaine, révèle un sondage réalisé par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).* 

Quarante-neuf (49) pour cent des entreprises appartenant à des déplacés internes ont dû cesser leurs activités, a révélé le sondage de l'OIM à la mi-mai. Parmi les entreprises appartenant à des membres des communautés d'accueil des régions de Donetsk et de Louhansk, la proportion de fermetures a été plus faible - un peu plus de 35 pour cent. 

La baisse moyenne des ventes pendant la quarantaine a été estimée à 25 pour cent pour les entreprises dont les ventes mensuelles allaient de 5 000 UAH (188 USD) à 50 000 UAH (1 878 USD), et à 44 pour cent pour les entreprises dont les ventes mensuelles allaient de 51 000 UAH (1 915 USD) à 250 000 UAH (9 391 USD). 

« Le rôle des micro et petites entreprises à l'est de l'Ukraine, fortement touché par plus de six années d'hostilités incessantes, est difficile à surestimer, car elles fournissent des services indispensables et créent des emplois au sein de leurs communautés », a déclaré Anh Nguyen, chef de mission de l'OIM en Ukraine. 

« En raison de leurs vulnérabilités préexistantes, les déplacés internes semblent plus exposés au risque de ne pas pouvoir se remettre du choc économique engendré par les mesures de contrôle de la COVID-19. Les entreprises appartenant à des femmes sont également plus touchées », a expliqué Anh Nguyen.

Près d'un tiers (29 pour cent) de toutes les entreprises qui ont dû cesser les opérations ont déclaré qu'elles ne pourraient pas rouvrir après la levée des restrictions de quarantaine sans aide extérieure. Les femmes interrogées étaient moins confiantes que les hommes dans leur capacité à relancer une entreprise sans aide extérieure.

Plus de la moitié des entreprises interrogées par l'OIM (55 pour cent) ont indiqué avoir besoin d'une aide financière pour couvrir leurs frais fixes d'exploitation, notamment les salaires du personnel ; 41 pour cent ont déclaré avoir besoin d'équipements pour aider à gérer les entreprises en ligne ; 37 pour cent ont déclaré vouloir des exonérations ou des réductions d'impôts supplémentaires ; 15 pour cent ont déclaré avoir besoin d'une formation à la gestion d’entreprise en ligne. 

« L'OIM appelle les acteurs internationaux, gouvernementaux et privés à soutenir conjointement les micro et petites entreprises de l'est de l'Ukraine », a déclaré Anh Nguyen. 

L’usine de transformation de viande d’Ivan Zhydkov - « Semenivski Sausages », une entreprise familiale créée par ses parents près de Sloviansk, dans la région de Donetsk - est encore en pleine réhabilitation après les difficultés de 2014, lorsque le conflit a éclaté à l'est de l'Ukraine.

Récemment, M. Zhydkov a participé à un programme commercial mené par l'OIM et financé par le gouvernement allemand par l'intermédiaire de KfW, banque de développement pour les déplacés internes et autres populations touchées par le conflit. Il a reçu une partie des équipements dont il avait grand besoin sous forme de subvention.

« Nous avons de la chance », a déclaré le bénéficiaire de la subvention de l'OIM. « Par rapport à d'autres entreprises, nous n'avons subi presque aucune perte pendant la quarantaine. Les gens ont toujours besoin de nourriture. En raison de la fermeture des marchés, nous avons dû remanier la distribution, mais notre production et notre volume de ventes sont restés inchangés. »

L'entreprise emploie environ 30 personnes. Toutes ont conservé leur emploi et leur salaire. Ce qui a changé pendant la quarantaine, c'est que chaque poste de travail commence désormais par la prise de la température corporelle et l'évaluation de l'état de santé général.

Autre changement : comme alternative aux transports publics, la direction paie un peu plus les employés qui ont leur propre voiture pour faire la navette entre le travail et le domicile des collègues.

*Quatre cent quatre-vingt-onze (491) personnes des régions de Donetsk et de Louhansk, zone contrôlée par le gouvernement, ont été interrogées par téléphone les 11 et 12 mai 2020. Un cinquième (121) des personnes interrogées étaient des bénéficiaires de l'OIM qui ont reçu une aide en nature pour leurs moyens de subsistance dans le cadre de projets de l'OIM déployés entre 2016 et 2019, et d'autres étaient des entrepreneurs locaux non bénéficiaires. Les femmes représentaient 53 pour cent des entrepreneurs interrogés.

Contexte :

L'Organisation internationale pour les migrations a été l'un des principaux fournisseurs d'aide aux moyens de subsistance des populations vulnérables en Ukraine. Depuis 2014, elle a accordé des subventions pour la formation professionnelle, le travail indépendant ou la création de microentreprises à plus de 11 000 personnes touchées par le conflit, dont 61 pour cent sont des déplacés internes et 53 pour cent des femmes. 

Pour plus d'informations, veuillez contacter Varvara Zhluktenko, OIM Ukraine. Tél : + 38 044 568 50 15, +38 067 447 97 92, Email : vzhluktenko@iom.int