Communiqué
Global

Rapport de l'OIM sur la détresse des jeunes migrants dans la région frontalière au sud-est du Mexique

Une nouvelle étude menée par l'OIM en partenariat
avec la Commission nationale mexicaine aux droits de l'homme
examine la détresse des enfants et des adolescents migrants
dans la région frontalière du sud du Mexique.

Le nombre de migrants irréguliers d'Amérique
centrale traversant le Mexique pour se rendre aux Etats-Unis est
estimé à 400 000 par an. Bien que le nombre de
mineurs en statut irrégulier passant par le Mexique ou
vivant dans le pays soit inconnu, en 2010, l'Institut national des
migrations (INM), en coordination avec les gouvernements
d'Amérique centrale, a rapatrié 4 815 mineurs vers
leurs pays d'origine (dont 819 de moins de 11 ans), principalement
originaires d'Amérique centrale.

Les chiffres de l'INM pour 2010 révèlent que 69
903 migrants, adultes et enfants, étaient détenus
dans des centres de rétention à travers le Mexique,
dont 25 090 à Chiapas, 12 770 à Tabasco et 5 304
à Oaxaca, trois états frontières. Sur ce
nombre, plus de 63 000 étaient originaires d'Amérique
centrale.

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title="">Niños, Niñas y Adolescentes Migrantes
Centroamericanos en Poblaciones del Sur de México

« L'étude intitulée Les enfants et
adolescents migrants d'Amérique centrale dans les villes du
Mexique est la première du genre au Mexique et met en
lumière la situation difficile des jeunes migrants
d'Amérique centrale, en particulier de ceux qui restent pour
des longues durées dans les états du Chiapas et de
Tabasco, dans la région frontalière du sud du pays
», déclare Thomas Weiss, chef de mission de l'OIM au
Mexique.

Bien que d'autres études aient été
conduites sur les enfants migrants au Mexique en
général, il existe que peu de publications sur le
nombre croissant d'enfants et d'adolescents d'Amérique
centrale qui résident et travaillent temporairement le long
de la frontière sud du Mexique, car bon nombre d'entre eux
se dirigent vers le nord, pour entrer aux Etats-Unis.

L'étude de l'OIM, qui contient des entretiens avec des
enfants travaillant dans des exploitations agricoles, en tant que
travailleurs domestiques  et vendeurs de rues, met en
évidence le nombre important de situations d'exploitation et
de maltraitance physique et verbale. Certaines des jeunes filles
qui travaillaient dans des maisons privées en tant que
domestiques ont déclaré que leurs patrons les
accusaient de vol pour pouvoir les mettre à la rue sans leur
donner leur salaire.

L'étude a également révélé
que souvent, les mineurs détenus, principalement ceux se
dirigeant vers les Etats-Unis, affirment être originaires du
Guatemala pour être rapatriés juste de l'autre
côté de la frontière par les autorités
mexicaines, ce qui leur permet de retenter, plus facilement et pour
moins cher, d'atteindre leur destination.

Les personnes originaires d'El Salvador et du Honduras sont les
plus susceptibles de se rendre aux Etats-Unis pour retrouver
leur(s) parent(s) ou pour chercher du travail qui leur permettra de
rapatrier des fonds à leurs mères restées au
pays.

Par ailleurs, les mineurs guatémaltèques sont plus
susceptibles de se rendre dans les villes voisines du Mexique
où ils ont un proche ou un ami, ou dans le cas des victimes
de traite, pour travailler en tant camionneurs, mendiants ou
travailleurs du sexe.

Lorsqu'on leur demande s'ils referaient ce dangereux
périple, les enfants âgés de 12 à 17 ans
ont répondu oui mais les jeunes garçons et filles de
moins de 12 ans ont déclaré avoir peur et vouloir
rentrer chez eux.

Maritza, une jeune Guatémaltèque de 12 ans, a
été transportée vers un camp pour mineurs.
Elle a expliqué qu'elle avait peur et qu'elle voulait rester
chez sa grand-mère. « Mes parents sont partis pour les
Etats-Unis quand j'avais sept mois. Je ne connaissais pas ma
mère jusqu'à ce qu'elle vienne me rendre visite
l'année dernière. De mon père et de mes
frères, je n'ai vu que des photos. Avant que ma mère
parte, elle m'a dit qu'elle m'enverrait de l'argent pour le voyage
aux Etats-Unis. La personne qu'elle a engagée était
avec moi jusqu'à ma détention. Elle a
récemment appelé pour me dire de réessayer
mais je ne veux pas y aller. »

Par le biais de son antenne à Tapachula, à
Chiapas, l'OIM au Mexique fournit une formation et un soutien en
nature aux centres qui accueillent des migrants d'Amérique
centrale, notamment des enfants et des adolescents migrants. En
outre, avec le soutien de l'OIM, l'équipe spéciale
interorganisations pour les femmes et les enfants migrants a
établi un centre de jour qui fournit une protection et une
aide aux enfants et adolescents migrants, à savoir de la
nourriture ainsi qu'un soutien médical et psychologique.

Le rapport expose les projets récents entrepris par
l'Institut national des migrations afin de pallier à la
situation des enfants et des adolescents migrants, telles que la
disparition des données migratoires sur le sexe et
l'âge des mineurs et sur les mécanismes
spécifiques de protection des enfants. L'étude
comprend également des cartes, des illustrations graphiques
des routes empruntées par les jeunes migrants pour atteindre
le sud du Mexique ainsi que des recommandations concrètes
pour la protection des droits des enfants et des adolescents
migrants dans le pays.

Ces recommandations comprennent : l'élaboration d'une
procédure visant à garantir que les enfants ne soient
pas rapatriés lorsque la situation est dangereuse,
l'amélioration de l'accès des migrants aux abris et
aux services tels que la santé, la nutrition, le soutien
psychologique et la formation professionnelle, l'enregistrement des
enfants ou des membres des familles accompagnant les travailleurs
migrants, le soutien à la recherche sur les jeunes migrants
dans la région frontalière au sud du Mexique ainsi
que le soutien à la collecte d'informations sur le plan
régional, conformément aux conditions dans les pays
d'origine des migrants.

La publication fait partie d'un projet régional
financé au titre du Fonds 1035 de l'OIM, examinant les
tendances de protection des migrants d'Amérique centrale au
Costa Rica, à El Salvador, au Honduras, au Nicaragua et au
Mexique. Le projet comprend une série d'ateliers nationaux
visant à débattre des conclusions de la recherche,
lors d'un atelier qui aura lieu à El Salvador.

L'étude est disponible en espagnol sur "paragraph-link-no-underline" href=
"http://www.oim.org.mx/mini_s/estudio_trata2010/" target="_blank"
title="">www.oim.org.mx/mini_s/estudio_trata2010/

Pour plus d'informations, veuillez contacter:

Mariela Guajardo

Tél: +52 55 5536 3922/3954

E-mail: "mailto:mgujardo@iom.int">mgujardo@iom.int