Communiqué
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Récits de difficultés et d'espoir : les prix pour les journalistes spécialisés dans les questions de migration célèbrent l'excellence du journalisme

Abuja - Le Nigéria continue d'être un pays d'origine, de transit et de destination de migrants où les médias ont un rôle influent dans la formation de l'opinion publique à propos de la migration. Les fausses nouvelles, la désinformation et la stigmatisation ont été constatées avant et pendant la pandémie. Comme aucun pays n'est à l'abri de cette « infodémie », le journalisme basé sur les faits est essentiel au Nigéria.

Le 18 décembre, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a remis les premiers prix du journalisme sur la migration à Abuja, la capitale du Nigéria.

Le concours de journalisme sur la migration, financé par le gouvernement des Pays-Bas, vise à accroître la sensibilisation et à améliorer l'accès à des sources d'information fiables, ainsi qu'à promouvoir une prise de décision éclairée pour les Nigérians qui explorent les possibilités de migration. Le concours vise également à présenter des reportages rigoureux sur des plateformes en ligne et dans la presse papier, ainsi que dans les vidéos et à la radio.

« Les médias ont un rôle essentiel à jouer pour dissiper les mythes sur les migrants et les migrants de retour et reconstruire le tissu social dans leurs communautés d'origine et de destination », a déclaré Jorge Galindo, responsable de l'information publique à l'OIM au Nigéria. « Les œuvres que nous mettons à l’honneur aujourd'hui nous rappellent que la migration n'est pas une histoire à sens unique, et que le témoignage de chaque migrant au Nigéria est aussi hétérogène que la palette multiethnique du pays », a-t-il ajouté.

Le concours fait suite à l'engagement continu entre l'OIM et les professionnels des médias au Nigéria, qui a débuté en juillet 2018, lorsque 45 journalistes nigérians se sont réunis pour le premier atelier des médias sur la migration, organisé par l'OIM à Benin City, dans l'État d'Edo.

Pour sélectionner les gagnants, un jury composé de certains journalistes et auteurs nigérians de renom, ainsi que d'experts de l'OIM, a été établi.

Trois lauréats ont été sélectionnés dans chaque catégorie. Le premier prix était de 300 000 nairas (environ 780 USD) et un ordinateur portable, tandis que les gagnants en deuxième et troisième position ont reçu respectivement 150 000 et 100 000 nairas.

Les gagnants ont été sélectionnés parmi près de 40 contributions présentant des histoires allant de la nostalgie de la diaspora nigériane en Côte-d'Ivoire aux difficultés du commerce transfrontalier le long de la frontière entre le Nigéria et le Bénin, en passant par les impacts de la COVID-19 sur la mobilité.

« Un rapport demandé par les Pays-Bas l'année dernière a révélé que les médias tels que la radio et la télévision sont parmi les principales sources que les migrants potentiels utilisent pour acquérir des connaissances en matière de migration », a déclaré Ceciel Groot, conseiller en politique migratoire de l'Ambassade des Pays-Bas au Nigéria. « En tant que journalistes, vous avez donc une grande responsabilité pour améliorer l'accès à des informations fiables et promouvoir une prise de décision éclairée ».

Chinedu Ekeja, un animateur radio de Benin City, dans l'État d'Edo, a remporté le prix dans la catégorie radio pour son reportage sur les moteurs socioéconomiques de la migration des jeunes Nigérians et les projets pionniers de formation professionnelle visant à faire participer les jeunes dans le pays et à l'étranger.

Oyinkan Adekunle, de Lagos, a remporté le prix dans la catégorie télévision pour son reportage intitulé « Risky Pursuits », qui examine les dangers des périples irréguliers.

Dans la catégorie presse écrite et en ligne, Olatunji Ololade, un journaliste du journal The Nation, a remporté le prix grâce à un reportage intitulé « 21st Century Slaves » sur les victimes nigérianes de traite et le rôle joué par leurs familles dans leur recrutement.

« Ce prix est un encouragement à s'engager dans un journalisme plus humain, de service public pour réorienter nos jeunes sur les dangers de la migration irrégulière afin qu'ils ne soient pas victimes de ces criminels », a déclaré M. Ololade après avoir reçu le prix. « L'ordinateur portable me permettra de continuer à travailler sur mon écriture ».

La cérémonie de remise du prix coïncidait avec la Journée internationale des migrants, la célébration à l'échelle des Nations unies des migrants et de leurs contributions à leurs communautés d'origine, de transit et de destination. Le thème de la Journée internationale des migrants de cette année, « Réimaginer la mobilité humaine », est un appel à considérer la crise sanitaire mondiale actuelle et d'autres défis urgents comme des occasions de construire des sociétés plus inclusives et plus résilientes, où une migration bien gérée permet aux États et aux individus de maximiser les avantages de la mobilité humaine.

L’événement a eu lieu le même jour où Irish Aid et l’OIM ont annoncé le lancement d’une Académie mondiale pour les journalistes et les étudiant en communication afin de lutter contre la propagation de fausses informations et la xénophobie dans les médias. L’Académie des médias et de la migration globale fournira aux étudiants en journalisme et médias les outils en ligne, les connaissances contextuelles et les normes éthiques dont ils auront besoin pour rendre compte avec intégrité des questions migratoires en cette ère de l'information en pleine évolution. Ancrée dans des universités d'Irlande, du Mexique, du Maroc, des Philippines et de Serbie, l'Académie s'associera à des organisations de médias et à des facultés de journalisme pour créer une structure véritablement mondiale pour les étudiants et les professionnels des médias. Les premières inscriptions sont attendues au printemps et les cours seront gratuits et disponibles en ligne partout dans le monde dans plusieurs langues.

Cette initiative a été financée par le gouvernement des Pays-Bas dans le cadre du projet « Trusted Sources ».
Pour plus d'informations, veuillez contacter Jorge Galindo, OIM Nigéria, Tel : +234 906 273 9168, Email : jgalindo@iom.int