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Qui sommes nousL'Organisation internationale pour les migrations (OIM) fait partie du système des Nations Unies et est la première organisation intergouvernementale à promouvoir depuis 1951 une migration humaine et ordonnée qui profite à tous, composée de 175 Etats membres et présente dans 171 pays.
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Notre travailEn tant que principale organisation intergouvernementale qui promeut depuis 1951 une migration humaine et ordonnée, l'OIM joue un rôle clé pour soutenir la réalisation du Programme 2030 à travers différents domaines d'intervention qui relient à la fois l'aide humanitaire et le développement durable.
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Mettre fin à l’esclavage moderne
Par William Lacy Swing, Directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), l’organisme des Nations Unies chargé des migrations
NEW YORK – Il y a deux cents ans, dans cette même ville qui allait devenir le premier pôle commercial du monde, un groupement d’ecclésiastiques, de responsables gouvernementaux, de chefs d’entreprise et de victimes secourues ont pris les armes pour combattre le fléau de l’esclavage.
Ils défendaient la cause de l’abolitionnisme, qui devint le premier mouvement transnational pour les droits de l’homme dans le monde.
Grâce à l’abolitionnisme, les entreprises qui dépendaient de l’asservissement de l’homme ne seraient plus tolérées. Elles devinrent ensuite illégales. L’esclavage, qui existait depuis l’antiquité, a d’abord été éliminé dans le monde anglo-saxon, puis partout ailleurs.
Mais l’a-t-il vraiment été ? Nous sommes réunis ici cette semaine pour explorer un problème qui progresse dans l’économie de plus en plus mondialisée d’aujourd’hui. Plus clairement, les « chaînes » de l’esclavage historique ont, dans certains cas, été remplacées par des chaînes invisibles : tromperie, servitude pour dette, recrutement non éthique. Il peut être une gangrène enfouie dans les chaînes d’approvisionnement d’industries mondiales sophistiquées, comme la pêche, l’exploitation forestière ou la production textile.
Il peut se produire à la vue de tous, à tout coin de rue où l’on vend des services sexuels.
Ses victimes se comptent par dizaines de millions. En 2016, le travail forcé – et son fléau jumeau, le mariage forcé -, a réduit en esclavage quelque 40,3 millions d’hommes, de femmes et d’enfants à travers le monde, d’après une étude publiée ici cette semaine à l’occasion de l’ouverture de l’Assemblée Générale des Nations Unies.
Même si beaucoup considèrent l’esclavage comme un phénomène du passé, il est un fléau encore bien présent. A travers la planète, des criminels continuent de trouver des moyens d’exploiter des adultes et enfants vulnérables, d’affaiblir leurs droits fondamentaux et d’exploiter leur travail par la force. Qu’il s’agisse de l’esclavage sexuel de femmes ou du recrutement et de la traite d’hommes forcés à travailler, aucun continent, aucun pays, n’est aujourd’hui exempt de cette menace pour les droits de l’homme et la dignité humaine.
Le 19 septembre, l’Alliance 8.7, une initiative mondiale qui vise à libérer le monde du travail forcé, de l’esclavage moderne, de la traite d’êtres humains et du travail des enfants, rassemblera des acteurs clés représentant les gouvernements, les organisations des Nations Unies, le secteur privé, les organisations de travailleurs et la société civile en vue de publier de nouvelles estimations mondiales relatives à l’esclavage moderne et au travail des enfants.
Les estimations mondiales relatives à l’esclavage moderne ont été développées par l’Organisation mondiale du Travail (OIT) et la Walk Free Foundation, en partenariat avec mon organisation, l’Organisation internationale pour les migrations, qui est également l’organisme des Nations Unies chargé de la migration.
Des données précises et fiables sont des outils essentiels pour résoudre les problèmes sociaux complexes comme l’esclavage moderne. Les estimations publiées par l’Alliance 8.7 permettront non seulement de sensibiliser la communauté internationale sur ces violations mais également de constituer une base saine habilitant les responsables politiques à travers le monde à prendre des décisions stratégiques et permettant aux partenaires du développement de remédier aux déficits de financement.
Tirées des réponses approfondies obtenues lors de milliers d’entretiens réalisés dans 48 pays et d’ensembles de données globales sur les expériences des victimes de traite recueillies par l’OIM, les estimations mondiales relatives à l’esclavage moderne apporteront des informations précieuses sur les chiffres de l’esclavage moderne, plus particulièrement sur les régions, les groupes et les sexes.
Voici certaines conclusions qui seront présentées ici cette semaine :
Depuis 2012, 89 millions de personnes ont subi une forme d’esclavage moderne, certaines pendant seulement quelques jours, d’autres pendant de nombreuses années.
La servitude pour dette touchait la moitié de toutes les victimes de travail forcé.
Les femmes et les filles représentaient 71 pour cent du nombre total de victimes d’esclavage moderne.
Une victime d’esclavage moderne sur quatre était un enfant.
Malheureusement, ces données ne reflètent qu’une facette de cette tragédie actuelle : leur ampleur mondiale. La tâche ardue que représente le sauvetage des victimes révèle à quel point l’esclavage moderne touche des familles entières.
Récemment, le Fonds mondial de l’OIM pour l’aide aux victimes de traite et aux autres migrants se trouvant dans des situations de vulnérabilité a permis d’aider 600 hommes réduits en esclavage à bord de bateaux de pêche étrangers. Certains n’avaient pas mis pied à terre depuis plusieurs années. Une victime a raconté à l’OIM qu’elle avait été séparée de sa famille, sans aucun contact, pendant 22 ans.
Les raisons pour lesquelles ce phénomène devient une telle préoccupation pour l’OIM ne sont pas un mystère. Nous souhaitons que la migration soit sûre et régulière pour tous. Cela suppose que la mobilité soit gérée de manière transparente par les gouvernements du monde entier, plutôt que de façon cachée dans le labyrinthe de la pègre.
La migration sûre pour tous, c’est ce que cela veut dire : pour tous. Les gouvernements ne doivent pas se soucier de qui traversera ce soir, en secret, une frontière non surveillée. Les employeurs ne doivent pas craindre que leur nouvelle recrue ait, sans qu’ils ne le sachent, contracté une dette auprès d’un « recruteur » qui empoche leur argent, augmentant ainsi le fardeau de la dette pour la victime. Les familles ne doivent pas avoir à s’inquiéter de ce qu’il adviendra de leur fils ou de leur fille qui quitte le domicile pour une opportunité lointaine et dont elles n’ont plus jamais de nouvelles.
Je vous invite donc à vous joindre à moi dans la lutte contre l’esclavage mondial. Le combat remonte peut-être à plusieurs siècles mais, d’une certaine façon, il ne fait que commencer.