Communiqué
Global

Migrations irrégulières de l'Afrique de l'Ouest vers les pays du Maghreb et de l'Union européenne: aperçu des dernières tendances

Il n'existe aucune preuve d'un accroissement spectaculaire des flux
migratoires clandestins de l'Afrique de l'Ouest vers les pays du
Maghreb et vers l'Europe. C'est ce qu'affirme le dernier rapport de
l'OIM publié dans la série Migration Research, qui
remet en cause bien des idées reçues en la
matière.

Alors qu'au cours des 15 dernières années, une
nette augmentation des migrations régulières et
irrégulières de migrants originaires d'Afrique de
l'Ouest vers le Maghreb et l'Europe a bien été
enregistrée, mais le rapport affirme que ces migrations
transsahariennes et transméditerranéennes ne sont pas
aussi importantes que ce que l'on croit.

Avec environ 800 000 migrants ouest-africains enregistrés
dans les principaux pays d'accueil européens, contre 2,6
millions de Nord-Africains, le rapport affirme que les migrations
d'Afrique de l'Ouest vers les pays de l'Union européenne
restent relativement modestes comparées aux flux migratoires
en provenance d'Afrique du Nord et d'Europe de l'Est. Ainsi, il
fait remarquer que les immigrants marocains installés en
Europe sont bien plus nombreux que l'ensemble des migrants
ouest-africains.

Le rapport estime que des dizaines de milliers de migrants
ouest-africains - et non des centaines de milliers, comme il est
parfois affirmé, entrent illégalement chaque
année sur le territoire européen. Autant que
possible, ces derniers évitent de risquer leur vie dans des
traversées périlleuses et utilisent des
méthodes plus sûres, la plupart d'entre eux entrant
légalement en Europe avec des visas et ne rentrant pas
à l'expiration de leur visa.

De plus, le rapport rejette l'idée que la majorité
des migrants ouest-africains traversant le Sahara pour atteindre
l'Afrique du Nord sont en transit pour l'Europe.

Selon ce rapport, moins d'un tiers des 65 000 à 120 000
Africains sub-sahariens entrant chaque année au Maghreb
poursuivent leur chemin vers l'Europe.

D'après le rapport, la Libye reste un important pays de
destination important, et d'autres pays nord-africains
hébergent un nombre mois élevé mais en
augmentation de migrants originaires d'Afrique de l'ouest et
centrale.

Par ailleurs, cette étude affirme que les efforts
déployés par les gouvernements pour accroître
et externaliser les contrôles aux frontières dans les
pays d'Afrique du Nord et de l'Ouest conduisent à une
détérioration des droits des migrants et à une
plus grande diversification des routes empruntées par les
filières d'immigration clandestine.

Alors qu'il semble quasiment impossible de complètement
sécuriser les longues frontières sahariennes et les
côtes méditerranéennes, le rapport affirme que
les migrations irrégulières sont souvent moins
indésirables qu'il n'y paraît car nombre de pays
européens et nord-africains ont besoin d'une
main-d'œuvre bon marché et
irrégulière.

Le rapport conclut que sans voies légales adaptées
pour mieux répondre à l'offre et à la demande
de main-d'œuvre, les flux migratoires clandestins en
provenance d'Afrique de l'Ouest et à destination du Maghreb
et de l'Europe persisteront.

Le rapport est disponible en ligne sur:  

"/jahia/webdav/site/myjahiasite/shared/shared/mainsite/published_docs/serial_publications/MRS-32_FR.pdf"
target="_blank" title="">Link

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