Communiqué
Global

N'oublions pas l'autre crise du déplacement en Afrique

Avec plus de 129 500 personnes aujourd'hui déplacées
à l'intérieur et à l'extérieur des
frontières de Côte-d'Ivoire et compte tenu de la
dégradation de la situation de jour en jour, l'OIM appelle
la communauté internationale à ne pas oublier l'autre
crise du déplacement en Afrique.

De nouveaux affrontements à l'ouest de la
Côte-d'Ivoire et à Abidjan même ont
déplacé près de 50 000 personnes à
Danane, Duékoué et Man. Non moins de 20 000 personnes
ont été forcées au déplacement à
la suite de conflits en fin de semaine dernière. L'OIM, le
HCR et d'autres partenaires tentent d'évaluer plus
précisément l'ampleur des déplacements dans la
ville mais les conditions de sécurité et la prise
pour cible des travailleurs humanitaires rendent le travail
extrêmement difficile.

Le personnel de l'OIM sur le terrain, présent à
l'ouest du pays, qui enregistre et aide les déplacés
internes dans cette région avec l'aide de plusieurs
partenaires, fait observer que les déplacés se
déploient progressivement sur une grande zone afin
d'éviter d'être pris pour cible. Cela rend
l'accès et l'aide difficile, à mesure que la
situation dans la région continue de se
détériorer.

Cependant, de plus en plus de personnes traversent la
frontière quotidiennement au Libéria depuis la
région. Avec plus de 62 000 réfugiés
ivoiriens, rapatriés libériens et ressortissants de
pays tiers en Côte-d'Ivoire qui seraient présents au
Libéria, l'OIM renforce sa capacité
opérationnelle sur le terrain au Libéria.

Une équipe de l'OIM a été
déployée à Saclepea et à Harper, au
nord et au sud du Libéria, afin d'identifier les
rapatriés libériens et les ressortissants de pays
tiers qui auraient traversé la frontière depuis la
Côte-d'Ivoire. Compte tenu de la présence de
réfugiés ivoiriens, de rapatriés
libériens et de ressortissants étrangers qui seraient
dispersés à travers 70 villages le long de la
frontière dans le conté de Nimba seulement, le
personnel de l'OIM ira de village en village afin de
vérifier si des rapatriés libériens et des
ressortissants d'autres pays y sont accueillis et d'identifier
leurs besoins.

Cependant, le repérage et l'aide des migrants est une
course contre la montre à l'approche de la saison des pluies
qui devrait débuter sous peu dans la région.

« L'OIM et les partenaires humanitaires œuvrent tous
avec peu de financement afin d'intervenir face à cette crise
humanitaire. Les conditions se détériorent à
mesure que le conflit s'intensifie. Il ne faut pas que la
communauté internationale oublie ce qu'il se passe ici et
qu'elle nous aide à porter assistance à ceux qui ont
peur et qui sont dans le besoin », déclare Eugenio
Ambrosi, envoyé spécial de l'OIM pour la crise en
Côte-d'Ivoire.

Ailleurs, l'OIM est présente à Takoradi,
près de la frontière entre le Ghana et la
Côte-d'Ivoire, afin de contrôler la situation à
la frontière et de fournir une aide immédiate aux
migrants qui fuient l'Afrique de l'Ouest. Le personnel de l'OIM
à la frontière déclare que le nombre de
personnes qui traversent la frontière pour se rendre au
Ghana a récemment chuté en raison des barrages
routiers et d'un taux élevé de vols qualifiés
en Côte-d'Ivoire. Ceux qui arrivent n'ont plus rien et ont
besoin à la fois d'aide humanitaire et de transport vers un
centre de réception près de Takoradi.

En plus des quelques 6 200 migrants ghanéens qui sont
rentrés chez eux, le Ghana accueille 106
réfugiés ivoiriens alors que plusieurs centaines de
ressortissants de pays tiers sont passés par le Ghana pour
rentrer chez eux. L'OIM a aidé un petit groupe de 20
Guinéens environ à rentrer chez eux.

Au Mali, près de 7 750 personnes ont traversé la
frontière depuis le début de la crise. Bien que la
majorité d'entre eux (4 755) soient des rapatriés
maliens, le pays accueille 1 560 réfugiés ivoiriens
et 1 435 migrants d'autres nationalités.

Le personnel de l'OIM à la frontière entre le Mali
et la Côte-d'Ivoire affirme que les personnes qui traversent
sont essentiellement originaires du nord du pays et citent diverses
raisons de leur départ, à savoir l'absence de
nécessités de base, d'infrastructures sanitaires, la
fermeture d'écoles, le harcèlement et la
pauvreté. Les rapatriés rapportent que d'autres
personnes prévoient de quitter la Côte-d'Ivoire mais
qu'ils attendent de voir comment les choses se déroulent
alors que d'autres veulent partir mais n'en n'ont pas les
moyens.

Certains réfugiés et migrants ont atteint Bamako,
la capitale, d'où le pasteur d'une église locale a
contacté l'OIM pour signaler que plusieurs migrants et
ressortissants ivoiriens étaient arrivés et
cherchaient refuge et que d'autres devaient arrivés
bientôt.

La Guinée a également vu plus de 2 500
guinéens de retour et réfugiés ivoiriens
traverser la frontière ces dernières semaines alors
que le Burkina Faso en compte 3 000.

Pour plus d'informations, veuillez contacter:

Jacques Seurt en Côte-d'Ivoire

Tel: +22 50 40 70 203

au Libéria, David John

Tel: +231 88 0418 998

au Ghana, Bill Lorenz

Tel: + 233 26300 6891

ou

Jemini Pandya

OIM Genève

Tel: + 41 22 717 9486

       + 41 70 217 3374

E-mail: "mailto:jpandya@iom.int">jpandya@iom.int