Communiqué
Global

Sierra Leone : premier réseau de journalistes pour lutter contre la traite des personnes

Sierra Leonean journalists participating in a training on trafficking in persons. IOM/François-Xavier Ada-Affana

Makeni - Dans son histoire récente, la Sierra Leone a été ravagée par la violence, la guerre civile et le virus Ebola. La pauvreté est endémique. Tout comme le fort taux de chômage. Les deux alimentent un fléau : la traite à des fins de travail forcé. 

« Plus de la moitié de la population de jeunes est sans emploi alors quand une offre intéressante, en particulier à l’étranger, se présente, la plupart des jeunes la saisissent, souvent sans en vérifier l’authenticité », a expliqué Sanusi Savage, responsable du Bureau de l’OIM en Sierra Leone. 

« Le désespoir des jeunes face aux difficultés les rend souvent aveugles aux arnaques qui se répandent dans le secteur du recrutement », a-t-il ajouté. 

En début de mois, 27 journalistes de stations de radio communautaires et nationales en Sierra Leone ont établi un genre unique de réseau national de lutte contre la traite d’êtres humains dans le pays. Par le biais d’émissions de radio, le réseau contribuera à apprendre aux Sierra léonais à identifier les fausses offres d’emploi et à signaler les cas suspects de traite au groupe de travail national de lutte contre la traite. 

L’établissement du réseau est le résultat d’un atelier de trois jours (5-7 mars) sur la communication pour le développement (C4D) au cours duquel 27 journalistes de radio sierra léonais ont débattu des meilleures pratiques de signalement et de sensibilisation à la traite des personnes en Sierra Leone. 

« C’est un premier pas vers ce que nous espérons être une stratégie à long terme afin d’aider les Sierra léonais à mieux comprendre les dangers de la traite », a déclaré Mohamed Sajuma de Radio Mojcar. 

D’après le rapport sur la traite des personnes 2018 du Département d’Etat américain, la Sierra Leone est à la fois un pays d’origine et de destination. Le travail forcé et l’exploitation sexuelle sont les principaux motifs de la traite d’êtres humains dans et depuis ce pays d’Afrique de l’Ouest. 

Les trafiquants recrutent des garçons et filles d’à peine neuf ans originaires de provinces rurales et les envoient vers les centres urbains et miniers pour les exploiter dans l’industrie du sexe et le travail forcé dans les services domestiques, l’extraction artisanale de diamant et de granite, le petit commerce, l’exploitation de carrières, la criminalité de rue et la mendicité. 

Certains Sierra léonais, en particulier les jeunes femmes, sont aussi contraints par de fausses agences de recrutement et de placement, puis envoyés illégalement à l’étranger pour être soumis au travail forcé et à l’exploitation sexuelle principalement dans les pays du Golfe. 

Pendant sept semaines, les journalistes collaboreront sur la réalisation et la diffusion d’une série radio visant à sensibiliser sur les risques et les dangers de la traite à la fois domestique et transnationale en Sierra Leone, ainsi que sur les méthodes d’identification et de signalement de cas suspects de traite. 

« C’est la première fois qu’un tel réseau est établi en Sierra Leone. J’espère que cette structure nous permettra d’apprendre les uns des autres et qu’elle encouragera de bonnes pratiques journalistiques en matière de traite des personnes en Sierra Leone », a déclaré Margaret Mansaray de Radio Bintumani, une radio communautaire située à Kabala, au nord de la Sierra Leone. 

L’atelier de communication pour le développement a été organisé dans le cadre du Programme africain sur la migration régionale mis en œuvre en Sierra Leone avec le financement du Bureau américain de la population, des réfugiés et des migrations. 

Visionnez la vidéo ici

Pour plus d’informations, veuillez contacter le Dr. James Bagonza, OIM Sierra Leone, email : jbagonza@iom.int ou Nnamdi Iwuora en Sierra Leone au Bureau régional de l’OIM pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, email : niwuora@iom.int