Communiqué
Global

L’OIM soutient le retour humanitaire volontaire de 243 migrants guinéens de Libye

Conakry – L’OIM, l’organisme des Nations Unies chargé des migrations, a récemment passé la barre des 10 000 migrants secourus, rapatriés de Libye dans le cadre du Programme de l’OIM d’aide au retour volontaire. Depuis mars 2015, lorsque le programme a été lancé, des retours ont eu lieu dans 30 pays différents pour un total de 13 530 hommes, femmes et enfants qui ont ainsi retrouvé leur pays et leur famille.

Il était environ 2h30 mercredi matin (08/11) lorsque le vol affrété par l’OIM en Libye a atterri à l’aéroport international de Conakry-Gbessia. A bord se trouvaient 243 migrants guinéens, dont huit enfants non accompagnés et 10 femmes (dont une mère avec quatre enfants).

Parmi les rapatriés se trouvait également un cas médical qui a été directement transporté à l’hôpital. Il s’agissait du deuxième vol affrété depuis la Libye en novembre. Le 1er novembre, 247 migrants guinéens étaient rentrés à Conakry.

Comme pour tous les vols charters de ce type, l’OIM a réalisé des entretiens avant le départ, des examens médicaux et a facilité la délivrance de documents de voyage et de visas de sortie pour tous les passagers. Les migrants à bord de ce vol ont été enregistrés dans les centres de détention de Trig al Matar et de Tajoura, dans la région de Tripoli.

Les différentes équipes composées de fonctionnaires gouvernementaux et non-gouvernementaux, du SENAH (Service national des affaires humanitaires), de représentants du Ministère des Guinéens à l’étranger, du Ministère de l’action sociale, de l’OIM et de la Croix-Rouge guinéenne, étaient sur place pour les accueillir à l’aéroport.

A leur arrivée à l’aéroport de Conakry, les migrants de retour ont reçu une aide sur place, comprenant de la nourriture, de l’eau et des articles d’aide non alimentaire distribués par l’OIM en Guinée. Les migrants ont ensuite été enregistrés et les questionnaires distribués permettront à l’OIM de mieux comprendre le profil des rapatriés, d’en savoir plus sur les raisons de leur départ, sur leur itinéraire migratoire et sur leurs conditions de vie en Libye, afin de faire correspondre les activités relatives à leur réintégration au sein de leurs communautés.

Les migrants de retour résidant à Conakry ont pu rentrer directement chez eux, tandis que ceux provenant d’autres régions de Guinée ont été hébergés pour une nuit par le SENAH au Centre de transit de Matam, d’où ils ont pu partir pour rejoindre leur destination finale.

Après l’exercice d’enregistrement, l’OIM a donné à chaque migrant l’équivalent de 50 euros pour subvenir à leurs besoins immédiats (y compris le transport). Dans les trois prochains mois, dans le cadre du programme de Renforcement de la gouvernance des migrations et de soutien à la réintégration durable des migrants en République de Guinée financé par l’initiative du Fonds d’affectation de l’Union européenne, l’OIM évaluera la situation des rapatriés au cas par cas pour les aider à trouver des alternatives et garantir leur réintégration durable en Guinée.

Dans le même temps, l’OIM fournit un soutien psychosocial continu aux migrants vulnérables et toute aide destinée à répondre à leurs besoins immédiats si nécessaire.

Seydou, l’un des rapatriés originaire de N’Zérékoré (dans la région de la Guinée forestière), est arrivé blessé à la main, expliquant qu’il avait été retenu prisonnier par des bandits dans une prison privée à Sabratha, sur la côte libyenne, à l’ouest de Tripoli. Lorsque le camp a été encerclé par les forces du gouvernement, il a fui car il ne savait pas qui était l’auteur de l’attaque. Il a trébuché et un morceau de bois a transpercé sa main.

Après le transfert des migrants libérés vers les centres gérés par l’Etat libyen à Tripoli, l’OIM a pris Seydou en charge et l’a amené à l’hôpital pour y être opéré. Aujourd’hui, il se remet et est heureux d’être de retour en Guinée.

Ce récent vol était le neuvième organisé par l’OIM pour les migrants guinéens évacués de Libye depuis début 2017. Il s’ajoute aux retours depuis d’autres pays (Bénin, Cameroun, Egypte, Maroc, Niger, entre autres).

Au total, depuis janvier cette année, 2 682 migrants guinéens sont rentrés en Guinée avec l’aide de l’OIM. Parmi eux, 135 étaient des enfants.

Le programme de Renforcement de la gouvernance des migrations et de soutien à la réintégration durable des migrants en République de Guinée est une initiative commune entre l’OIM et le Fonds fiduciaire de l’UE. Lancé en avril 2017, il sera mis en œuvre sur une période de trois ans et couvrira six régions administratives de Guinée : Conakry, Boké, Mamou, Labé, Kankan et N’Zérékoré.

Dans le cadre de ce projet, l’OIM en Guinée aidera les migrants de retour (en fonction de leur profil et de leurs besoins) à créer de petites entreprises, à les faire participer à un projet entrepreneurial collectif et/ou communautaire ou à les inscrire à des programmes de formation professionnelle.

*Les noms des migrants ont été changés pour protéger leur identité.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Lucas Chandellier, OIM Guinée, Tel : +224 628 33 86 53, Email : lchandellier@iom.int