Communiqué
Global

Plus de 64 migrants auraient péri dans un naufrage au Yémen ; l’OIM demande la mise en œuvre de voies de migration sûres

Deux migrants assis au bord de la mer en Somalie, en prévision de leur périple. Photo : OIM/Ismail Salad Osman

Genève/Sana’a – Plus de 64 personnes sont portées disparues et ont probablement péri après que l’embarcation à bord de laquelle elles voyageaient a chaviré au large des côtes du Yémen, dimanche 12 novembre. 

La Matrice de suivi des déplacements (DTM) de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Yémen fait état d’un incident tragique qui s’est déroulé entre Al-Hajjajah et Ghareerah dans le Détroit de Bab-Al-Mandeb. L’embarcation, transportant environ 90 migrants, dont 60 femmes, faisait route vers le Yémen depuis la côte de Djibouti. Au total, 26 rescapés ont été secourus par les garde-côtes yéménites. La surcharge et une panne de moteur aggravées par de forts vents saisonniers seraient responsables du naufrage. L’OIM collabore avec ses partenaires et les autorités compétentes pour recueillir davantage d’informations sur cet incident. 

Sur les 867 décès enregistrés lors de la traversée entre la Corne de l’Afrique et le Yémen par le Projet « Migrants disparus » de l’OIM en 2022, au moins 795 ont eu lieu sur l’itinéraire entre le Yémen et le Royaume d’Arabie saoudite. Ces chiffres sont fort probablement une sous-estimation du bilan réel. En août, plus de 24 migrants ont disparu et auraient péri lors d’un naufrage au large des côtés de Djibouti. 

« Cette tragédie met en lumière la nécessité urgente d’une coopération mondiale pour établir des voies de migration sûres », a déclaré Matt Huber, chef de mission par intérim de l’OIM au Yémen. « Nous exhortons nos partenaires à collaborer étroitement avec l’OIM en vue de renforcer le soutien apporté aux migrants au Yémen, de s’attaquer aux causes profondes derrière leur décision d’entreprendre ces dangereux périple et d’œuvrer collectivement pour un soutien plus sûr et plus humain aux migrants. » 

Cette dernière catastrophe en date nous rappelle brutalement les défis auxquels sont confrontés les migrants qui entreprennent ces dangereux périples en quête de sécurité et de meilleurs moyens de subsistance. Positionné stratégiquement dans la péninsule arabique, le Yémen est un pays de transit important pour les migrants de la Corne de l’Afrique, principalement les Éthiopiens qui se rendent au Royaume d’Arabie saoudite ou dans d’autres pays du Golfe à la recherche de travail.  

De nombreux migrants arrivent au Yémen en ignorant les exactions et les défis auxquels ils pourraient être confrontés. Ceux qui survivent à la dangereuse traversée en mer sont souvent la proie de trafiquants qui prennent le contrôle de presque tous les aspects de leur voyage. 

Dans cette situation désastreuse, de nombreux migrants ont du mal à avoir accès aux services de base, ce qui les expose à un risque accru de violations des droits de l’homme, notamment de violences fondées sur le genre, d’exploitation et de violences physiques. Tandis que les difficultés s’accumulent, des efforts de collaboration urgents sont impératifs pour répondre aux besoins humanitaires urgents et veiller à la sécurité et au bien-être des migrants vulnérables au Yémen. Entre janvier et octobre 2023, la DTM de l’OIM a enregistré plus de 93 000 arrivées de migrants au Yémen, dépassant le total d’environ 73 000 arrivées en 2022.  

En 2022, l’OIM a soutenu plus de 75 000 migrants en leur fournissant une aide humanitaire, un abri, des soins de santé, de la nourriture, de l’eau et des services de protection au Yémen. Plus de 6 200 migrants ont bénéficié de vols de retour humanitaire volontaire pour rentrer chez eux en 2023. 

Les services d’aide humanitaire et de protection de l’OIM en réponse aux besoins des migrants sont alignés sur le Plan régional de réponse pour les migrants (MRP) pour la Corne de l’Afrique et le Yémen. Le MRP vise à répondre aux besoins des migrants en situation de vulnérabilité et des communautés d’accueil dans les pays situés le long de l’itinéraire de la Route de l’Est, reliant la Corne de l’Afrique au Yémen.  

Pour réduire le risque de migration irrégulière, l’OIM exhorte les États à se concentrer sur des approches régionales afin d’améliorer la gouvernance des migrations et de fournir une aide aux personnes indépendamment de leur statut migratoire, ainsi que d’assurer des voies de migration régulière pour une migration sûre pour tous.  

***

Pour plus d’informations, veuillez contacter : 

 

A Aden, Monica Chiriac, Email : mchiriac@iom.int     

Au Caire, Mohammedali Abunajela, Email : mmabunajela@iom.int     

À Nairobi, Yvonne Ndege, Email : yndege@iom.int    

A Genève, Safa Msheli, Email : smsehli@iom.int