Communiqué
Global

L’OIM s’entretient avec des migrants iraquiens en Europe

Iraq - Une nouvelle étude menée à bien par l’OIM intitulée « Migration Flows from Iraq to Europe » explore les expériences des récents migrants iraquiens, dans le but d’acquérir des connaissances sur leur profil personnel, leur processus de prise de décision, leur périple et leurs intentions pour l’avenir.

L’étude, réalisée en novembre et décembre 2015, a été financée par le Département britannique pour le développement international (DFID) dans le cadre du projet intitulé « Comprendre les flux migratoires complexes de l’Iraq vers l’Europe par le biais du suivi des déplacements et de campagnes de sensibilisation. »

Les 473 personnes de l’étude ont quitté l’Iraq en 2015 et ont été interrogées une fois arrivées en Europe. Elles ont été identifiées à l’aide d’une technique d’échantillonnage « boule de neige », c’est-à-dire par des recommandations en chaîne. Les migrants ont été identifiés et contactés grâce au réseau personnel d’amis, de famille et de connaissances du personnel de l’OIM sur le terrain et via le réseau de migrants.

Les entretiens se sont déroulés par téléphone ou par Skype. Toute information communiquée dans le rapport fait référence à un seul échantillon et non à la population de migrants iraquiens dans son ensemble.

Les questions sur les profils des migrants ont révélé que 93% des personnes interrogées étaient des hommes pour 7% de femmes. La moyenne d’âge est de 29 ans, un tiers sont mariés, deux tiers sont célibataires, deux tiers n’ont pas de personnes à charge (enfants ou autres). Au total, 18% se sont identifiés comme « déplacés » au moment de leur départ d’Iraq.

Plus de la moitié d’entre eux (53%) travaillaient au moment de leur départ d’Iraq. Toutefois, seuls la moitié travaillaient à temps plein. Plus des deux tiers avaient un salaire de 500 USD par mois ou moins. Ils ont des niveaux d’études variés : 41% ont rapporté détenir un diplôme universitaire, tandis que 47% ont déclaré être diplômés de l’enseignement secondaire.

Pour les questions concernant la préparation et l’organisation de leur voyage, sur les possibilités de réponses proposées, 80% des personnes interrogées ont cité « aucun espoir d’avenir » comme la principale raison de leur départ. Les préoccupations concernant la sécurité générale et le chômage faisaient partie des raisons secondaires pour de nombreux migrants.

Les personnes interrogées ont déclaré que les principales sources d’information utilisées pour prévoir leur voyage étaient le bouche-à-oreille (40%), les réseaux sociaux (23%) et internet (22%). Concernant leur voyage, le coût moyen était de 6 000 USD par personne, comprenant le transport et les dépenses quotidiennes. Plus d’un tiers ont pris un mois ou plus pour atteindre l’Europe.

Les principaux pays de destination prévus étaient l’Allemagne, la Finlande, la Suède, l’Autriche et la Belgique. Les principales raisons du choix du pays de destination étaient l’impression qu’il « était plus facile d’y obtenir l’asile » et « la présence de proches/amis dans le pays. » Plus de 200 des migrants interrogés ont identifié l’Allemagne comme leur destination prévue. Au moment du sondage, 180 d’entre eux étaient en Allemagne. D’autres se trouvaient en Autriche (72), en Finlande (55), en Suède (43) et en Hongrie (33).

Interrogés sur leurs intentions de retour, 67% ont déclaré ne pas avoir l’intention de retourner en Iraq, tandis que 21% attendaient pour décider et 12% prévoient de rentrer. La grande majorité (94%) pense répondre aux critères d’éligibilité à l’asile et 92% ont déclaré avoir fait une demande d’asile à leur arrivée dans le pays de destination. Seuls 12% se sont vus octroyer le statut de réfugié au moment du sondage, 56% attendaient la décision et 25% ont dit avoir vu leur demande rejetée.

En 2015, l’OIM a reçu un nombre croissant de demandes d’aide d’Iraquiens en Europe pour rentrer dans leur pays d’origine. En 2015, grâce au programme d’aide au retour volontaire et à la réintégration, en coordination avec le Ministère iraquien de la migration et du déplacement, les autorités aéroportuaires et les missions de l’OIM dans les pays d’accueil, l’OIM en Iraq a aidé près de 3 500 Iraquiens à retourner en Iraq depuis 14 pays européens.

« Grâce au financement du DFID, le rapport fournit des données précieuses pour mieux comprendre l’expérience difficile des migrants iraquiens qui se rendent en Europe. Les raisons de l’énorme risque qu’ils prennent et des dépenses qu’il implique sont des informations importantes pour l’OIM, les partenaires humanitaires, les représentants du gouvernement, les partenaires et les donateurs, pour développer des campagnes d’informations et des réponses plus ciblées à la crise migratoire », a déclaré Thomas Lothar Weiss, chef de mission de l’OIM en Iraq.

Pour consulter le rapport « Migration Flows from Iraq to Europe », veuillez vous rendre sur http://iomiraq.net/reports/migration-flows-iraq-europe

Les données, tableaux de bord et carte dynamique du déplacement les plus récents, et d’autres produits de la DTM, peuvent être consultés sur http://iomiraq.net/dtm-page

Pour plus d’informations, veuillez contacter Sandra Black, OIM Iraq, Tel. +964 751 234 2550, Email: sblack@iom.int ou Laura Nistri, Email: lnistri@iom.int