Communiqué
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Mettre un visage sur la douleur : formation novatrice pour lutter contre la traite au Timor Leste

Timor Leste - Une jeune femme peu vêtue, maquillée à outrance, est secourue d’un bar à karaoké où elle a été forcée à avoir des relations sexuelles avec les clients. Elle est enceinte de cinq mois et tremble, en état de manque de drogue. Elle se retourne en colère vers l’officier de police à côté d’elle : « il fait chaud ici », craque t-elle. « Si vous avez des questions, demandez-leur, et faites-le vite. »

L’officier, qui l’interroge pour déterminer si elle est victime de traite, la calme et lui témoigne de l’empathie et poursuit avec des questions plus légères. La situation est réelle. Les personnes aussi. Sauf qu’il s’agit d’une simulation.

Dans le cadre du projet financé par le Bureau des affaires de stupéfiants et du maintien de l’ordre du Département d’Etat américaine, l’OIM au Timor Leste réalise une série de sessions de formation de formateurs à la Police nationale du Timor Leste et au Service de l’immigration.

Bien que les techniques de formation traditionnelles soient la colonne vertébrale des activités de renforcement de capacités, l’OIM a organisé cet exercice de simulation pour la dernière phase pratique de la formation. Les compétences d’identification et d’interrogation des victimes nouvellement acquises par les participants sont testées tandis qu’ils doivent s’entretenir avec deux victimes de traite différentes.

Pour avoir des victimes qui semblent « réelles », l’OIM a travaillé avec une entreprise locale de comédie pour engager des acteurs professionnels jouant le rôle de victimes de traite. Les acteurs étaient habillés et maquillés pour montrer les blessures physiques typiques et les comédiens illustraient les traumatismes psychologiques et émotionnels que subissent généralement les victimes de traite.

Les participants ont été amenés à croire que de vraies victimes avaient été identifiées et amenées sur le site par l’OIM, et qu’elles avaient consenti à être interrogées par des responsables du maintien de l’ordre. Une fois les entretiens terminés, les experts de l’OIM ont révélé qu’il s’agissait d’une simulation et ont évalué les domaines dans lesquels les participants ont excellé et ceux dans lesquels des améliorations sont nécessaires. Les sessions pratiques ont été enregistrées pour être utilisées comme moyen d’enseignement et d’apprentissage à l’avenir.

« L’élément pratique de simulation lors de ces sessions a été clairement bénéfique aux participants. Tous ont pu éprouver directement les difficultés de travailler avec des victimes de traite traumatisées qui craignent souvent les agents du maintien de l’ordre, et souffrent de traumatismes physiques, émotionnels et psychologiques », a déclaré Andrew Harrington, responsable du programme de lutte contre la traite de l’OIM au Timor Leste.

« Ces situations peuvent rendre très difficile le travail auprès des victimes de traite qui peuvent très facilement être identifiées comme des criminels suspects à poursuivre plutôt que comme des victimes ayant besoin de services d’aide et de soutien. Les participants ont clairement démontré leur capacité à mettre en pratique leurs nouvelles compétences et tous ont exprimé leur étonnement face aux difficultés de travailler avec de réelles victimes de traite », a t-il ajouté.

En plus de compétences pratiques, les sessions visaient à améliorer la capacité nationale interne à élaborer et à dispenser une formation au sein de la Police nationale et du Service de l’immigration. Les sessions comprenaient des modules consacrés au développement de compétences parmi les participants, à l’analyse interactive approfondie de la traite en tant que problème socio-économique régional, international et national auquel est confronté le Timor Leste.

Les formations ciblaient des unités spécifiques des forces de police, notamment de la Police de proximité, de l’Unité de patrouille aux frontières, de l’Unité de police spéciale, de l’Unité de police maritime, du Service national d’enquête criminelle et de renseignements et des officiers du Servie de l’immigration. En plus de fournir les équipements nécessaires pour dispenser d’autres formations, l’OIM aidera l’Unité de patrouille aux frontières à mener à bien une nouvelle série de formations à la lutte contre la traite dans les zones frontalières clés.

Pour plus d’informations, veuillez contacter l’OIM au Timor Leste, Tel: +670 78461585, Email: aharrington@iom.int ou Jacinto Amaral, Tel +670 77013825, Email: jamaral@iom.int