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Qui sommes nousL'Organisation internationale pour les migrations (OIM) fait partie du système des Nations Unies et est la première organisation intergouvernementale à promouvoir depuis 1951 une migration humaine et ordonnée qui profite à tous, composée de 175 Etats membres et présente dans 171 pays.
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Malgré les obstacles, les comités donnent aux femmes rohingyas leur mot à dire dans les camps de réfugiés au Bangladesh
Cox’s Bazar - Morium Khatun se rappelle le passé, lorsque la peur faisait taire ses amies sur des questions sensibles comme l’accouchement, la sécurité et la santé, même lorsque les difficultés étaient une menace pour leur propre vie.
« Les femmes étaient mal à l’aise d’aller vers un comité masculin ou un leader local et lorsqu’elles le faisaient, leurs inquiétudes étaient souvent ignorées », a-t-elle déclaré. En raison de l’absence de représentation, les maladies n’étaient pas soignées, la violence n’était pas signalée et de nombreuses femmes étaient confinées chez elles.
Alors quand Morium Khatun a entendu parler d’une initiative soutenue par l’OIM pour former des comités de femmes au sein de sa communauté, un parmi des milliers dans les camps de réfugiés rohingyas du sud-est du Bangladesh, elle a décidé de prendre elle-même les choses en main en se présentant comme dirigeante.
« J’ai toujours été active pour essayer d’aider mes amis et mes voisins. Mais c’était quelque chose de nouveau. Nous avons pu former un groupe pour nous rencontrer et attirer des membres », a-t-elle confié.
Les comités de femmes ont été lancés comme projets pilotes soutenus par l’OIM en septembre 2018 pour constituer un forum permettant aux femmes rohingyas réfugiées de faire part de leurs inquiétudes, d’accéder aux informations et d’obtenir des renvois vers les services.
La réponse des femmes a été immédiate et positive à mesure que les membres de la communauté se sont manifestés avec un ensemble de commentaires et de plaintes allant de problèmes locaux d’assainissement et d’éclairage à des cas d’enlèvement et de violence conjugale.
Au total, 110 femmes sont aujourd’hui actives au sein des comités, dont 10 en situation de handicap.
D’après Megan Denise Smith, qui dirige l’Unité pour les violences faites aux femmes de l’OIM à Cox’s Bazar, les femmes ont mis en avant quatre obstacles principaux qui les empêchent d’être représentées dans le processus de prise de décision communautaire : l’accès à l’information, la participation aux activités des camps, la sécurité et la participation des institutions.
« Bon nombre des espaces publics où les décisions étaient prises - comme les mosquées - étaient fermés aux femmes », a-t-elle déclaré. Plutôt que de tenter de pénétrer dans des structures exclusivement dominées par les hommes, les comités de femmes ont été formés à partir de zéro comme quelque chose de nouveau.
Destiné à intégrer les femmes à la prise de décision locale, chaque comité a également désigné quatre référents qui sont devenus des « spécialistes » dans un domaine donné, comme la santé, les violences faites aux femmes, l’eau, l’assainissement ou la lutte contre la traite.
Les spécialistes ont été formés dans leur domaine de prédilection et mis en lien avec les organisations humanitaires. Petit à petit, la nouvelle s’est répandue et d’autres femmes se sont manifestées comme bénévoles.
Malgré un rapprochement croissant avec les femmes, la réaction des comités d’hommes était mitigée au départ. D’après Morium Khatun, certains dirigeants et maris n’avaient pas confiance ou étaient ouvertement hostiles aux groupes. Lorsque les avantages pour la communauté sont devenus plus clairs, les hommes ont repris l’idée et beaucoup soutiennent désormais les comités.
Rumpa Dey, coordonnatrice de l’OIM pour les violences faites aux femmes, en a donné un récent exemple. « Une femme avait récemment des difficultés dans un conflit impliquant son mari et un autre membre masculin de la communauté. Elle s’est présentée au comité de femmes et lui a demandé d’intervenir. Cela démontre un certain degré d’acceptation qui aurait été inédit il y a quelques mois », a-t-elle fait remarquer.
Dans une culture conservatrice où l’on demande aux femmes de rester à la maison, les comités de femmes proposent également une rare occasion de quitter le domicile. « De nombreuses familles rohingyas sont très traditionnelles et certaines femmes ne quittent jamais la maison. Les comités de femmes leur donnent une raison d’être actives au sein de leur communauté et de participer à des actions autres que celles directement liées à leur foyer ou leur famille », a ajouté Rumpa Dey.
D’après Morium Khatun, la sécurité devient également un problème croissant pour les femmes rohingyas dans une communauté minée par le chômage. Un groupe local a récemment tenté d’enlever son fils. Le comité de femmes aide les patrouilles à améliorer la sécurité et à prévenir la criminalité, a-t-elle déclaré.
Pour plus d’informations, veuillez contacter George McLeod, OIM Cox’s Bazar, Tel. +880 18 7071 8078, email : gmcleod@iom.int