Communiqué
Global

Plus de 3 500 migrants retournent en Gambie, donc 2 000 reçoivent une aide à la réintégration

Des rapatriés s’enregistrent pour des possibilités de placement professionnel en Gambie. Photo : OIM

Banjul – D’après l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), depuis début 2017, environ 143 Gambiens rentrent chez eux chaque mois, soit l’équivalent d’un avion de taille moyenne toutes les quatre semaines.

En date du 8 février 2019, 3 668 Gambiens ont été aidés à rentrer chez eux volontairement dans le cadre de l’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants depuis début 2017. Plus de 70 pour cent de ces personnes ont été rapatriées de Libye et 25 autres pour cent du Niger. Les 5 pour cent restants sont rentrés du Mali, du Maroc, de Mauritanie et de Tunisie.

Près des deux tiers de tous les rapatriés ont déjà reçu leur aide à la réintégration. Jalika est l’une des 2 097 rapatriés gambiens à avoir reçu une aide à la réintégration de la part de l’OIM en Gambie, après être rentrée d’un dangereux périple à travers le désert. Après être rentrée volontairement au Niger avec sa fille de 10 ans en mars 2018, elle a reçu des produits alimentaires qui lui ont permis d’ouvrir sa propre épicerie.

« Je suis contente d’être rentrée saine et sauve », a-t-elle confié. « Après avoir rencontré des hauts et des bas, l’OIM m’a aidée à stabiliser mon revenu. Je souhaite élargir mon magasin et y faire travailler mon fils. »

Dans les six mois suivant le retour de nombreux migrants gambiens, des consultations avec les rapatriés permettent d’adapter l’aide à la réintégration à leurs besoins spécifiques, à leurs intérêts et à leurs compétences en fonction des possibilités dans le pays. A l’instar de Jalika, les rapatriés considérés comme des cas vulnérables reçoivent une aide accélérée en deux à quatre semaines. Près de 90 pour cent des rapatriés gambiens aidés choisissent de créer leur propre microentreprise, principalement dans le commerce de détail (39 pour cent), la construction (31 pour cent) et les transports (13 pour cent).

L’OIM en Gambie soutient la réintégration des rapatriés en adoptant une approche globale, répondant aux besoins économiques, sociaux et psychosociaux aussi bien des migrants que de leurs communautés. L’aide à la réintégration peut revêtir différentes formes : soutien médical et psychosocial, aide à la création d’une petite entreprise, soutien pour entreprendre des études ou une formation professionnelle, aide à l’insertion professionnelle ou orientation vers d’autres services disponibles dans le pays.

L’aide fait partie de l’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants. Lancée en novembre 2017 avec le financement du Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne pour l’Afrique, l’Initiative avait pour objectif initial en Gambie de faciliter les retours volontaires et la réintégration de 1 500 personnes sur une période de trois ans. Moins de deux ans après le lancement, cet objectif est largement dépassé. 

Les solutions de retour volontaire sont une mesure de protection importante pour les migrants vulnérables et bloqués qui sont confrontés à l’exploitation où à la maltraitance le long des itinéraires migratoires et qui souhaitent retourner dans leur pays d’origine mais qui n’en ont pas forcément les moyens. L’aide au retour est fournie à la demande explicite de la personne, qui a le droit de se retirer du processus à tout moment.

Bien que l’OIM ne procède à aucun retour forcé et n’apporte aucune contribution financière à ces retours, les migrants qui sont rapatriés de force peuvent toutefois se retrouver dans des situations de vulnérabilité et avoir besoin d’une aide et d’une protection tout autant qu’un rapatrié volontaire. Sous certaines conditions et garanties, l’OIM peut fournir une aide à l’arrivée et une aide à la réintégration aux migrants vulnérables qui ont été rapatriés de force. 

« L’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants en Gambie répond à trois objectifs : sauver des vies en aidant les migrants en chemin, proposer une aide au retour volontaire à ceux qui le souhaitent, et fournir une aide à la réintégration aux migrants gambiens de retour et à leurs communautés », a déclaré l’Ambassadeur Attila Lajos, chef de la Délégation de l’UE en Gambie.

« L’Initiative conjointe a essentiellement pour but de s’assurer que le processus de migration soit plus sûr et mieux géré, et que les droits et la dignité des migrants soient respectés », a-t-il ajouté. « Personnellement, je suis très fier des résultats intermédiaires atteints jusqu’ici grâce aux efforts déployés conjointement par l’UE, l’OIM et le gouvernement gambien. Sauver 3 668 Gambiens et aider déjà près des deux tiers d’entre eux à trouver leur voie pour réussir en Gambie est un réel accomplissement dont le pays est fier. »

L’OIM propose également aux rapatriés de s’associer dans des projets collectifs ou communautaires. Les rapatriés gambiens de l’Association Backway, une organisation créée par des rapatriés alors en détention en Libye, ont entrepris, cette année, un projet collectif d’élevage de volaille pour 12 membres, qui a été soutenu par l’OIM à travers une formation de deux jours en agroalimentaire, en gestion financière, en gestion de conflit et en leadership.

« Faciliter les retours volontaires de plus du double de l’objectif initial est un grand pas pour l’OIM en Gambie. Pour aller de l’avant, nous espérons diversifier les types d’industrie vers lesquels se tournent les rapatriés pour leur réintégration, augmenter les renvois vers des programmes de formation professionnelle existants et associer davantage la réintégration économique au soutien psychosocial », a déclaré Fumiko Nagano, chef de mission de l’OIM en Gambie.

L’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants est financée par le Fonds fiduciaire d’urgence de l’UE pour l’Afrique et mise en œuvre en étroite collaboration avec 26 pays africains. L’Initiative conjointe facilite la gestion de migrations sûres, ordonnées, régulières et responsables en développant des politiques et processus fondés sur les droits et centrés sur le développement en matière de protection et de réintégration durable.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Miko Alazas, OIM Gambie, Tel : +220 330 3168, Email : aalazas@iom.int ou rendez-vous sur www.migrationjointinitiative.org.