Communiqué
Global

L’UE et USAID soutiennent les efforts déployés par l’OIM pour trouver des solutions durables au déplacement en RCA

République centrafricaine - Il y a un an, en janvier 2014, plus de la moitié des habitants de Bangui, soit 400 000 personnes, ont fui leurs habitations, suite à l’éclatement de la violence de grande ampleur dans la capitale de la République centrafricaine (RCA) et ses alentours, vers plus d’une centaine de sites de déplacement différents.

Un an après, la Matrice de suivi des déplacements (DTM) de l’OIM, qui couvre Bangui, Boda, Kabo et Moyen Sido, comptabilise toujours 42 sites de déplacement accueillant 64 405 personnes.

D’après le dernier sondage de l’OIM sur les intentions de retour réalisé en novembre 2014, les raisons du déplacement prolongé sont l’insécurité dans le lieu d’origine, l’insécurité alimentaire, l’accès limité au travail et la vulnérabilité économique générale. Le manque de moyens financiers (66%) et le vol d’effets personnels (64%) sont d’autres raisons majeures de la persistance du déplacement.

Dans le contexte du Forum consultatif de Bangui et des élections nationales prévues plus tard en 2015, le gouvernement de transition et la communauté humanitaire cherchent aujourd’hui à trouver des solutions de retour durables pour les déplacés internes.

Par le biais de la DTM, qui est financée par la Direction de l’aide humanitaire et de la protection civile de la Commission européenne (ECHO) et par le Bureau d’USAID d’aide en cas de catastrophe à l’étranger (OFDA), l’OIM continue d’identifier les dynamiques de déplacement et de retour, ainsi que les intentions de retour et les motifs du déplacement prolongé à Bangui et ailleurs. Les personnes toujours déplacées proviennent aujourd’hui souvent des 3ème et 5ème districts de Bangui, les plus instables et les plus touchés par le conflit.

Le programme de l’OIM financé par l’Union européenne (UE) pour la stabilisation communautaire et le relèvement rapide est centré sur les 3ème et 5ème districts, qui sont tous deux des zones de déplacement et de retour importantes. Soutenir le retour durable des déplacés internes est l’un des principaux objectifs du projet.

Le projet fait activement participer la population de retour en intégrant les rapatriés dans ses équipes de travail contre rémunération. Ces équipes sont composées des membres de la communauté les plus vulnérables, des personnes déplacées à l’intérieur des districts, de rapatriés et de jeunes à risques. Travailler avec les habitants de différents quartiers à l’intérieur du district contribue à ouvrir l’échange entre les communautés. En constituant des équipes, l’OIM facilite le nettoyage et la réhabilitation d’espaces publics, de canaux, de rues et de gouttières dans les quartiers.

« Je ne suis pas retournée dans le quartier de PK5 depuis l’éclatement de la violence en décembre 2013, j’avais pourtant l’habitude d’y aller souvent pour faire des courses au marché avant que tout cela ne se produise. Maintenant, je travaille ici près de l’école Koudoukou, où j’étais scolarisée quand j’étais enfant. Aujourd’hui, je peux marcher sans crainte et c’est super de rencontrer des gens d’autres quartiers », a confié Delfine, 29 ans, originaire de Yakite, rapatriée depuis le site de déplacement de l’aéroport Mpoko.

Le projet soutient également des initiatives de réhabilitation d’infrastructures sélectionnées par les communautés afin de rétablir les services de base, notamment la réhabilitation de quatre points d’eau à Yambassa, Bulatta, Ramandji et Fondo, toutes des zones de retour importantes depuis les sites de déplacement de l’aéroport Mpoko. Les projets de réhabilitation comprennent également la rénovation du service de maternité de la clinique locale dans le troisième district et la construction d’un mur pour accroître la sécurité des écoles rouvertes à Yakite.

L’OIM réhabilite également les ponts d’accès à ces quartiers et fait participer différents acteurs de la société civile dans la zone pour déployer des activités visant à accroître le dialogue et la cohésion sociale au sein des différentes communautés, y compris des rapatriés.

Accroître le nombre d’actions visibles dans les communautés en faisant directement participer les acteurs communautaires par le biais d’un programme global a pour but non seulement de soutenir le retour durable des communautés sans cesse déplacées mais également d’encourager les communautés à dialoguer et à accepter les avantages de la vie dans des quartiers de mixité ethnique, religieuse et économique.

Pendant que la DTM fournissait un suivi continu de la baisse du déplacement à Bangui depuis décembre 2013, passant de plus de 300 000 il y a un an à 51 584 en janvier 2015, le programme de stabilisation communautaire de l’OIM a fait participer plus de 1 000 rapatriés, qui ont rejoint des équipes de travail contre rémunération, et a aidé au retour de plus de 800 familles en œuvrant avec différents acteurs de la société civile.

En tout, plus de 10 000 bénéficiaires ont participé aux rotations de travail contre rémunération, plus de 15 projets de réhabilitation d’infrastructures sont en cours et près de 15 000 personnes ont participé à des activités de cohésion sociale.

Alors que le programme de stabilisation communautaire de poursuit à Bangui jusqu’en août 2015, l’OIM lance un appel de fonds urgent pour pouvoir poursuivre le travail entrepris par les équipes de la DTM, afin de continuer à fournir des informations sur les intentions de retour, les besoins humanitaires et les dynamiques de mouvement de la communauté humanitaire et des acteurs du développement.

Pour plus d’informations, veuillez contacter l’OIM à Bangui

Torsten Haschenz

Email: thaschenz@iom.int

Maeve O’Donnell

Email: modonnell@iom.int

ou

Anne Schaefer

Email: aschaefer@iom.int