Communiqué
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OIM Finlande : apprendre comment soigner les victimes de traite

Helsinki - Soigner les victimes de traite peut être un défi pour les professionnels de la santé. Jeudi 23 août, l’OIM en Finlande a organisé un atelier à ce sujet avec l’Ambassade américaine en Finlande et l’Institut national pour la santé et le bien-être. 

La conférencière invitée était Hanni Stoklosa, experte américaine de la traite d’êtres humains qui travaille en tant que médecin urgentiste à Brigham et à l’hôpital pour femmes à Boston et collabore avec l’OIM à travers le monde depuis plusieurs années. 

Hanni Stoklosa a déclaré qu’elle s’était rendu compte après avoir travaillé là-bas quelques temps que parmi ses patients se trouvaient des victimes de traite. « J’ai été formée à l’école de Médecine de Harvard et je n’y connaissais rien - c’était épouvantable ! » 

Elle a expliqué que le partage des connaissances et la recherche sur la prise en charge des victimes de traite d’êtres humains étaient devenus sa vocation. Jeudi, elle a partagé ses connaissances avec un public de travailleurs sanitaires et sociaux et des représentants d’organisations et d’institutions lors d’un atelier organisé au THL, l’Institut national pour la santé et le bien-être à Helsinki. 

L’atelier faisait partie du projet HOIKU de l’OIM en Finlande, centré sur l’amélioration des connaissances des professionnels de la santé et des travailleurs sociaux en Finlande sur l’identification et la prise en charge des victimes de traite. Le projet est financé par le Funding Centre for Social Welfare and Health organizations (STEA). 

D’après Hanni Stoklosa, les professionnels médicaux ont à la fois une excellente opportunité et une responsabilité d’identifier les victimes de traite et de les aider à obtenir la prise en charge dont ils ont besoin. Elle fait remarquer que les traumatismes physiques sont plus simples à soigner - les cicatrices mentales peuvent durer toute une vie. 

« Elles sont tellement invisibles et peu de personnes veulent l’admettre, alors il faut reconnaître les signes de la dépression, par exemple. » 

Elle a cité une étude ayant démontré que 71 pour cent des victimes de traite ont déclaré toujours craindre leurs trafiquants même après être sorties de leur situation de traite. Il est très important de prodiguer des soins éclairés en matière de traumatisme à ces patients. 

L’une des choses que Hanni Stoklosa a souhaité souligner était que les médecins et infirmières doivent changer de point de vue lorsqu’il s’agit de victimes de traite ou de maltraitance en général. 

« Le but du diagnostic n’est pas de dénoncer. Nous devons planter la graine qui leur laissera la porte ouverte au retour - nous devons instaurer la confiance pour cela. » 

L’après-midi, l’atelier s’est poursuivi avec des études de cas en petits groupes et des discussions sur la manière dont les professionnels travaillant auprès des victimes de traite peuvent soutenir leur relèvement et atténuer les conséquences des traumatismes. 

Pendant le premier semestre 2018, 115 cas ont été orientés vers le Système d’aide aux victimes de traite en Finlande et 76 cas ont été admis dans le système. En 2017, le système a traité 127 cas (dont 14 mineurs), dont 38 pour cent avaient été victimes de traite en Finlande. ` 

Le projet HOIKU a permis de former plus de 300 professionnels de la santé et travailleurs sociaux cette année et d’autres formations sont prévues. Avec le soutien du STEA, du Ministère finlandais de l’intérieur et du Ministère finlandais de la politique sociale et du bien-être, le projet a permis de produire une brochure en finnois et en suédois sur l’identification initiale des victimes de traite et un guide plus complet sur la prise en charge de ces victimes est en cours de création. 

Les guides sont disponibles ici : https://iom.fi/en/hoiku-ohje 

Pour plus d’informations, veuillez contacter Jaana Sipilä, OIM Helsinki, Tel. +358 9 684 11522, email : jsipila@iom.int