Communiqué
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Premières formations aux droits de l’homme dans les centres de détention libyens depuis 2014

Libye - L’OIM dispense actuellement des sessions de formation aux droits de l’homme dans cinq centres de détention libyens, les premières du genre depuis 2014.

Dans ce projet pilote, l’OIM cible cinq centres (Abou Salim, Tariq al Sekka, Koms, Gharyan Alhamra et Triq Al Matar) afin de renforcer la capacité du personnel et d’aider à améliorer les conditions de vie des migrants.

Les deux premières des cinq formations, dispensées à 24 membres de la Direction d’Abou Salim et à 28 membres du personnel de Tariq al Sekka, les 14 et 18 avril respectivement, étaient centrées sur la promotion et la protection des droits fondamentaux des migrants à l’intérieur des centres de détention. Les formations ont été données par les dirigeants des centres après avoir eux-mêmes reçu une formation intensive de cinq jours à Tunis en février 2017, avec l’aide du personnel de l’OIM.

« Il est très important de pouvoir reprendre les formations à l’intérieur des centres de détention en Libye », a expliqué Maysa Khalil, responsable du Programme.

Certains des sujets abordés tournaient autour de l’identification des cas vulnérables, des besoins des migrants, de la protection et de la prévention des maladies et du trafic illicite et de la traite des personnes.

« Il est important de bâtir une bonne relation avec les migrants qui vivent dans les centres pour qu’ils se sentent en sécurité », a déclaré Mohamed Salem, l’un des participants de Tariq Al Sekka, suite aux séances de formation. Selon lui, la formation lui a permis de mieux comprendre les besoins des migrants et de leurs vulnérabilités.

Parmi les défis identifiés lors de la séance figuraient les difficultés de communication en raison de la barrière de la langue et la difficulté à gérer les cas médicaux, notamment à dépêcher des ambulances pour les cas urgents et à se coordonner avec les cliniques pour les patients comme les femmes enceintes et les personnes souffrant de troubles psychologiques et mentaux.

« Les participants étaient très enthousiastes et ont essayé d’apporter des solutions et de faire part de leurs suggestions pour faciliter le séjour des migrants dans les centres en créant, par exemple, un espace de loisirs pour que les enfants puissent jouer hors des cellules pendant une grande partie de la journée », a expliqué Moad Ayad de l’OIM, pour qui la formation aura un impact sur le traitement des migrants en détention.

D’autres questions, comme l’importance de séparer les mineurs et les femmes des autres détenus, ou encore le droit pour tous les migrants de pratiquer librement leur religion, ont également été soulevées.

« Même si l’OIM prône la libération des migrants détenus, ce type de formations vise à améliorer, sur le long terme, les conditions de vie des migrants actuellement détenus », a ajouté Maysa Khalil.

Les formations font partie d’une intervention plus large de l’OIM qui est centrée sur le renforcement de la capacité des autorités des centres de détention à garantir que les migrants soient traités dignement et que leurs droits fondamentaux soient entièrement respectés.

« Nous espérons pouvoir former autant de personnels des centres de détention que possible », a ajouté Maysa Khalil.

Cette phase pilote fait partie du projet « Support and Provide Assistance to Authorities and Migrants in Detention Centres and Contribute to Addressing the Migration Flow through Voluntary Repatriation in Libya », financé par le gouvernement du Royaume-Uni.

Dans le cadre du même projet, quatre centres de détention ont été remis en état pour répondre aux besoins de base des migrants, en particulier au niveau de l’accès à l’eau et des installations sanitaires.

Pour plus d’informations, veuillez contacter l’OIM en Libye, Othman Belbeisi, Tel: +216 29 600389, Email: obelbeisi@iom.int or Maysa Khalil, Tel: +216 29 600388, Email: mkhalil@iom.int